Au soir de la première journée de grève du 25 juillet, Ryanair a annoncé la suppression de 20% de ses avions basés à l’aéroport de Dublin et de 300 emplois de pilotes et personnels navigants les exploitant. En effet, la compagnie veut transférer la base d’exploitation de ses avions… en Pologne. Preuve s’il en est que dans tous les domaines, l’Union Européenne favorise le dumping social.
Au-delà de la grève à Ryanair, cette compagnie est également en pointe pour briser les droits de grève de l’ensemble des travailleurs de l’aérien. La compagnie s’appuie directement sur la Commission Européenne, sur la base des directives européennes du Ciel Européen, pour briser les grèves des contrôleurs aériens français. Par sa position géographique, le ciel français est stratégique pour le trafic aérien. Lorsque le contrôle aérien français fait grève, l’ensemble des vols européens est affecté.
La compagnie, avec d’autres multinationales du secteur vient ainsi de déposer une plainte auprès de la Commission Européenne sur la base du « principe fondamental de la libre circulation au sein de l’Union européenne » figurant dans les traités, contre la France accusée d’enfreindre la législation européenne en « ne permettant pas les vols à travers le pays » pendant les grèves du contrôle du trafic aérien (CTA).
Ryanair, AG, EasyJet et Wizz Air se revendiquent d’une jurisprudence de 1997 où l’Espagne avait mis en cause les manifestations des agriculteurs français contre les exportations de fruits et légumes bénéficiant de l’écrasement des salaires des ouvriers agricoles en Espagne. La Cour européenne avait condamné la France au titre de la libre circulation des marchandises. Il s’agit ici d’une nouvelle illustration du fait que l’Union Européenne sert aussi à briser les grèves.