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20 mars 2021 6 20 /03 /mars /2021 10:15

Dans cette publication qui porte encore l’idée d’une révolution, nous pouvons apparaître comme des trublions sans importance au milieu de la presse aux ordres des multinationales et des pantins qui en profitent.

Pourtant, il ne reste un espoir de renouveau de la culture et de l’information que dans des petits groupes qui peuvent fleurir çà et là, et qui portent l’espérance des lendemains.

Je veux en venir à l’incroyable série de mesures qui visent à opprimer, à humilier les plus pauvres d’entre nous. Et notamment les classes moyennes, abêties par une école de plus en plus inefficace, « un parc d’attractions » écrit Jean-Claude Michéa, dans « l’Enseignement de l’ignorance ».

On aurait tort d’imaginer que la jeunesse est dupe du mensonge qu’on lui sert à longueur de journées. Beaucoup, plus fragiles, se réfugient dans la drogue. Au sens propre, la cocaïne, l’héroïne etc. et tous ses ersatz : le spectacle de masse, le sport de masse, la propagande, le mensonge organisé qui fait souffler alternativement le chaud et le froid, Guy Môquet et la criminalisation d’enfants de douze ans !

Humilier, tout, ou presque, est là. Je voudrais prendre la défense d’une institution aujourd’hui attaquée au nom, bien entendu, de la santé : les cafés, les bistrots, ces lieux populaires désormais voués à une mort rapide par des mesures de coercition que la plupart acceptent.

En effet, à quoi rime cette interdiction de fumer dans les cafés ? Personne n’est obligé d’aller au café. Si le peuple français se retrouvait, se réjouissait dans ces lieux de bonheur simple et populaire, c’est qu’il y trouvait une fraternité bonhomme, et non pas qu’il s’y alcoolisait outrageusement !

Dans les villages que j’ai connus, on venait boire « un canon de rouge » pas millésimé, fumer une gauloise, et « taper » une belote, dans une ambiance enfumée certes, mais est-on si sûr que les maladies pulmonaires et les cirrhoses trouvaient là leur origine ?

Aujourd’hui, j’ai vu des jeunes, au lycée, faire un coma éthylique à 16 ans, parce qu’ils avaient acheté une bouteille de whisky au supermarché et l’avaient bue dans l’après-midi du mercredi.

Quant aux « alcooliques » que l’on traque sur les routes, peut-être devrait-on décider une fois pour toutes si l’alcoolisme relève du code pénal ou de la médecine ? Il est plus facile, et plus rentable, de dissimuler des malades derrière les murs des prisons que de chercher la cause de leur mal.

Il me semble également que les français devraient se révolter contre ces mesures ignobles contre les fumeurs (je ne fume plus depuis... 35 ans) considérés comme des pestiférés. On en est arrivés à tricher avec les photographies des hommes célèbres : Malraux, de Gaulle, Churchill, Prévert, je cite au hasard, voient leurs portraits dans les ouvrages de littérature, honteusement trafiqués, mutilés, amputés de l’ignoble cigarette. Imaginez Maigret sans sa pipe ! C’est une escroquerie !

Sans compter que, bien entendu, l’Etat continue de vendre du tabac et de l’alcool, comme il vend des véhicules automobiles qui roulent à plus de 220 km/h alors que, nulle part en France, on est autorisé à dépasser la vitesse de 130 km/h !

J’ai honte pour les dirigeants mais j’ai honte aussi pour ceux qui obéissent et qui sortent, penauds et coupables, à la porte des lieux de travail pour fumer et discuter un instant, comme des collégiens, en cachette.

Car le véritable but est là : empêcher les français ordinaires de se rencontrer, d’échanger, de rire même.

Il faudra bien qu’un jour l’ouvrier (mais existe-t-il encore ?) se souvienne qu’il est un prolétaire ! Il faudra bien que le « chômeur partiel » prenne conscience du fait qu’il est un homme dans sa totalité. Que « l’homme partiel », ça n’existe pas !

Il y a des jours où la colère monte, où l’on a de la peine à conserver son calme et à dominer son instinct de révolte !

Et d’ailleurs est-on si sûr, même quand on n’est pas violent, qu’il vient un moment où la situation ne nous dicte pas un devoir de désobéissance ?

Quand la France a honte  de Gavroche, de Jules  Vallès ou de  Louise Michel, et même  de la « Princesse de Clèves », est-ce encore la France ?

Il me semble qu’aujourd’hui, la mollesse des réactions devant un système d’exploitation sans précédent depuis le nazisme, est la preuve que le pays a perdu son âme. Et il ne s’agit pas d’une notion religieuse, mais de tout ce qui est du domaine de l’esprit, de la critique, de la réflexion, des sentiments, des passions, bref de tout ce qui constitue « l’homme révolté », le seul qui soit digne du nom d’homme.

 

ROLLAND HENAULT (en 2009)

 

Les écrivains sont des visionnaires, on devrait les écouter quand il est encore temps.

Qu'écrirais-tu aujourd'hui, mon ami mon frère ?

 

 

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