La Corse est en ébullition depuis la tentative d’assassinat, en prison, du nationaliste Yvan Colonna par un djihadiste franco-camerounais emprisonné pour terrorisme. La solidarité corse n’est pas un vain mot. L’île se réveille, et Macron n’avait pas prévu ça. Comme en Guadeloupe, le pouvoir envoie des gendarmes et du matériel répressif au lieu de négocier. Encore faut-il que le ferry les achemine à bon port : le Corsica ferries a dû quitter le port d’Ajaccio sans avoir pu débarquer sur l’île ses cinq camions de gendarmerie et la dizaine de militaires appelés en renfort sur l’île.
Le calendrier ne pouvait être plus mauvais pour la puissance publique qui, depuis 2018, refuse sans ciller aux principaux membres du commando Érignac, Alain Ferrandi, Pierre Alessandri et Yvan Colonna, toute levée de leur statut de détenu particulièrement surveillé (DPS) et tout aménagement de peine alors que leur période de sûreté est achevée depuis plusieurs années.
Sur l’agression de Colonna, le nationaliste Gilles Simeoni (avocat d’Yvan Colonna) ne croit pas au hasard :
"Manifestement, ce monsieur a été armé, il a été remonté comme un coucou. Qui l’a armé, qui l’a remonté, qui lui a permis de circuler librement dans la prison, qui lui a permis de s’introduire librement dans la salle, qui lui a permis de frapper pendant plusieurs longues minutes jusqu’à la mort, ou pratiquement, Yvan Colonna sans que personne n’intervienne, ni les surveillants qui étaient présents à quelques mètres ni ceux qui étaient censés être derrière les caméras de vidéosurveillance ? Comment se fait-il que tout cela s’est passé ? Je n’ai pas tellement confiance dans l’enquête judiciaire ni dans l’enquête administrative qui seront menées... »