Quatre jours après la cérémonie de commémoration de l’abolition de l’esclavage, deux petits milliers de salariés de grandes enseignes spécialisées dans le bricolage, qu’on n’a jamais vus aussi nombreux pour réclamer des salaires décents ou de meilleures conditions de travail, ont manifesté à Paris au cri de « Nous voulons travailler le dimanche ! ».
Ces prolétaires en lutte ont reçu le soutien de leurs directions respectives, qui ont même financé la logistique, banderoles, affiches et tee-shirts arborant ce fier slogan émancipateur : « Yes week-end ! » L’un des manifestants sponsorisés par le patronat du secteur, interrogé par une journaliste, déclare : « Les magasins spécialisés dans le mobilier ont le droit d’ouvrir le dimanche. Nous aussi on veut la même chose. On veut vendre NOS produits le dimanche. » Le porte-parole de ces salariés, à la question de savoir s’il n’est pas un peu manipulé par sa direction, nie et s’offusque avec un accent qui paraît sincère. Et là on a comme l’impression d’entendre : « Mais madame, j’arrive à être con tout seul ! »