Il y a quelque temps, à l’invitation d’Eric Cantona, nous fûmes conviés à retirer nos fortunes personnelles des banques afin d’en finir avec cet odieux système capitaliste qui pousse de plus en plus de travailleurs au chômage dans le même temps où il transforme de plus en plus de sportifs de haut niveau en milliardaires arrogants.
Ayant semble-t-il révisé ses ambitions à la baisse après l’échec de sa tentative de sabotage du Grand Capital, l’idole footballistique paraît avoir abandonné l’idée d’en finir avec un système inique, pour se cantonner aujourd’hui dans la simple dénonciation de ses méfaits les plus criants. Ainsi vient-il de mettre en avant, à sa manière, la question du « mal-logement », comme disent les adeptes de la novlangue politico-branchée.
Il est vrai que la situation dans ce domaine peut paraître à première vue préoccupante. Si, d’ailleurs, il devait exister des agences de notation de l’habitat, nul doute que notre pays aurait connu, comme nombre de logements modestes, une sérieuse dégradation. Il serait cependant très peu constructif autant qu’injuste d’opter là encore pour une attitude critique outrancièrement négative, en ne soulignant pas les aspects positifs de la politique économique et sociale menée durant cet inoubliable quinquennat.
En périphérie est et ouest de la capitale, par exemple, dans les bois de Boulogne et de Vincennes, on a pu voir ces dernières années se multiplier ces curieux habitats plaisamment qualifiés « de fortune », campements de toile improvisés permettant à des milliers de personnes de renouer avec cette bonne vie au grand air dont sont hélas privés trop de citadins embourgeoisés dans leurs immeubles surchauffés. Fort heureusement, la fin de la crise n’apparaissant toujours pas à l’horizon, gageons que cet écologiste « retour à la nature » touchera de plus en plus de monde.
Mais le coup de pouce au « camping sauvage » ne constitue pas le seul volet de la politique gouvernementale en matière d’habitat du futur. Car il n’est pas vrai que rien ne soit fait ou prévu en matière de construction de nouveaux logements. Conscient que sa politique à venir, en cas de réélection de M. Sarkozy, ne saurait satisfaire tout le monde, le gouvernement a d’ores et déjà prévu la création de 24 000 nouvelles places de prison lors du prochain quinquennat. C’est dire la confiance dont il témoigne envers ses propres mesures censées apporter un meilleur bien-être à tous.
Espérons simplement pour leurs locataires que ces logements un peu particuliers seront équipés de téléviseurs, sur lesquels ils pourront apprécier les talents d’Eric Cantona, actuelle égérie publicitaire de la firme de Mme Bettencourt… en attendant d’en finir avec le capitalisme.
Le blog : http://florealanar.wordpress.com/