Quand le communisme était encore représenté par un grand parti politique, à Valençay, il y avait Maxime. On ne disait même plus son nom : Maxime Bonnet. On ne disait même plus la fête du Bas Bourg, on disait la fête à Maxime !
Je regrette la fin des Maximes, c’étaient des gens du peuple tellement chaleureux et tolérants.
Et drôles. Par exemple, depuis sa maison, on avait une vue splendide sur le château de Valençay. Maxime disait : « Je suis bien, ici, j’ai mon château juste en face ! » Maxime avait raison, le château de Valençay était le sien. Le paysage, en effet, est à tout le monde ! Alors le Bas Bourg était aussi à Maxime, et la fête avec ! Il faisait venir à Valençay, dans la version locale de la fête de l’Huma, un public qui ne votait pas forcément communiste mais qui aimait l’ambiance populaire. Evidemment on ne partait pas sans sa casquette « Ricard » mais on avait applaudi des artistes étonnants : Jacques Brel, Hugues Aufray, Guy Béart, ou Renaud à ses débuts. Maxime avait vraiment combattu dans les FTP, il avait incité les « appelés » à ne pas partir pour l’Algérie et il avait écopé de 7 mois d’emprisonnement au fort de Ha.
Son mandat de dépôt était signé « F.M ». Il disait, à la veille du 10 mai 1981 : « Je suis pas rancunier, je vais quand même voter François Mitterrand. Les F.M. c’était efficace en 1944… »