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6 décembre 2014 6 06 /12 /décembre /2014 09:44

Les employés de Fenwal (1) vont bénéficier d’un « sursis ». C’est bien le terme employé par la presse pour désigner la période d’attente avant leur licenciement. Or, le sursis est une peine que l’on inflige à un accusé quand il a des circonstances atténuantes.

Quelles sont donc les circonstances atténuantes des employés de cette multinationale ? Et d’abord de quoi sont-ils coupables ? Quel crime ont-ils commis ?

Réponse : le crime de vivre et de travailler. Décidément, le lexique des multinationales est bien de la novlangue, comme l’a définie Orwell dans « 1984 ». Peu à peu les mensonges s’insinuent dans le langage quotidien. Et on arrive tout naturellement à culpabiliser les victimes des escroqueries patronales. Et les victimes elles-mêmes ne vont plus se rendre compte qu’elles sont des victimes. Sauf si elles décident d’apprendre la langue française, ce qui est le cas pour les employés de Fenwal. Puisqu’ils pratiquent déjà le détournement. Non, pas le détournement d’argent, on laisse ça aux ministres intègres. Le détournement de la propagande du capitalisme libéral, avec cette plantation de croix à la porte de leur entreprise, car ces licenciements vont, effectivement, les conduire à la mort sociale puis pour certains, à la mort tout court (1).

C’est le moment, pour les pauvres, et les futurs chômeurs de rétablir une institution très ancienne : la fête des fous. Je rappelle rapidement en quoi ça consistait : les maîtres prenaient la place des valets et les valets prenaient la place des maîtres. Pour une journée ou deux seulement. Mais souvent, les valets avaient goûté à la vie des maîtres, et ils refusaient de retourner à leur ancien métier d’esclaves.

On pourrait faire pareil avec Fenwal, mais je ne veux pas donner de conseils. Si les employés prenaient vraiment le pouvoir, pour eux ? On ne verrait plus les ministres escrocs bomber le torse à la télévision et faire ces déclarations optimistes en rigolant, et en trinquant à la santé des pauvres électeurs.

On pourrait alors leur faire un vrai procès, et leur dire qu’ils sont condamnés à mort avec sursis. Je crois que ça leur ferait un drôle d’effet. Les chefs de tout poil ne sont pas habitués à la  vraie vie. Ils ont fait une formation de voleur de haut vol.

Ils volent dans les hauteurs, que la justice n’atteint pas.

 

(1) Voir article du 28 novembre 2014

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commentaires

O
Comment ne pas être d'accord avec Rolland Hénault. C'est sûr, bientôt il va falloir plaindre ces "pauvres" patrons que les ouvriers ne comprendront pas...<br /> C'est pour quand "les lendemains qui chantent" ? Qui y croit encore ?<br /> Je souhaite (Faut pas trop exiger !) une année 20015 plus sereine à tous.<br /> Odette L-E
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