Brice Hortefeux ayant déclaré que les effectifs de police seraient en réalité, malgré les promesses de la gauche, moins importants en 2013 qu’ils ne l’étaient naguère, sous son règne de premier flic de France, le sang de Manuel Valls n’a fait qu’un tour. « Quoi ? Qu’entends-je ? Moins de policiers sur mon territoire socialo-sécurisé ? La beauté et la douceur de vivre des cités de banlieue abandonnées aux hordes barbares avec moi Place Beauvau ? Jamais ! Mauvaise foi ! Mensonge ! Calomnie ! Ma police est plus grosse que la tienne, Brice ! »
Une société malade se reconnaissant, entre autres, au nombre d’interdits, de lois liberticides et de déploiement policier que ses tares suscitent, ce qui devrait logiquement paraître inquiétant devient de plus en plus ouvertement, au contraire, critère de bonne gouvernance. Et c’est donc à qui présentera dans ce domaine le bilan le plus « glorieux » : le nombre d’interpellations, de gardes à vues, d’incarcérations, de policiers supplémentaires, devra d’autant plus être mis en avant, avec fierté, qu’il sera supérieur à celui de ses adversaires politiques, même s’il indique avec plus de certitude que la société part à vau-l’eau.
D’où le combat de coqs entre deux fervents partisans de la répression policière tous azimuts, chacun bien décidé à montrer à l’autre qu’il a la plus grosse. Dans une cour de récréation, entre pré-ados, on peut trouver cela amusant, car de leur âge. Entre ces deux enfliqués décomplexés, c’est plutôt alarmant.