En ce vendredi 13 février, quelques dizaines de victimes sont venues s’ajouter aux milliers d’ores et déjà comptabilisées dans le conflit qui ensanglante l’est de l’Ukraine. C’était sans doute là le prix à payer au cessez-le-feu, signé un mercredi par des gens sages et responsables, mais ne prenant effet que le dimanche suivant, ce qui permet à des patriotes qui aiment leur terre et à d’autres patriotes qui aiment la même terre de continuer à s’entretuer utilement pendant trois jours. Car arrêter le tir, c’est comme cesser de fumer, mieux vaut ne pas faire ça brutalement, le moral des combattants en prendrait un coup.
En ce vendredi 13 février, les journaux télévisés, et avec eux bien des gens sages et responsables, se sont réjouis de la vente massive d’engins de mort à l’Egypte. Qu’un gouvernement ayant le socialisme pour idéal puisse penser que c’est là le meilleur moyen de prêter main-forte à un peuple pris entre la peste islamiste et le choléra militaire peut surprendre, mais peu importe car c’est excellent pour l’emploi et notre économie.
Le même jour, près de deux cents baleines globicéphales se sont échouées sur une plage de Nouvelle-Zélande. S’il n’y a pas d’explication avérée à ce curieux phénomène apparemment régulier, les spécialistes pensent toutefois qu’il serait dû au fait que les cétacés en bonne santé viendraient au secours des membres de leur groupe malades et désorientés, jusqu’à s’échouer sur les bancs de sable.
On savait déjà que les baleines, animaux irresponsables, pouvaient vivre, d’une eau territoriale à une autre, dans l’ignorance totale des frontières maritimes, et sans la moindre notion d’économie politique. Voilà maintenant qu’elles pourraient mourir en nombre, victimes de leur solidarité, d’une entraide collective envers les plus faibles d’entre elles. C’est vraiment con, les baleines !