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30 août 2014 6 30 /08 /août /2014 09:04

La centrale nucléaire de Chooz (Ardennes) a beau être l’une des plus récentes de France, elle n’est pas épargnée par les fuites. Fin décembre 2011, EDF a détecté une hausse importante de l’acidité au point de rejet des eaux pluviales dans la Meuse. En cause : une fuite d’acide sulfurique, due à des tuyauteries rouillées et mal entretenues et un système d’alerte défectueux. Le liquide corrosif, utilisé pour le traitement antitartre des tours de refroidissement, s’écoulait depuis plus de trois semaines dans la Meuse, à un rythme de 200 à 600 L par jour ! Le 28 août 2012, le Réseau “Sortir du nucléaire“ a porté plainte pour que cette pollution ne reste pas impunie. Pour des raisons inconnues, cette plainte a été rejetée. Refusant d’en rester là, le 18 novembre 2013, nous avons cité EDF directement devant les tribunaux. Entre-temps, un nouveau rejet d’acide sulfurique avait eu lieu ! Enfin, le 2 juillet 2014, le Tribunal de police de Charleville-Mézières a pu examiner l’affaire… et, le 30 juillet, condamner EDF à 10 000 euros d’amende et 6000 euros de dommages et intérêts. Voir le détail de l’affaire.

Si révoltante soit-elle, cette pollution n’est pourtant qu’un cas parmi tant d’autres. La certification « ISO 14001 » [1] des centrales nucléaires n’a en effet pas empêché la multiplication des fuites ces dernières années. Outre les deux fuites d’acide sulfurique, la centrale de Chooz a également pollué la Meuse par une large nappe d’hydrocarbures en avril 2013. La centrale de Cattenom (Moselle) a laissé échapper dans la Moselle 58 m3 d’acide chlorhydrique (substance corrosive et irritante, qui peut provoquer des lésions sévères aux organes internes) en juillet 2013, suivis en juillet 2014 de 10 m3 d’une autre substance irritante, la monochloramine. Des fuites de fluides frigorigènes ont concerné plusieurs centrales ces dernières années, dont celles de Penly (Seine-Maritime) et Gravelines (Nord) en octobre 2013 et janvier 2014 [2]

Et que dire des fuites de tritium, cet élément radioactif responsables de dommages à l’ADN qui se mélange facilement à l’eau ? Ces quatre dernières années, celles-ci ont concerné les centrales du Bugey (Ain), de Civaux (Vienne), Golfech (Tarn-et-Garonne), Penly et Tricastin (Drôme).

 

Au-delà des nuisances pour l’environnement, ces fuites constituent des symptômes. Elles ne résultent pas seulement de tuyauteries corrodées, percées ou mal entretenues, mais aussi de problèmes organisationnels ne permettant pas toujours de se rendre compte à temps des pollutions : mesures trop peu fréquentes, système d’alerte défaillant, absences de vérification… Ainsi, à Cattenom, de l’acide chlorhydrique s’était déversé dans le sol car il manquait le tronçon final d’une tuyauterie qui, ne figurant pas sur le plan de l’installation, n’était jamais vérifiée [3] !

[1] Norme internationale de management environnemental

[2] NB : certaines centrales ont également connu des fuites de gaz rares susceptibles d’endommager la couche d’ozone et d’accroître l’effet de serre. Plus d’informations.

[3] Plus de détails dans notre plainte

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