Les meurtres de Berta Cáceres et Nelson Garcia, survenus les 3 et 15 mars 2016 au Honduras, ont provoqué l'indignation dans le monde entier.
Berta Cáceres, dirigeante du COPINH (Conseil civique des organisations populaires et indigènes du Honduras) et lauréate du prix Goldman pour l’environnement 2015, a payé de sa vie son action militante lorsque, le 3 mars, des assaillants l’ont abattu par balles à son domicile.
Pour sa fille Bertha Zúniga Cáceres, cet assassinat est lié à sa lutte contre la réalisation du barrage d’Agua Zarca. Elle accuse la société concessionnaire du barrage (DESA) mais aussi le gouvernement hondurien d’être coresponsable du meurtre de sa mère en octroyant de nombreuses concessions minières et de barrages sur le territoire de peuples indigènes.
En 2013, la société chinoise Sinohydro, le plus grand constructeur de barrages au monde, s’était retiré du projet déjà controversé à cause des conflits fonciers avec les habitants.
Nelson García, un autre activiste du COPINH, a été abattu le 15 mars au retour d'une manifestation où il était venu en aide à des familles indigènes se faisant expulser brutalement par la police et l’armée.
Ces nouvelles violences autour du projet de barrage d’Agua Zarca ont fait réagir ses bailleurs de fonds européens : la banque de développement néerlandaise FMO et le fonds d’investissement finlandais FinnFund ont ainsi annoncé la suspension de leurs activités et l’arrêt immédiat de leurs financements dans le pays d’Amérique centrale.
Les entreprises allemandes Siemens et Voith fournissent les turbines et d'autres équipement pour la centrale hydroélectrique d’Agua Zarca. 22 organisations leur demandent de se retirer aussi du «barrage de la mort ».