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16 février 2019 6 16 /02 /février /2019 10:24

Le docteur Laurent Thines, professeur de neurochirurgie au CHU de Besançon, a lancé une pétition pour un moratoire sur l'utilisation des armes sublétales afin d'alerter "sur leur dangerosité extrême".
"Je ne suis pas un politique mais avant tout un médecin et un citoyen". Il a beaucoup réfléchi avant de lancer cette pétition pour la suspension des armes sublétales LBD40, mais aussi les grenades de désencerclement. "J'ai été très choqué, en tant que neurochirurgien, de la gravité des lésions qui étaient infligées à des personnes qui, dans beaucoup de cas, manifestaient de façon pacifique."
Sur la ville de Besançon, il n'y a pas eu de blessés graves liées aux LBD (lanceurs de balles de défense). Mais le médecin a eu accès et a pu consulter avec attention des rapports sur des blessures infligées à des manifestants, transmis par des confrères d'autres régions. "J'ai pu aussi consulter les images des scanners anonymisés de certains patients. On retrouve à la fois des lésions externes, des plaies du cuir chevelu, des contusions ou, chez certains patients, la perte d'un œil et des lésions internes, du même type que celles que l'on trouve sur des scènes de guerre ou sur des accidents graves de la route."
"J'ai vu des scanners de personnes qui avaient le crâne fracassé, avec des hématomes intracrâniens et des séquelles neurologiques. C'est tout simplement inacceptable."

Le médecin évoque la centaine de blessés graves et les 17 personnes ayant perdu un œil, un constat qui lui semble tout aussi intolérable. Dans sa pétition, il évoque le cas d'une jeune femme qui, lors de sa première manifestation, a perdu un œil. Et la nécessité pour lui d'agir en tant que médecin. "Je veux porter la paroles des soignants, car je suis assez surpris qu'ils ne s'élèvent pas contre les violences alors qu'ils sont en première ligne pour gérer ces blessés graves."
Le neurologue parle d'une dérive autoritaire lors des manifestations des gilets jaunes. Il n'hésite pas à évoquer une volonté politique de faire peur aux manifestants : pour lui, le ministère de l'Intérieur veut dissuader les gens d'aller manifester.
"On demande l’arrêt immédiat de l'utilisation de ces armes, pour que l'on statue sur leur dangerosité. Il faut interdire ces armes lors d'opérations de maintien de l'ordre, ou que l'on encadre de façon beaucoup plus stricte leur utilisation. Cela peut passer par le respect des consignes. Ce que l'on voit dans les statistiques actuelles, c'est que la moitié des personnes sont blessées à la tête alors qu'il est interdit de la viser !"

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