Un petit texte que vous allez retrouver bientôt... Où ça ? ... Patience ! mes frères. Quelques jours encore !
« Le Mal n’est pas dans celui qui écrit, mais dans celui qui juge ». Ma citation est très approximative, mais c’est le sens général que je vous invite à retenir. Cette phrase est de Saint Paul.
Vous avez vu où je prends mes sources ? Dans les bénitiers ? Ben oui, mais c’est très intelligent. Les « gros mots » sont d’abord dans l’esprit du lecteur. L’obsédé sexuel, par exemple, est celui qui se scandalise en lisant un « gros mot ». Ce n’est pas celui qui l’écrit.
Une seconde remarque, tellement je suis moralisateur aujourd’hui. Moralisateur ? Non, « moraliste », à la rigueur. Le moralisateur fait la morale aux autres, le moraliste montre les moeurs d’une société. Le moralisateur fait la police du langage. Il est le CRS du vocabulaire, le flic de la syntaxe !
Le moraliste emploie les mots sans porter de jugements. Le moraliste n’est jamais scandalisé par les mots. Le moralisateur est toujours prêt à juger, à condamner, à torturer, on sent que ça le chatouille, surtout s’il est question de sexe. Le criminel sexuel a souvent peur des mots. Il ne les supporte pas. L’homme en bonne santé se réjouit de l’existence des « gros mots » et il jubile, comme Rabelais ou Céline. Jubiler : « pousser des cris de joie ! »
Rolland Hénault