Le projet de loi de programmation militaire (LPM), qui prévoit une enveloppe globale de 413 milliards d'euros sur sept ans (2024 à 2030), a été largement adopté par le Sénat ce jeudi 29 juin en première lecture. Il entérine une accélération du cadencement des dépenses les premières années.
Le vote a été acquis par 314 voix «pour» et 17 «contre». Seul le groupe CRCE à majorité communiste a voté contre et les écologistes se sont majoritairement abstenus. Députés et sénateurs tenteront ce jeudi prochain de s'accorder sur une version de compromis en commission mixte paritaire, l'exécutif espérant une adoption définitive avant le 14 juillet.
Une partie importante des débats s'est focalisée sur une bataille de chiffres entre le gouvernement et la majorité sénatoriale de droite. Largement adoptée en première lecture par les députés, la LPM «acte du retour d'une compétition plus dure entre les grandes puissances, sur fond de prolifération nucléaire», selon le ministre des Armées Sébastien Lecornu. Les crédits doivent servir à moderniser la dissuasion nucléaire, améliorer le traitement des troupes et de leurs familles, et bonifier les conditions des réservistes, pour doubler les effectifs (80.000 volontaires visés pour 2030).
Le Sénat a rétabli l'objectif de porter la part du budget des Armées à 2% du PIB dès 2025, alors que le gouvernement préfère «par honnêteté» prévoir une fourchette «entre 2025 et 2027». Les sénateurs proposent la création d'un «livret d'épargne souveraineté», exonéré d'impôt et de prélèvements sociaux, destiné au financement des entreprises de la défense.