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16 septembre 2023 6 16 /09 /septembre /2023 09:18

« Fait chaud vingt dieux ! » Je me retourne et je reconnais un copain, alors je frime un peu :

« On ne dit pas vingt dieux » sauf si on est devenu polythéiste ! On dit : « Vains dieux ! ça veut dire que les dieux sont inutiles ! on est athée, quoi ! »

- « Comment t’as fait pour savoir ça, à l’oral, ça s’entend pas ! »

Réponse : « C’est parce que je suis vachement fort, tu pourrais pas comprendre ! »

Et puisque je suis lancé sur le chaud et le froid, mais surtout sur le chaud ! j’y fonce, à mains nues et sans dictionnaire ! Quand on évoque la chaleur on pense à différentes manifestation de l’état de l’atmosphère, ou de l’être humain. Je commencerai par une observation très concrète, très rurale. Les vieux de la vieille me comprendront, les jeunes me croiront !

Autrefois, je vous parle d’une époque antédiluvienne (« avant le déluge », écoutez si vous m’interrompez tout le temps, on n’a pas fini de s’emmerder la bite ! excusez l’écart de langage !) vers 1945-50, on allait, en période de froid, se réchauffer dans la « vacherie », c'est-à- dire l’étable. Jamais dans l’écurie. Pourquoi ? Parce que les vaches dégagent de la chaleur. Pas les chevaux, pas les étalons ! Il est facile de transposer cette remarque dans l’univers humain : les femmes dégagent de la chaleur. Faites l’expérience vous-même ! Vous en attachez (sinon elles se barrent, elles vont brouter, voire se faire brouter ailleurs ! c’est bien normal) dix dans la pièce principale de votre habitation, et vous n’avez plus besoin de chauffage. Et c’est écologique en diable ! Par contre si vous faites la même chose avec des chevaux, eh bien ça chauffe pas. Tout le monde sait ça à la campagne.

On peut trouver une explication scientifique simple : la femme contient de la chaleur. L’homme avec sa petite queue toujours dehors, exposée à tous les vents, l’homme, comme le cheval, est constamment refroidi ! D’où la nécessité, pour lui d’aller se réchauffer à l’intérieur de la vache, enfin je voulais dire de la femme !

On pourrait, si on était un peu audacieux, rendre les femmes responsables du réchauffement climatique. C’est une théorie qui tient la route. Et je le prouve. Voyez tout le vocabulaire amoureux ! Les poètes n’en finissent pas de répéter que les « feux » de l’amour, il n’y a rien de tel pour vous réchauffer. Mieux, ils employaient le verbe « ardre » (brûler) et tout le lexique qui va avec : l’ardeur en particulier. Un amour ardent, c’est quelque chose ! Et on parle d’une « blonde incendiaire ». Là, c’est une limite, quand l’amoureuse se fait pyromane, il faut faire gaffe ! Il y a des signes. Ses yeux lancent des flammes, voire de simples et sournoises étincelles. Très vite on est embrasé en même temps qu’embrassé. Dans le département 36, une petite ville s’appelle Ardentes. Pourquoi ? Parce qu’il y a une quantité incroyable de femmes ! Par contre, à Cognac-le-Froid (ça doit être dans le 87, non ?) le mâle domine. Ça chauffe pas ! Il faudrait leur envoyer des femmes !

Il paraît que dans les amours exceptionnelles, les femmes sont portées à de telles températures qu’elles en viennent à brûler, littéralement, les mâles, dont le membre prétendument viril est réduit à n’être plus qu’une merguez desséchée ! Triste spectacle. Il faut équiper l’amour avec un thermostat, quand elles ont, comme on dit du tempérament.

Sinon, on est obligé de se protéger et ça finit toujours mal !

Je prends l’exemple de l’un des plus grands amoureux de l’histoire : Landru. Ses femmes étaient si chaudes qu’il était obligé de les placer dans le calorifère, sinon, elles foutaient le feu à toute la forêt de Rambouillet !

Oui, Gambais, c’est en forêt de Rambouillet ! M. Sarkozy pourrait risquer sa peau, en chassant dans ces hauts lieux présidentiels. Heureusement, Landru l’a protégé !

Une autre façon de se protéger des femmes trop chaudes, consiste à les faire brûler. Les curés, qui ne sont pas ignifugés, ont grand peur des femmes trop brûlantes. Pour cette raison, ils en ont fait brûler sur des bûchers. Ils disaient que c’étaient des sorcières !

Quel gaspillage !

Je pense en particulier à Jeanne d’Arc, qui se protégeait pourtant du démon avec une armure. Pour éviter d’exciter les mâles, déjà qu’elle avait un cheval entre les cuisses. C’était une mesure de prudence, qui obéissait au principe de précaution, comme on dit aujourd’hui.

Bon, j’espère que vous saurez tirer, si je puis dire, toutes les conclusions qui s’imposent, de cet article vraiment novateur.

Les femmes sont chaudes, et c’est très bien. Une femme fraîche, ça passe encore, une femme froide, ça vaut rien. Une femme frigide, c’est scandaleux ! Il ne faut pas la mettre au frigidaire, mais aux micro-ondes. En principe, elle se détend, elle se réveille, elle se réchauffe ! La voilà prête.

Eh bien je voulais vous écrire un article très fin, pour briller dans les salons. Je crois que j’ai réussi. Une dernière remarque. La canicule. Dans le Berry, on dit « la cane qui encule ». Je ne vous conseille pas ce genre de langage. Faites comme moi, restez fin, en toute circonstance, même devant une femme très chaude. Et ne congelez pas votre femme, surtout ! Vous n’auriez plus de chauffage !

 

Rolland HENAULT dans "Articles" Volume 2 (2009 - 2006) aux Editions de l'impossible

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