Aux alentours de l’an 2000, en France, une photocopie noir-et-blanc au format A4 valait 20 centimes de Francs.
Aujourd’hui, en l’an 2017, le coût de la photocopie est toujours de 20 centimes, mais pas 20 centimes de Francs, il est de 20 centimes d’Euros !
Or, un Euro vaut 6,55957 Francs. Ce qui fait que le prix de la photocopie vaut aujourd’hui, et depuis quelques années déjà, au moins entre 6 et 7 fois plus cher qu’auparavant.
Pour quelle raison une telle augmentation du prix de la photocopie ? le coût social moyen de production de la photocopie a-t-il pu augmenter à ce point ? Certes non, c’est impossible ! au contraire, avec les progrès scientifiques et techniques, ce coût a forcément diminué. Donc nous sommes arnaqués sur le prix de la photocopie.
Et la photocopie n’est pas un exemple unique, c’est pour tout comme ça. C’est pourquoi je dis que la théorie de la valeur conçue par Karl Marx n’a plus cours et que nous ne sommes par conséquent plus dans la société du capital, mais dans la société de l’arnaque.
Et l’arnaque n’est pas située seulement au niveau des prix des marchandises, elle est partout. Elle est la brique élémentaire à partir de laquelle est construite la société actuelle.
Quand je dis que l’arnaque est partout, cela veut dire aussi que la "crise" elle-même est une arnaque, un spectacle mis en scène par le pouvoir, un gros mensonge destiné à justifier la surexploitation du prolétariat par la bourgeoisie.
L’arnaque n’est pas seulement un autre nom du spectacle. Dans la société spectaculaire marchande décrite par Guy Debord, la loi marxiste de la valeur d’échange a encore cours, alors qu’elle n’a plus cours dans la société de l’arnaque.
L’arnaque n’est pas située seulement au niveau des prix des marchandises, elle est partout. Quand on sait qu’une tomate poussée hors-sol a le droit de s’appeler "tomate bio" sous prétexte qu’elle n’a paraît-il pas eu à subir divers produits chimiques classés dans une liste bien précisée par la loi, et qu’on se souvient du goût des tomates d’il y a cinquante ans ; alors, on sait qu’il y a bien plus de différence entre une vraie tomate et une tomate bio, qu’entre une tomate bio et une tomate pas bio. La tomate d’aujourd’hui, même quand elle est bio, est donc une arnaque. Et pas seulement par son prix ; mais aussi en elle-même, puisqu’elle n’est qu’un ersatz de tomate. D’ailleurs, parce qu’elle fait semblant d’être une vraie tomate, la tomate bio est en fait encore plus arnaqueuse que la tomate pas bio.
Et le fait que la publicité ait tout envahi, le fait qu’elle soit conçue en même temps que la marchandise, voire avant, le fait qu’elle fasse donc partie intégrante de la matière première avec laquelle la marchandise est fabriquée, quand elle n’en est pas carrément la matière première principale, ce fait vient confirmer d’une façon absolue que l’arnaque est l’essence de notre société.
Ainsi, l’arnaque étant la brique élémentaire constitutive de la société actuelle, c’est notre société elle-même qui est une arnaque.