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5 avril 2025 6 05 /04 /avril /2025 10:14

Classe de première générale. En conseil de classes, le directeur a annoncé que l’établissement allait prendre des mesures drastiques contre la triche qui s’est développée de manière exponentielle, ce qui a incité les élèves honnêtes à s’insurger et à se plaindre. Les premières places sont en effet occupées par ChatGPT, conseiller particulier et secret d’une quinzaine d’élèves de la classe. 15 sur 35, cela commence à faire un pourcentage conséquent.

Exit les techniques de triche à l’ancienne, les formules inscrites dans la trousse ou dans la paume de la main, les antisèches dans les chaussettes, sans parler des astuces drôles et ingénieuses imaginées par Les Sous-doués. Les élèves s’arrangent juste pour garder leur téléphone. Pour cela, rien de plus simple : ils en ont un second, qu’ils déposent dans la bannette placée à cet effet sur le bureau du professeur lors des contrôles. Lorsque le professeur distribue le sujet, ils le prennent en photo, l’envoient à leur assistant électronique américain qui, en deux ou trois secondes, leur propose un devoir qu’ils n’ont qu’à recopier. Comme dans tous les réseaux, les fissures sont venues du facteur humain : la solidarité dans les classes a ses limites et l’ombre menaçante de Parcoursup est venue mettre à mal l’omerta complice du groupe.

Je ne blâme pas les professeurs. Il est pratiquement impossible d’exercer une surveillance parfaite sur une classe de plus de 35 élèves dans une salle mal agencée, sans espace entre les rangs, quand l’Éducation nationale n’a pas encore livré les exosquelettes qui permettront d’avoir des yeux dans le dos. Les futurs professeurs seront peut-être génétiquement améliorés de manière à avoir des yeux de mouche…

Pourquoi les élèves trichent-ils autant ? Ils ont, évidemment, tous les défauts de leur génération, c’est entendu. Mais la plupart des tricheurs font partie des meilleurs élèves, et des plus ambitieux. La réforme du baccalauréat, que vous avez peut-être suivie de loin, a fait de chaque contrôle une pierre du fameux sésame. Mais peu se soucient vraiment du bac. L’enjeu réel, c’est Parcoursup, la plate-forme d’entrée dans l’enseignement supérieur. Or Parcoursup est ouvert de janvier à mars de l’année de terminale. Ainsi, les élèves montent leur dossier de candidature avec leur premier bulletin de terminale et les trois bulletins de première. Parcoursup reprenant les moyennes annuelles des élèves, chaque contrôle compte et les stratégies de triche prennent tout leur sens.

 

Une seule solution, demander aux candidats de se présenter à poil aux examens.

 

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