Le maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, a été placé dimanche en détention provisoire par un tribunal, ont annoncé les médias d’État et des chaînes de télévision, une décision susceptible d’attiser la colère des Turcs qui manifestent en masse depuis quatre jours dans le pays.
La décision d’incarcérer le principal rival politique du président Tayyip Erdogan intervient alors que le principal parti d’opposition, les dirigeants européens et des dizaines de milliers de manifestants ont dénoncé les actions menées à son encontre, les jugeant politisées.
Selon le tribunal, Ekrem Imamoglu et au moins 20 autres personnes ont été emprisonnées dans le cadre d’une enquête pour corruption. Une décision distincte dans une enquête liée au terrorisme n’a pas encore été rendue.
Ekrem Imamoglu devait annoncer, ce dimanche, sa candidature à la prochaine élection présidentielle pour laquelle Erdogan visera un nouveau mandat. Imamoglu devait être officiellement intronisé par le Parti républicain du peuple (CHP), première force d’opposition.
L'opposition turque avait convoqué, vendredi 21 mars, une "nuit de la démocratie" en appelant à un grand rassemblement vers lequel ont convergé au moins 10 000 personnes. Au troisième jour de manifestations, les protestataires ont afflué vers la mairie d'Istanbul à l'appel du Parti républicain du peuple, première force d'opposition, à laquelle appartient Ekrem İmamoğlu. Deux ponts et plusieurs grands axes permettant d'atteindre le siège de la municipalité ont été fermés à la circulation pour 24 heures.
Depuis l'arrestation d'İmamoğlu, des milliers de personnes se sont rassemblées à l'hôtel de ville d'Istanbul pour des rassemblements nocturnes et des affrontements ont éclaté entre les manifestants et la police à Istanbul, dans la capitale Ankara et dans la troisième ville du pays, Izmir.
L'épisode le plus violent a eu lieu à l'université technique du Moyen-Orient d'Ankara jeudi en fin de journée, lorsque la police a déployé des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour disperser la foule des manifestants.
Les étudiants ont affirmé que la police avait utilisé des balles en caoutchouc, ce que le gouvernement a démenti. Le ministère de l'intérieur a déclaré que plus de 50 personnes avaient été arrêtées et que 16 policiers avaient été blessés à la suite des manifestations.
En France Marine Le Pen subit un traitement comparable. Comme Fillon à qui l’on avait coupé la chique pendant la campagne présidentielle. La Turquie peut donc intégrer l’UE sans problème, elle maîtrise parfaitement les techniques de la démocratie.