A la manière de Raymond Q.
Poèmes de bonne facture (à régler dans les 90 jours, selon l’usage)
(Ponctuation finale au dernier vers : ajouter 1 euro )
Je suis né sans l’vouloir c’était en mai quarante
Je me demande encor’ ce que je fous zici
Pour fair’ passer le temps je me médicamente
Il paraît que les autres le font tous aussi.
Dès que je fus sorti du ventre de ma mère
On vit avec horreur que j’étais violacé
Couleur qu’on me cacha vite en un trou sous terre
Pour empêcher les boches de me dépecer
Ces salauds en effet nous visaient la caftière
De morceaux de ferraille assez indésirables
C’était autorisé vu que c’était la guerre
Et cette activité passe pour honorable
On ramassait des morts et des agonisants
Un métier comme un autre et qui passe le temps
On gagne des médailles et c’est très amusant
Quand elles tintent fort parfois on les entend
Alors on marche droit en bombant l’pectoral
Les passants se retourn’ ils sont tout attendris
Vous sentez naître en vous des fiertés nationales
Ceux que vous étripiez en sont tout esbaudis
Mais je reviens à moi car c’est là l’essentiel
J’eusse bien préféré qu’on me tordît le cou
Lui regardait d’en haut et s’en fichait beaucoup
A quoi riment franch’ment toutes ces simagrées
Pour finir en un trou fort étroit et malsain
A quoi sert de courir pour se désintégrer
A la fin ?… à force d’y penser ça me fait mal aux seins !
(ce poème est d’autant plus étonnant que je ne dispose pas de « seins », au sens féminin du terme. Qu’on l’apprécie donc pour la liberté du propos.)