« J’ai un père qui a 102 ans.
Il a été hospitalisé 15 jours dans un service de pointe.
Il en est sorti..
La collectivité française a dépensé 100 000 € pour soigner un homme de 102 ans.
C’est un luxe immense, extraordinaire,
pour lui donner quelques mois ou quelques années de vie. »
Alain Minc, conseiller et ami de Nicolas Sarkozy
Nous connaissons tous ce conseiller multiservices et multipartis (pourvu que ça rapporte du fric et de la notoriété) qui se nomme Alain MINC. Mais que savons-nous de son père, Joseph, ce vieillard de 102 ans dont son fils estime honteux de prolonger la vie ? Une amie nous éclaire :
"Lorsque nous atteignons la démesure dans la bêtise ou, comme ici, dans l'inhumain, [elle parle des propos d'Alain Minc, bien sûr]j'ai tendance à ne pas croire ce qui m'est rapporté et même à répondre : "Non, tu es de mauvaise foi", ou bien : "Tu n'as pas compris !"
Voici ce que je sais de Joseph Minc[102 ans, père dudit Alain] que j'ai eu l'honneur de connaître : cet homme extraordinaire fut, pendant la dernière guerre, fondateur et militant d'un réseau de résistants juifs, proche des organisations de la MOI (Main d'œuvre immigrée) et du Parti communiste : l'Union Juive de Résistance et d'Entraide (UJRE). Joseph Minc, avec d'autres résistants et dans la clandestinité, a organisé des réseaux de sauvetage d'enfants juifs menacés par la Gestapo. Ce groupe d'avant-gardistes a pu ouvrir plusieurs maisons d'enfants juifs devenus orphelins. [C'était le cas de notre amie.] Nous avons, grâce à lui et à tous ses camarades, retrouvé le goût de vivre, de chanter, d'aller à l'école, de comprendre le monde selon des concepts pédagogiques qui nous ont orientés dans le respect des principes républicains et laïques. L'école communale nous a guidés dans ces principes. Joseph Minc, comme tous ceux qui se sont battus pour retrouver une France juste, doit être sûrement consterné de voir à quel point les lois sociales édictées par le Comité National de la Résistance sont bafouées... Retraites... Sécurité sociale... Battons-nous pour garder précieusement ce que des hommes et des femmes ont réussi par la force de leur combat à mettre en place. Des hommes comme Joseph Minc doivent recevoir tous les honneurs de la France avec la garantie d'une attention toute particulière parce qu'ils sont devenus fragilisés par l'âge, parce qu'ils sont notre mémoire, parce qu'ils ont mené un combat qui nous a permis de bénéficier d'une justice sociale mise en péril. Mise en péril par un gouvernement cynique, qui a perdu tout sens de la justice, complètement ignare de tout ce que des hommes ont gagné par leur combat pendant la guerre.
Joseph Minc et les vieillards comme lui sont notre fierté.
MÉDECINS, INFIRMIÈRES, AIDES SOIGNANTS, SOIGNEZ-LES COMME LA PRUNELLE DE VOS YEUX. ILS SONT NOTRE RICHESSE. NOUS DEVONS LEUR ASSURER EN PRIORITÉ SOINS GRATUITS ET HÉBERGEMENT, et c'est à la collectivité de les prendre entièrement en charge. Oui , Alain, c'est comme ça et pas autrement !
Je voudrais faire comprendre à ce cynique conseiller qu'il a complètement perdu de vue le sens du combat qu'ont mené nos aînés... et son père donc... pour que soit soignée toute personne, dans la dignité et quel que soit l'âge des nécessiteux.