« Pirates » de Michael Crichton (éd. Robert Laffont)
En juin dernier est paru ce qui restera l’ultime roman achevé de l’auteur américain Michael Crichton, disparu en 2008. Œuvre posthume, récit plus court que ses ouvrages précédents, « Pirates » (rien à voir avec le film de Polanski) est un retour aux sources pour Crichton : il avait signé, dans les années 70 à 90, des romans d’aventures comme « Les mangeurs de morts », « Un train d’or pour la Crimée », ou encore « Congo ». A chaque fois, il mêlait une intrigue intelligemment élaborée et une documentation (qu’elle soit historique ou scientifique) sérieuse et approfondie. L’auteur revient, après une longue série d’ouvrages appartenant au techno-thriller (genre qu’il avait créé) au récit historique, avec un parfum d’évasion et d’exotisme bienvenu.
Rapide présentation : nous sommes en 1665, à la Jamaïque. Cette dernière appartient aux Anglais. Le capitaine Edward Hunter décide de s’emparer d'un navire espagnol chargé d'or, dans un port voisin. Il va rassembler une bande de complices, pour l’aider dans sa mission a priori périlleuse.
Si le style littéraire de Crichton a pu parfois faire débat, il faut reconnaître à l’auteur un immense talent de conteur. Capable de rendre crédible la moindre invention scientifique (faire revivre des dinosaures dans « Jurassic Park », quand même !), ce génial touche-à-tout a signé des œuvres que n’aurait certes pas renié Jules Verne (on a d’ailleurs parfois comparé les deux écrivains).
Pour tout amateur de bonne histoire, de récit prenant, les romans de Crichton sont presque à chaque fois une réussite. Son petit dernier ne fait pas exception à la règle. Ne boudons pas notre plaisir. Et c’est certain, ce grand gaillard (il mesurait 2,05m !) nous manquera.
« Le Scorpion T.9 : Le Masque de la Vérité » de Enrico Marini & Stephen Desberg (éd. Dargaud)
S’il y a des amateurs de feuilletons parmi nos lecteurs (et vu le contenu de nos pages, ce serait mieux !), ils pourront, après avoir consciencieusement lu notre bien belle gazette, se jeter sur le nouvel épisode de cette série de bandes dessinées qu’est « Le Scorpion ». Une aventure qui a démarré en 2000, alors qu’Enrico Marini n’était pas encore un dessinateur aussi réputé qu’à présent. Ayant un talent fou pour les cadrages et les scènes d’action efficaces, il a de plus un style très reconnaissable, avec des hommes aux visages anguleux et des femmes superbes. Les couleurs chaleureuses de ses planches illustrent un récit sans temps mort, et accompagnent à merveille la lecture de l’histoire, qui se veut un hommage aux romans populaires d’antan (on pense à Alexandre Dumas, toujours lui !). Stephen Desberg, scénariste de BD prolifique, nous procure à chaque nouvel album un agréable moment d’évasion avec son intrigue historique aux multiples rebondissements, mêlant religion, suspense, humour, aventure, romance et action, dans un savant dosage. Reste à espérer que la série ne s’essouffle pas, comme c’est souvent le cas, à force de vouloir rallonger la sauce en sortant un maximum d’albums.