On me dit que des berrichons, fort peu évolués, ont l’habitude d’appâter les meufs par des expressions qui ne sont plus d’actualité. Ils en sont restés à des images alimentaires du genre : « Vin don vouère, tu vas y passer à la casserole ! » Pour respecter la parité, certaines femmes n’hésitent pas à utiliser un langage suranné : « Fais la donc vouère avant, ta guerliche ».
Or, indépendamment de l’accent, qui n’est pas tendance, mais qui fait carrément plouc, nous avons assisté à l’émergence d’un langage plus actuel ! Comme le but de ce blog est de favoriser l’éducation populaire, j’ai le devoir de vous en faire profiter. Il faudra d’abord bien veiller à votre louc (à l’oral, la faute d’orthographe ne se voit guère). Evitez le chapeau de paille, le parapluie bleu de la gardeuse de chèvres, d’ailleurs les chèvres fermières sont élevées dans des souterrains. J’ai vu une installation de ce genre, près de Vineuil, avec le panneau « Poulailler ». Aucune autre précision. Les poules modernes empruntent le métro ! Donc il sera judicieux de rénover le vocabulaire. Et d’adapter les expressions au public. On n’attire pas une femme perspicace, avec son « cornichon ». Même la belle jardinière ne sera pas convaincue ! Le « pendillon » offre une image peu nerveuse. L’ « andouillette » sera réductrice. Par contre, « la jambe du milieu », la « colonne » feront merveille ! Voyons maintenant nos compagnes à deux pattes. Elles utiliseront avec succès, auprès des Centres Universitaires, la phrase suivante : « Viens jouer dans mon atelier de Vénus ». Le « Clapotard » est plus animal, le « Puits d’amour » évoque des possibilités infinies. « L’Estuaire » est trop large, « l’Enfilé » trop direct. Les catholiques séduiront à condition de choisir le langage sacré: « le Bénitier », « l’Autel velu », le « Tabernacle » devraient leur enlever toute culpabilité. Vantez donc votre « Labyrinthe de concupiscence ». Succès assuré auprès des amateurs de mystère ! Le « Hérisson » peut paraître douloureux, mais bien présenté, il séduit les sadiques. La « Praline » est adoucissante, le « Trou de service » est franchement dépréciatif.
Nous continuons par la rencontre entre les deux sexes. Je conseille « Instrumenter » qui fonctionne bien chez les huissiers. « Emmener Prosper au cirque » est familial et moral. Mais « Danser le Bransle gai » est plus évocateur de plaisirs mieux enlevés et il finit dans la joie ecclésiastique de bon aloi : « Que ma joie demeure » !