Selon des chiffres officiels, qu’on peut donc raisonnablement considérer comme sous-estimés, huit millions de personnes vivent en France sous le seuil de pauvreté. S’ajoute à cette imposante masse de misère celle, non moins importante, qui végète légèrement au-dessus de ce seuil et dont les conditions de vie n’ont sans doute que peu de rapport avec celles du premier depardieu venu. Droit à une vie décente…
Le nombre de sans-abri, difficile à établir précisément, est estimé à 133 000, dans le même temps où l’on dénombre, à des degrés divers, dix millions de mal-logés. Droit au logement…
Parmi les organisations humanitaires, à eux seuls les Restos du cœur en sont à distribuer 115 millions de repas par année à des personnes à qui il serait sans doute indécent de parler de diététique. Droit à se nourrir…
Plus de trois millions d’individus sont inscrits au chômage. Droit au travail…
Garderons-nous de ce temps bien singulier le souvenir de manifestations de rue, avec des ministres, pour soutenir un droit sans doute légitime et d’ailleurs promis à être reconnu bientôt sans problème ? Tous égaux, vraiment ?