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18 août 2012 6 18 /08 /août /2012 10:00

 

Un jour les prisonniers sont revenus (automne 1945)

 Et tout le monde croit qu’ils étaient tellement privés qu’ils se sont jetés sur les femmes, en poussant des cris, et c’est pas vrai !...ça aurait fait un grand bruit, « boum ! » mais en anglais : « boom », et ça se serait appelé le baby-boom…alors il y aurait eu des mioches partout avec des berceaux, des langes, des réunions de familles…de l’eau courante dans les bénitiers !

La terre fut devenue une immense, une interminable maternité !

Je préfère ne pas y penser.

Le 8 mai 1945, dans l’enthousiasme de la victoire, 45 000 algériens se sont massacrés d’eux-mêmes, à Sétif.  Mais l’événement passe inaperçu. Je le saurai beaucoup plus tard. Quand j’entendrai « Le Déserteur » de Boris Vian.

Et après quand j’entendrai Léo Ferré chanter les « Temps difficiles » : « Tu vas parler mon petit Youssef, sinon on te branche sur l’EDF… »

45 000 algériens, c’est un chiffre dérisoire.

 C’est jamais que des Algériens, après tout !

 Non mais pour qui y se prennent ces pégreleux du Maghreb ? Ces enculés du Haut Atlas ? Alors les bridés qu’on commence à dégommer, c’est rien du tout.

Et puis ça gâche le plaisir.

Peut-être que certains n’oseraient plus bomber le torse devant les monuments aux morts ?...

(A propos des monuments, on n’en a pas reconstruit des nouveaux. On a rajouté des noms en dessous, et, effectivement, il y en avait moins que la fois précédente)

Oui ça va gâcher la fête ! On ne va pas s’emmerder pour 45 000 bicots de plus ou de moins.

Un bicot, ça se compte pas. Ca porte un tapis sur l’épaule, on n’en voit qu’un à la fois, et on lui dit: « Mon zimi ».

 C’est pas du monde comme nous. On ne peut pas les additionner.

Les bicots n’ont qu’à patienter un peu. On s’occupera d’eux plus tard, pour l’instant on est en Indochine avec les repiqueurs de riz.

Ils sont un peu chtarbés aussi. Ils portent sur la tête une assiette à l’envers. Ils ont des « Pousse-Pousse » pour transporter les Blancs, qui sont équipés d’un fouet.

 Le fouet c’est en quelle que sorte le carburant des Blancs.

Et les pousse-pousse, ils les tirent ! Aucune logique.

Mais  on peut pas tout faire.

 Ceux-là d’abord. Les Monzimis après.

Mais ils ne perdent rien pour attendre, les bicots, dès qu’on a fini en Indochine, on revient, c’est promis.

Du coup, ils s’appellent les rebelles, puis les fellagahs, puis les fellouzes, puis les fels.

Puis rien, puisqu’on en a trucidé 600 000. Avec des bonnes vieilles tortures, l’EDF sur les couilles ou les ovaires, suivant le cas.

 Parfois le cœur, il suffit de pratiquer une petite entaille…

 Un autre exemple ? Ca se passe à Constantine. Vous connaissez le ravin ?

Il est creux. Il porte un nom : le Rummel, le Hummel, le Oumel….

Encore plus creux que ça.

180 mètres, la profondeur !

Nous les « appelés » (c’est un participant qui parle) on boit peinards et courageusement au bistrot qu’est au bout du pont.

 A la terrasse. Le patron a installé des grillages pour éviter les grenades que ces fumiers nous lancent parfois, sous prétexte qu’on les torture !

 Mais on les voit venir, parce que là bas en Algérie, le grillage est transparent.

Pourquoi ? A cause des mirages, qui sont transparents aussi.

Et des pucelages, je ne continue pas, tout ce qui finit en « age » est transparent !

 Alors, dès la deuxième grenade, on se lève et on se dirige vers le pont où il y a toujours quelques dizaines de clampins qui regardent en bas.

Et puis tout d’un coup et sans les prévenir, on les pousse par dessus le parapet du pont. Dix secondes après ils sont arrivés en bas.

Une cinquantaine.

Ils ont poussé des cris.

Un genre de chorale.

Le lendemain, dans le journal on peut lire, en très petites lettres :

Accident à Constantine : un mort !

Un homme qui regardait au dessus du ravin est tombé malencontreusement dans la rivière, en voulant faire l’intéressant. A l’arrivée il était mort. Voilà ce qui se produit quand on essaye de faire des choses interdites !


Occupations des travailleurs de la terre.

Les travailleurs de la terre s’occupent au labourage et au pâturage, parfois au binage, au piochage, au vêlage, au râtelage, au hersage, à l’arrosage et, dans les cas les plus extrêmes, au carnage !

Le carnage c’est quand ils trucident des sauvages qui vivent dans les herbages, en tenue de camouflage.

 

Le 2 septembre 1946 La danse atomique

Les Japonais ont perdu définitivement la guerre le 2 septembre 1946. On disait qu’ils avaient capitulé. On le répétait : ils ont capitulé.

Parfois on insistait : « ils ont Kapitulé ! »

On (les Américains) avait laissé tomber une bombe toute nouvelle sur la ville de Nagasaki. Aujourd’hui quand on tire sur des civils, on dit que c’est un crime contre l’humanité. A l’époque, un Japonais, c’est pas un être humain, donc, ça ne peut pas être un crime contre l’humanité ?

Vous souhaitez des renseignements plus précis ?

La bombe est tombée le 9 août 1945, et plus exactement à 11h 2 minutes.

Mais c’est pas tout. Il y a eu 400 000 morts. Un beau score. Et pas mal de « contaminés ». Un contaminé, c’est une sorte de blessé, apparemment intact, et qui met longtemps à mourir. Parfois des années. En plus, il est très laid !

Il n’y a rien à regretter.

Auparavant, les Américains ont balancé, comme ça, pour voir, une bombe sur Hiroshima. Le 6 août 1945. Ils ont compris que ça marchait bien, ces nouvelles bombes, puisqu’il y avait eu 60 000 morts. Il suffisait donc d’augmenter les doses.

C’est ce qu’ils ont fait, à la satisfaction générale.

Ca leur a donné des idées, aux Américains. Ils ont récidivé pour le plaisir puisqu’ils n’avaient plus d’ennemis vraiment intéressants.

 Ils ont choisi un atoll, et du coup on a enrichi notre vocabulaire.

C’était le 1er juillet 1946. Ils ont recommencé le 5 juillet de la même année.

On avait l’impression que la guerre n’était pas vraiment finie.

C’était très réconfortant et on avait besoin de spectacles réconfortants !

Ca faisait une transition avec la vraie guerre. « Après l’effort le réconfort ! » répétait mon cousin Albert, qui avait fait la guerre comme engagé volontaire à Madagascar !

Au village et même partout ailleurs, c’était du délire.

« Rebelote » que disaient les anciens, abrités provisoirement dans les casemates des bistrots !

On était si enthousiasmés par ces bonnes nouvelles, qu’on a inventé une chanson et une danse, qu’on a appelée la danse atomique. C’était un nommé Henri Decker qui la chantait !

 A Bikini, on faisait éclater une seule bombe et toutes les femmes se retrouvaient en string !

Sinon, c’était la danse.

Le cavalier (on continuait de dire « cavalier », c’était un danseur, il n’avait pas de cheval) faisait tourner la cavalière et, à un moment ses dessous se rabattaient sur sa tête, et on voyait sa culotte.

Mais ça ne durait pas. Alors le cavalier recommençait !

Ca, c’était une sacrée danse ! Et ça se pratiquait  même dans les petits villages, sous les bals parquets.

Et tout ça grâce aux Japonais !

 Je peux dire qu’on a passé un bel été, en 1946 ! Très vivant, très animé ! Tout le monde connaissait la chanson sur la bombe atomique. On ne pensait jamais aux milliers de morts !

Tout le monde la dansait, la danse atomique !... même le soir dans les maisons où il y avait un tourne disque, un pick-up. C’était très moderne !

On disait :

-Ce serait bien, une petite danse atomique, pour la digestion !

Et tout le monde approuvait !

Les plus astucieux disaient : « la danse anatomique ».

 

Mort naturelle du Maréchal Juin   (27 janvier 1967)

La vie du Maréchal Juin est un scandale permanent !

En effet, non content de naître le 16 décembre 1888, il éprouve le besoin de rendre le dernier soupir le 27 janvier 1967 ! En hiver, donc.

Si encore Alphonse (c’est son prénom) avait participé à l’offensive du Général Hiver. Mais ce maréchal renie ses convictions, au point de naître et de mourir au chaud !

En effet, le 16 décembre 1888, la température ne descendait même pas à 0.5° ! Et le jour de son décès, les Services de la Météorologie Nationale relevaient une minimale de +8.5°.

Ce scandale mériterait d’être dénoncé et enseigné dans toutes les écoles de France !

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