Ports de plaisance par dizaines, autoroutes au kilomètre, aéroports à gogo et services publics au kilo : sous la pression de la Troïka, Athènes solde des pans entiers du pays et se met à dos la population.
Vendre pour alléger la dette ? Face aux innombrables exigences de ses créanciers, la Grèce s’est donc engagée à privatiser à tout va. Mais ce programme patine, de retards en ratés, tandis qu’enfle la contestation populaire. La fronde se centre actuellement sur Thessalonique, deuxième ville du pays. En jeu : la vente de la compagnie des eaux EYATH (que le groupe français Suez était bien parti pour racheter), et celle du port – lorgnée par huit investisseurs européens, asiatiques et émirati. Deux privatisations combattues par les salariés, les habitants et les élus locaux.
Plus grave pour le gouvernement, la plus haute juridiction administrative du pays vient de mettre son veto à la cession de la compagnie des eaux d’Athènes. Dans un Arrêt tonitruant, le Conseil d’Etat vient d’estimer que «la transformation d’une entreprise publique en entreprise privée ayant pour objectif le profit fait peser une incertitude sur la continuité de l’offre de service public abordable et de qualité».
Source : Attac