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6 octobre 2012 6 06 /10 /octobre /2012 08:11

 

Allez savoir pourquoi la graphologie passe parfois pour une science approximative ! Dans le célèbre fait divers criminel des années 80 connu sous le nom d’ « affaire Grégory Villemin », plusieurs spécialistes en la matière, après maintes analyses et contre-analyses, avaient quand même réussi à nous convaincre que l’auteur des lettres anonymes adressées à la famille du malheureux garçon, le fameux corbeau, était sans aucun doute possible un homme, pour les uns, et de toute évidence une femme, pour les autres.

Loïc Sécher, condamné pour viol sur mineure et qui a passé pour cela sept années et trois mois de sa vie en prison, n’a pas eu affaire, lui, à des plaisantins de ce genre, mais à des gens très sérieux, des experts, des vrais, des psychiatres assermentés auprès des tribunaux. Leurs expertises – rémunérées ! –, aux conclusions tranchantes comme un couperet de guillotine, ne laissaient planer aucun doute : la victime présentait tous les symptômes constatés chez les jeunes femmes violées, et son agresseur le profil type du pervers pédophile.

Les dépositions de ces experts, lors des deux procès de Loïc Sécher, ne furent sans doute pas le seul élément accusateur qui amena le tribunal à prononcer une peine de seize ans de réclusion contre l’évident coupable, mais on peut toutefois supposer qu’elles y contribuèrent grandement. Si Loïc Sécher n’a pas accompli intégralement sa peine, c’est que la jeune fille à l’origine de l’affaire finit par reconnaître qu’elle avait menti.

Si l’erreur est humaine, comme on dit, sa réparation devrait l’être davantage encore. Car ce mensonge a tout de même gommé sept années et trois mois de la vie de Loïc Sécher, durée pendant laquelle on imagine que les experts péremptoires ont continué à exercer tranquillement leur respectable profession avec une compétence sinon incontestable, du moins incontestée. Or, il faudra deux années à la justice de France, après rétractation de la fausse victime, pour que la vraie victime sorte de prison. Puis deux autres années avant que cette même justice de France décide d’attribuer enfin une indemnisation à cet homme ayant perdu emploi, maison, terrains, et sans doute quelques amis…

Près de huit cent mille euros ! C’est ce que devrait percevoir Loïc Sécher, de la part de l’Etat, pour prix de ces années de vie perdues. Ce qu’ont perçu les spécialistes agréés par les tribunaux pour prix des expertises qui eurent pour résultat d’envoyer cet homme en cage nous reste inconnu…

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