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3 mars 2012 6 03 /03 /mars /2012 09:31

DuguesclinSix mille morts crucifiés sur la voie appienne en 75 avant Jésus Christ, suite à la révolte de Spartacus. Et qui gémissent durant des heures, pour attendrir le public. Si on fait la même chose avec les flics de la BAM, ça donne 3000 flics crucifiés de chaque côté, sur 5 kilomètres !

On va pas le faire tout de suite parce qu’on ne veut pas suivre le mauvais exemple. Mais je rappelle deux trois chiffres.

Les « bons sauvages » Incas pratiquaient des cérémonies au cours desquelles on « pataugeait dans le sang jusqu’aux genoux » ! (Histoire de l’Art, Elie Faure)

L’homme aime le sang et il a bien dégénéré. Le sang n’atteint plus ces niveaux dans nos églises. A peine une tache, çà et là, et encore c’est du vin, la plupart du temps.

Et que de sang irrémédiablement perdu pour les transfusions destinées à sauver de futurs anciens combattants! Notez, Ca servirait d’ailleurs à rien. Comment transfuser un mec aussi finement découpé ? Aussi malaxé ? Comment s’assurer qu’il s’agit bien d’un morceau d’ ennemi ? Et puis à l’époque on ne transfusait pas ! C’est au nom d’une religion que l’on tue et les paroles de « La Marseillaise » sont révélatrices : le sang doit abreuver les sillons. Car le sang ennemi est forcément impur mais il est bon pour lutter contre la sécheresse. Il remplace avantageusement les nitrates, m’a dit un commercial de Monsanto, à qui j’ai répondu :

« -Alors c’est pour cette raison que vous éliminez les petits cultivateurs, les paysans, disons le mot, de la « Confédération Paysanne » ?

Pendant ce temps, entre le 16ème siècle et les temps dits modernes, en Europe sévissaient toutes les saignées liées aux religions, au goût du pouvoir. Souvent il s’agissait de « La der des ders », celle qu’on fait pour que tout soit enfin terminé. A seule fin de passer à la suivante. Car une fois la guerre finie, on s’emmerde. On voit le Front s’éloigner et c’est triste. Par exemple, la « ligne bleue des Vosges » s’en va inexorablement et la voilà en Afghanistan ! Ca stimule le marché des jumelles, mais c’est une mince consolation.

Le Front, c’est désormais le Moyen Orient en attendant mieux.

« En Afghanistan, c’est pas pratique, pour les tranchées, le sol est trop dur », me communique un combattant, qui n’est pas encore mort et il ajoute : « sans compter les inti fadas, et même les fadas tout court ». Il est originaire de Marseille et il n’a guère eu le temps d’aller au Lycée, il est faible en arabe, en anglais, en allemand, en français, en mercatique, et même en géographie.

Je reprends le cours de l’histoire. J’en suis à la guerre de Cent ans, pour vous narrer une anecdote assez croustillante, concernant le Maréchal Du Guesclin. Il est mort bêtement d’un chaud et froid, à Chalus (87, mais à l’époque, il n’y a pas de départements, ça a été créé en 1790, sauf erreur, en même temps qu’a été interdite la langue latine dans le quartier dit « latin »). Donc, je reviens au sang. Du Guesclin était un tueur en série, comme tous les militaires, et il était tellement laid que sa seule apparition terrifiait l’ennemi. (Je sais ça de Georges Duby, qui prétend s’y connaître. Donc voilà qu’on transporte Du Guesclin pour disposer son cœur dans le 9 cube (à l’époque on dit Saint Denis). Et puis son crâne dans sa Bretagne natale. Seulement, il y a un hic : Du Guesclin sent si mauvais qu’on abandonne la tripaille en chemin.

Et puis c’est comme ça durant toute la guerre de Cent ans ! Des tueurs en séries très organisés, qui le seront encore davantage avec Poléon. Je n’insiste pas vous connaissez tous.

Ce que vous avez peut-être oublié c’est que le 8 mai 1945, c’est pas la fin de la guerre. Ca s’est fini plus tard, durant l’été 1945, au Japon !

Et l’année suivante, en 1946, les Américains utilisaient un atoll du Pacifique pour faire éclater une bonne vieille bombe atomique. Résultat, ça a donné l’occasion d’améliorer les tenues de bain féminines. Le « bikini » était né ! Et en France, on a dansé dans l’allégresse une nouvelle danse : la danse atomique. La guerre, ça stimule les beaux arts !

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commentaires

O
Chance, Rolland Hénault est de retour et sa plume toujours aussi acérée trempe aujourd'hui dans le sang ! Faut dire que si nous manquons de flouze, de pétrole et de tant d'autres choses, du sang,<br /> il y en a en rab. Les temps anciens n'en ont<br /> ont jamais manqué et de nos jours, il y en a partout, animal ou humain coulant à flots continus. La rupture de stock n'existe pas en ce domaine. Pourquoi tout ce sang ?<br /> Prévert a écrit un superbe Poème "Chanson dans le sang" que j'ai très envie de reproduire ici. Beaucoup le connaissent mais tant pis (Ou plutôt tant mieux !)<br /> <br /> Il y a de grandes flaques de sang sur le monde<br /> où s'en va-t-il tout ce sang répandu ?<br /> Est-ce la terre qui le boit et qui se saoule ?<br /> Drôle de soûlographie alors<br /> si sage... si monotone...<br /> Non la terre ne se saoule pas<br /> la terre ne tourne pas de travers<br /> elle pousse régulièrement sa petite voiture<br /> ses quatre saisons<br /> la pluie... la neige...<br /> la grêle... le beau temps...<br /> jamais elle n'est ivre.<br /> C'est à peine si elle se permet de temps en temps<br /> un malheureux petit volcan.<br /> Elle tourne la terre<br /> elle tourne avec ses arbres... ses jardins... ses maisons...<br /> elle tourne avec ses grandes flaques de sang<br /> et toutes les choses vivantes tournent avec et saignent...<br /> Elle, elle s'en fout la terre<br /> elle tourne et toutes les choses vivantes se mettent à hurler<br /> elle s'en fout, elle tourne<br /> elle n'arrête pas de tourner<br /> et le sang n'arrête pas de couler...<br /> Où s'en va-t-il tout ce sang répandu ?<br /> Le sang des meurtres... le sang des guerres... le sang de la misère...<br /> et le sang des hommes torturés dans les prisons...<br /> le sang des enfants torturés tranquillement par leur papa et leur maman...<br /> et le sang des hommes qui saignent de la tête dans les cabanons...<br /> et le sang du couvreur quand le couvreur glisse et tombe de toit.<br /> Et le sang qui arrive et qui coule à grands flots<br /> avec le nouveau-né... avec l'enfant nouveau...<br /> la mère qui crie... l'enfant qui pleure...<br /> le sang coule... la terre tourne, la terre n'arrête pas de tourner<br /> le sang n'arrête pas de couler.<br /> Où s'en va-t-il tout ce sang répandu ?<br /> Le sang des matraqués... des humiliés...<br /> des suicidés...des fusillés... des condamnés...<br /> et le sang de ceux qui meurent comme ça... par accident.<br /> Dans la rue passe un vivant<br /> avec tout son sang dedans<br /> soudain le voilà mort<br /> et tout le sang est dehors<br /> et les autres vivants font disparaître le sang<br /> ils emportent le corps<br /> mais il est têtu le sang<br /> et là où était le mort<br /> beaucoup plus tard tout noir<br /> un peu de sang s'étale encore...<br /> sang coagulé<br /> rouille de la vie rouille des corps<br /> sang caillé comme le lait<br /> comme le lait quand il tourne<br /> quand il tourne comme la terre<br /> comme la terre qui tourne<br /> avec son lait... avec ses vaches...<br /> avec ses vivants... avec ses morts<br /> la terre qui tourne avec ses arbres... ses vivants... ses maisons...<br /> la terre qui tourne avec les mariages...<br /> les enterrements<br /> les coquillages...<br /> les régiments...<br /> la terre qui tourne et qui tourne et qui tourne<br /> AVEC SES GRANDS RUISSEAUX DE SANG.<br /> <br /> Texte écrit en 1936 (La belle année !) et que STANÏ dit à merveille. Coucou à lui. OLE
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