Révélé par The Guardian et The Washington Post, le programme de surveillance PRISM est un énorme scandale, mais aussi un coup dur pour les responsables politiques européens. En effet, une étude du Parlement européen de 2012 avait déjà pointé du doigt la loi FISAAA (Foreign Intelligence Surveillance Act Amendments Act), et en particulier l’article 1881a qui autorise de facto « une surveillance de masse ciblée spécifiquement sur les données de personnes qui vivent en dehors des Etats-Unis ». Cette étude n’a pas provoqué un très fort émoi à Bruxelles. Il faut dire qu’elle restait théorique : elle soulignait le fait qu’une telle surveillance était juridiquement possible.
« Le pire scénario que nous nous étions imaginé »
Les informations de nos confrères britanniques et américains apportent maintenant la preuve qu’une telle surveillance de masse a bel et bien été implémentée et qu’elle fonctionne depuis plusieurs années. « Cette révélation confirme totalement notre travail,explique Caspar Bowden, l’un des coauteurs de l’étude du Parlement européen. Néanmoins, j’avoue avoir été estomaqué par l’ampleur de ce programme de surveillance. Il s’agit en fait du pire scénario que nous nous étions imaginé. » En effet, selon les informations révélées, neuf géants de l’Internet ont été « enrôlés » dans le programme de surveillance PRISM, depuis l’année 2007, dont Google et Facebook. Apple est le dernier à l’avoir rejoint. Lire la suite
La France a aussi son projet "secret" d'écoutes centralisées des commmunications de tout type. Au moment où est révéléle programme américain PRISM permettant à la police du FBI et à l'agence NSA (renseignement) d'accéder aux données des géants de l'Internet, les autorités françaises ne sont pas en reste.
Ce projet a pour nom "technocratique", plate-forme nationale d'interception judiciaires (PNIJ). Ce système d'écoute et d'identification de tout type d'échanges téléphoniques (voix/SMS) ou électroniques sur Internet (email, réseaux sociaux), vise à centraliser les réquisitions judiciaires et les écoutes légales mandatées par les juges.
Les défenseurs du projet soutiennent la réalisation d'une structure unique d'interception, comme un excellent moyen de maîtriser la progression des frais de justice (liés aux écoutes) et gage d'efficacité pour les forces de police.
Toutefois, la gestation tortueuse du projet, confié à Thalès comme prestataire externe, inquiète nombre d'observateurs, a révélé récemment L'Express, notamment en raison même de sa centralisation. Lire la suite.