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7 janvier 2023 6 07 /01 /janvier /2023 11:10

Le respect des droits des consommateurs est sans cesse toujours plus réduit. Cette restriction a commencé dès l'ère Sarkozy, à partir de 2009, par la « restructuration » de différents services d'État au sein de ce que l'on appela les DIRECCTE (directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi) et qui, depuis le 1er avril 2021, sont appelées les directions régionales de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DREETS) : la consommation n'est plus mentionnée.

La DIRECCTE fut le prétexte d'une nouvelle répartition des effectifs de fonctionnaires et, au final, une diminution des contrôles de la sécurité, la qualité, la quantité, l'étiquetage, la traçabilité, le prix des produits et des services ! Sans cette anémie provoquée des administrations de surveillance du marché, des scandales alimentaires auraient probablement pu être évités. Pourtant, sur ce sujet vital de la sécurité alimentaire, la Cour des comptes avait tiré le signal d'alarme : faute de moyens humains, des secteurs entiers de l'alimentation échappent aux contrôles (6/2/2019).

Déjà en 2016, l'association L214 avait commencé à dénoncer les conditions de l'abattage animal, car la souffrance inutile provoque des altérations de la viande et des risques pour la santé humaine, notamment (mais pas seulement) dans le cas des abattages rituels. En 2017, c'est l'affaire Lactalis : présence de salmonelles dans des laits infantiles, avec une plainte pénale… En 2019, 780 tonnes de faux steaks hachés sont distribués à des associations d'aide aux démunis mais… ne contenaient pas de viande. Et la même année, 800 kilos de viande avariée polonaise sont saisis in extremis dans neuf entreprises agroalimentaire : de quoi faire 4.000 steaks dangereux. Pourtant, en 2021, le gouvernement décrète la fin de l'indication obligatoire de l'origine de la viande dans les produits alimentaires !

L'évolution positive de la protection de la sécurité, de la santé et des droits économiques des consommateurs dans les années 70 est, à présent, inversée vers la négative. Sous l'ère Hollande-Macron, en janvier 2017, il y eut la suppression de la remarquable et indépendante Commission de la sécurité des consommateurs (qui éditait le site securiteconso.org) et que tout intéressé pouvait saisir en cas de danger de produits non alimentaires. Sans doute trop démocratique et trop efficace ? En tous domaines, la régression de la démocratie économique est continue.

L'étiquetage des produits, les modes d'emploi sont de plus en plus insuffisants. En 2019, on découvre que des produits arborant des logos tricolores sont fabriqués à partir d'ingrédients importés : consommateurs et agriculteurs français sont lésés. Et, comme pour la délinquance crapuleuse, la raréfaction des contrôles et l'impunité pénale augmentent le nombre d'infractions. Les professionnels vertueux (ils sont majoritaires) sont de plus en plus confrontés à une concurrence déloyale.

 

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