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1 septembre 2023 5 01 /09 /septembre /2023 10:27

La télévision (on peut en parler au passé) était moins dangereuse qu’internet, parce qu’elle restait la propriété de l’élite et gardait ses distances. Quand on voyait remuer à l’intérieur du bocal des humains semblables à nous, parfois même sympathiques, on restait conscients qu’il s’agissait d’une représentation sous contrôle.

Les choses ont commencé à se gâter avec Canal+ qui a mélangé tous les codes de reconnaissance : le gratuit avec le payant, l’information avec la fiction, le rire avec le sérieux… « La meuf est dead » lancé par la porte-parole de Macron en 2019 en est une résurgence assez consternante.

Internet est apparu avec des possibilités de communication inédites et plutôt libérales, du moins au début. En 2008, il existait des plateformes de diffusion qui ne contrôlaient pas les droits d’auteurs comme aujourd’hui (la nôtre s’appelait Wat-TV). On pouvait vendre des disques dans des petites centrales qui se sucraient très peu au passage, qui proposaient gratuitement l’écoute et permettaient de commander et de payer sans Paypal (la nôtre s’appelait Pépita). Toutes ces entreprises ont rendu la main par la suite. Les gros ont pris le monopole, imposé des modèles et sabré les vidéos qui contenaient des extraits de musiques ou de films. Sous prétexte de droits d’auteurs.

Qu’on en finisse une fois pour toutes avec cette notion de propriété intellectuelle ! On n’invente pas pour soi mais pour l’humanité. Libre à elle d’en faire après ce qu’elle veut, de chier dessus si ça lui chante. On n’est pas le propriétaire d’une idée, d’une image ou d’un son, pas plus que d’un paysage qu’on regarde ou d’un arbre qu’on a planté. Est-ce qu’on verse des droits d’auteurs aux philosophes ? Est-ce que ceux qui empruntent leurs concepts sont poursuivis ou censurés ? Non. Alors ?

J’ai souvent pensé qu’un peintre devait être très malheureux de vendre sa toile à un particulier et qu’il devait se réjouir à l’idée qu’on puisse en faire des copies.

Un stupide neveu de Barbara avait porté plainte contre Dieudonné pour sa version parodiée de l’Aigle noir (le Rat noir, 2014). Je voudrais bien savoir pourquoi ce type serait plus en droit que Dieudonné de « posséder » cette chanson ?

Internet demeure un très faible dispensateur de culture (voir les scores de YouTube : une paire de santiags : 1 million de vues. Victor Hugo : 1200). Par contre, il est devenu un formidable vecteur de propagande et de répression qui peut vous conduire directement en taule, sans passer par le juge d’instruction.

Je pense que c’est globalement ce qu’on peut en retenir.

 

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