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30 mars 2024 6 30 /03 /mars /2024 09:20

LA RÉPRESSION atteint actuellement des niveaux inouïs. Il faut se pincer pour y croire tellement la situation devient ubuesque. Ainsi, le mercredi 20 mars, le ministre chargé de la Lutte contre les discriminations, Mme Aurore Bergé, indiquait saisir la justice après la diffusion sur les réseaux sociaux d’une vidéo de l’abbé Matthieu Raffray, un clerc traditionaliste qui, dans le cadre d’une conférence de Carême sur les tentations à combattre, dit exactement ceci : « Nous avons tous des faiblesses. Celui qui est gourmand, celui qui est colérique, celui qui est homosexuel ». Difficile d’être plus pondéré et prudent. Eh bien c’est encore trop pour Madame Bergé qui a demandé à la DILCRAH de procéder à un signalement au procureur de la République sur le fondement de l’article 40 (loi du 30 décembre 2004 adoptée sous un gouvernement et une majorité dits de droite tant à l’Assemblée qu’au Sénat, Chirac étant à l’Elysée et Raffarin étant Premier ministre).

LE MÊME JOUR, on apprenait que l’école primaire hors contrat Saint-Pierre-Julien-Eymard,  tout près de Grenoble, était menacée de fermeture par le préfet de l’Isère à la suite d’un rapport vipérin du rectorat qui a inspecté l’établissement catholique traditionaliste, proche de la Fraternité Saint-Pie X, en janvier dernier. Selon le Dauphiné libéré, les services de l’Etat ont donné trois mois à la direction de l’école pour se mettre en conformité avec la loi avant de prononcer une fermeture temporaire voire définitive de l’établissement. Le rapport du rectorat relève, manifestement effrayé, « des activités physiques et sportives non mixtes et genrées, avec du football pour les garçons et de la corde à sauter pour les filles » !

TOUJOURS ce 20 mars, le directeur de publication de Rivarol comparaissait devant la XVIIe chambre du tribunal correctionnel de Paris (chambre de la presse) pour trois dossiers distincts : un article du 6 septembre 2023 évoquant l’homosexualité de Gabriel Attal qui venait alors d’être nommé ministre de l’Education nationale et qui lui vaut une accusation d’homophobie (un an de prison ferme encouru), un éditorial du 15 février 2023 consacré au discours d’Elisabeth Borne, alors Premier ministre de Macron, au dîner annuel du CRIF, pour contestation publique de crimes contre l’humanité (un an également de prison ferme encouru) et enfin une vidéo postée sur YouTube le 19 février 2023 pour « provocation publique à la discrimination, à la haine et à la violence »  et également pour contestation de l’existence d’un ou plusieurs crimes contre l’humanité (encore deux ans de prison ferme encourus).

Au terme d’une audience se déroulant dans une ambiance très hostile et devant un tribunal totalement féminin (la greffière et le procureur étaient également ce qu’on appelait autrefois des personnes du sexe), Madame le procureur de la République a requis contre le directeur de Rivarol 18 mois de prison ferme et 15 000 euros d’amende. Elle a explicitement refusé tout aménagement de peine (bracelet électronique, travail d’intérêt général ou semi-liberté), expliquant qu’il fallait frapper très fort, la haine envers les homosexuels et les juifs étant parfaitement intolérable. Pourtant, la seule haine que l’on voyait dégouliner lors de cette audience, c’était la sienne pendant son réquisitoire totalement glaçant. Les deux parties civiles, l’Observatoire juif de France (OJF) et le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA) exigent à eux deux près de 30 000 euros de dommages et intérêts, plus trois publications judiciaires aux frais du condamné dans Le Figaro, Le Monde et Le Parisien, soit à peu près 15 000 euros de plus. Enfin, cerise sur le gâteau, Sébastien Chenu, vice-président du RN et de l’Assemblée nationale, a réclamé via son avocat, Me Alexandre Varaut, 15 000 euros de dommages et intérêts car Rivarol aurait moqué son homosexualité dans son article daté du 6 septembre 2023. Voilà où en est aujourd’hui le RN mariniste mais cela n’étonnera que les naïfs.

CE MÊME JOUR en Bretagne, la Cour d’appel confirme le jugement de première instance d'Eric Zemmour qui est reconnu coupable « d’insulte publique en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion » à l’encontre d’Hapsatou Sy, chroniqueuse sur C8, apostrophée en direct sur un plateau de télé en 2018. Les propos de Zemmour avaient été coupés au montage, mais Mme Sy avait néanmoins jugé nécessaire de porter plainte pour injure publique à caractère racial. Il est demandé à Zemmour de payer 3.000 euros de dommages et intérêts et 2.000 euros de frais d’avocats à la plaignante (petit joueur, Zemmour !).

ENFIN, un ex-membre du groupe catholique intégriste Civitas  (depuis dissout par le gouvernement) a été condamné à de la prison avec sursis pour avoir perturbé un concert de Kali Malone à Carnac. Cinq mois de prison avec sursis pour « entrave concertée et menace à la liberté d’expression », tel est le jugement prononcé par le tribunal correctionnel de Lorient, lundi 25 mars.

De la prison pour une bagatelle pareille, c’est quand même cher payé. Même si les curés ne sont pas mes amis, les censeurs me répugnent beaucoup plus.

 

Sources :

https://integralisme-organique.com/2024/03/18-mois-de-prison-ferme-requis-contre-le-directeur-de-rivarol/

https://www.bvoltaire.fr/eric-zemmour-condamne-lissue-surprenante-et-provisoire-du-corinne-gate/?utm_source=La+Gazette+de+Boulevard+Voltaire&utm_campaign=8e4b7368e6-MAILCHIMP_NL&utm_medium=email&utm_term=0_71d6b02183-8e4b7368e6-30522881&mc_cid=8e4b7368e6&mc_eid=a3ea7a118d

https://www.culturelink.fr/actualites/annulation-dun-concert-sous-la-pression-de-civitas-la-justice-reconnait-lentrave-la?utm_source=mailing_culturelink&utm_medium=newsletter&utm_campaign=newsletter-2024/03/29&utm_content=titre

 

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