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28 novembre 2009 6 28 /11 /novembre /2009 09:05
Le grand débat sur l'identité nationale française a certainement une fonction politicienne,
à l'approche des élections régionales, mais il n'est pas nouveau. Depuis au moins 20 ans
les Français ont mal à leur identité nationale.
Ce malaise se comprend aisément.
Les progrès de la recherche historique et de sa diffusion peignent un tableau peu avenant
de la France à travers les siècles. La nation qui se voulut parfois le flambeau des Droits
de l'Homme se signale surtout comme le champion toutes catégories de la guerre civile et
du massacre. De la croisade contre les Albigeois ("Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les
siens") à la guerre d'Algérie, en passant notamment, mais la liste complète serait
interminable, par la Saint-Barthélémy, la traite négrière, le génocide vendéen,
l'expropriation et la déportation des Juifs, l'histoire compose de la France un portrait
effrayant.
Le fait que tous les dictateurs communistes, de Lénine à Pol Pot, se référaient
explicitement à la Révolution Française et en particulier à Robespierre, augmente le
trouble.
Par surcroît, une des conséquences du colonialisme français se constate aujourd'hui: une
immigration trop mal accueillie en France et trop massive pour avoir désormais envie de
s'intégrer et encore moins s'assimiler.
Pour aggraver leur mal, les Français se découvrent comme les touristes les moins
appréciés du monde: les plus exigeants, les plus râleurs et les plus pingres.
Les Savoisiens n'ont aucune solution à proposer au problème de l'identité française. Ils
n'en sont pas les dépositaires, car ce n'est qu'en 1860 qu'il leur fut imposé de partager un
destin qu'ils n'avaient pas choisi.
La Savoie n'a nullement besoin de définir son identité. Les Savoisiens se réfèrent
essentiellement à une géographie et à une histoire particulière. La géographie de la
montagne est appréciée partout, même des habitants des plaines. L'histoire ne soulève
aucun problème particulier. En effet, depuis l'an mille, les princes de Savoie, comte, ducs
puis rois, s'ils ne furent certes pas des anges ni des philosophes, ne se signalèrent à
l'intérieur par aucun des crimes qui maculent l'histoire de France. À l'extérieur, ils ne
cherchèrent à conquérir ni à coloniser aucun peuple.
Les Savoisiens sont les femmes et les hommes qui ont fait l'effort d'apprendre et de
connaître la géographie et l'histoire de la Savoie. Ils savent pourquoi leur fête nationale
se célèbre le 19 février et non le 14 juillet. Contrairement aux Savoyards partagés entre
France et Savoie, ils n'ont aucun problème d'identité.


Note:
L'expression mal français désignait autrefois la vérole, ou syphilis, souvent propagée par les armées
françaises en invasion. Alain Peyrefitte lui a donné un autre sens dans un livre publié en 1976, Le mal
français, toujours d'actualité car rien de fondamental n'a changé.

Secrétariat : 3, place du Val d’Arly 73400 UGINE -secrétariatls@free.fr
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commentaires

O
<br /> J'ai lu avec beaucoup d'intérêt l'article sur les "Savoisiens". A ma grande honte, je ne faisais pas la différence entre Savoyards et Savoisiens. Fille de mère polonaise et de père lotois avec<br /> vraisemblablement du sang maure dans les veines, mais n'ayant souffert d'aucune forme de xénophobie, je suis horrifiée par la politique que mènent Besson, Hortefeux et autres tristes sbires du<br /> cacique hongrois. Après cette édifiante lecture, je crois comprendre que ma propension naturelle à la révolte me vient de ce mal français, ici analysé. O L-E<br /> <br /> <br />
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