Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
24 mars 2018 6 24 /03 /mars /2018 09:34

L’endettement global du système ferroviaire devrait s’élever, en 2018, à près de 55 milliards d’euros. Un gouffre qui « menace aujourd’hui d’engloutir tout le système », martèle Édouard Philippe. Le premier ministre n’hésitant pas à comparer ce chiffre au « budget annuel de l’éducation nationale » comme pour frapper les esprits, cependant que l’exécutif entend, par ordonnances, porter le coup de grâce à la SNCF.

Aujourd’hui, si la reprise de la dette par l’État est enfin évoquée par les pouvoirs publics, elle est l’objet d’un chantage social pour imposer aux cheminots toujours plus de sacrifices. « Une fois qu’on aura fait la transformation de la SNCF (d’établissement public en société anonyme – NDLR) et transformé le statut des cheminots, une fois qu’on aura permis à la SNCF de renouer avec les bénéfices (…), nous pourrons envisager de reprendre la dette de la SNCF », déclarait Bruno Le Maire il y a peu, sans donner plus de détails, ni sur les modalités ni sur le calendrier. « Ce chantage à la dette est purement dogmatique et sert à justifier l’ouverture à la concurrence et la casse du statut des cheminots », reprend Sébastien Gasc. Une ineptie pour la CGT, qui précise que non seulement « l’origine de la dette n’a rien à voir avec le statut des personnels, mais que l’ouverture du rail à des opérateurs privés ne règle pas le problème de l’endettement du réseau ». Preuve en est, au Royaume-Uni, chantre du libéralisme où une vingtaine d’opérateurs privés se partagent le réseau, Network Rail, le gestionnaire d’infra-structures renationalisé, cumule une dette de « 46,3 milliards de livres sterling, soit plus de 51 milliards d’euros en 2017, le tout sur un réseau de 17 000 kilomètres de voies, contre 29 000 en France », précise Sébastien Gasc, secrétaire fédéral de la CGT cheminots . Et si l’ouverture à la concurrence ne permet pas de résorber la dette, la fin des embauches de cheminots au statut ne le permettra pas non plus. « Le système ferroviaire nécessite annuellement près de 3 milliards d’euros d’investissements pour maintenir son niveau de performance. Parler de contrepartie signifie que cette somme devrait être gagnée sur le dos de 150 000 cheminots », s’agace Sébastien Gasc.

 

Source

Partager cet article
Repost0

commentaires