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1 décembre 2018 6 01 /12 /décembre /2018 10:17

Une autre catégorie de Français qui risque de beaucoup souffrir des réformes sera celle des veufs et des veuves. On a d’abord évoqué l’idée de supprimer carrément la réversion des retraites en arguant que de plus en plus de femmes travaillent et bénéficient d’une retraite. Mais le Premier ministre a fait machine arrière devant le tollé qu’il avait provoqué. Or, un puissant lobby veut supprimer les 36 milliards de pensions de réversion (11 % du montant total des retraites). Ce lobby est constitué de toutes les personnes jamais mariées (15 % des seniors de plus de 60 ans) qui aimeraient augmenter ainsi leurs propres pensions. Les féministes enragées qui traquent les femmes au foyer et veulent les obliger à travailler sont sur la même longueur d’onde. Elles sont peu nombreuses, mais actives dans les médias. Et n’oublions pas qu’en 2016, en plein débat sur le revenu universel, des intellectuels et des économistes voulaient supprimer toutes les retraites et les remplacer par un minimum vieillesse. En versant 12.000 euros par an aux 20 millions de personnes de plus de 65 ans, soit un total de 240 milliards, on économiserait 116 milliards sur le montant total des retraites (356 milliards d’euros) et on pourrait distribuer 200 euros par mois à chaque Français. Ce lobby est toujours actif dans les hautes sphères de l’État et a un grand nombre de partisans.

On n’ira pas jusque-là. Enfin, pas pour le moment. Mais M. Delevoye, haut-commissaire à la réforme des retraites, propose qu’au décès d’une personne en couple, on additionne le montant des deux retraites et qu’on complète celle du survivant jusqu’à la moitié du total précédent. Ainsi, par exemple, si une femme touchait 1.000 euros et son mari 1.800 euros de pension, en cas de décès du mari, la veuve touchait jusqu’alors, et dans la majorité des cas, 1.900 euros (sa pension en propre de 1.000 euros et 50 % de la pension du conjoint décédé). Avec ce que propose Jean-Paul Delevoye, la veuve ne percevrait plus que 1.400 euros (50% du montant des deux pensions). Soit un vol qualifié au regard des cotisations versées tout au long de la vie active et, à bien y réfléchir, en contradiction avec le principe même édicté par Macron : « Un euro cotisé donne lieu aux mêmes droits pour tous.»

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