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20 juin 2020 6 20 /06 /juin /2020 10:09

Des militantes et des militants antiracistes se sont réunis à Paris jeudi 18 juin pour recouvrir d’un drap noir une statue de Joseph Gallieni, « une des figures du passé esclavagiste de la France ».

Le magazine Regards, relais médiatique du PC, était sur place pour recueillir la bonne parole, notamment celle de Françoise Vergès, grande militante anticoloniale s’il en est : « On doit aller plus loin : on doit déboulonner les statues », dit-elle, « Rendez-vous compte : cette statue de Gallieni est un affront qu’une plaque ne peut laver. Cette statue, c’est un hommage au viol, au vol et à la soumission. Nous devons nous interroger sur ce qui nous a poussés à en faire un héros national. Ce n’est pas une statue, c’est un choix politique et émotionnel. »

Il est toujours intéressant de savoir qui parle, et d’où elle parle, comme disent les historiens-politologues-sociologues, pour reprendre les multiples casquettes de Mme Vergès. Une dame qui fut « experte transversale », dans le cadre des Etats généraux de l’outre-mer.

Françoise Vergès, donc, nièce de l’avocat Jacques Vergès et fille de Paul Vergès, recordman de France de la longévité en politique (61 ans de mandats divers et variés), descendante d’une dynastie qui a régné sur La Réunion pendant des décennies. Les Vergès sont des notables communistes, Paul ayant fondé le Parti communiste réunionnais. Se pencher sur l’histoire familiale est, toutefois, riche d’enseignements…

On n’est pas chez les pouilleux. Raymond Vergès, grand-père de Françoise, était consul de France au Siam lorsqu’il eut deux enfants d’une institutrice vietnamienne. C’est lui le « fondateur de cette dynastie politique communiste réunionnaise », dit un de ses biographes. Une famille fort intéressante, au demeurant, enracinée depuis un siècle à La Réunion. Prospère, très riche en terres dont elle dispose, d’ailleurs, toujours.

Le népotisme sévissant aussi chez les communistes, Paul Vergès (condamné en 1947 à cinq ans de prison pour homicide involontaire sur Alexis de Villeneuve, un adversaire politique de son père) finit sa carrière réunionnaise dans un climat houleux, violemment critiqué pour avoir, durant son mandat, casé son fils à la vice-présidence du conseil régional et sa fille Françoise à la direction de la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise. Le « machin » ne vit jamais le jour, mais les salaires – fort élevés – étaient bien réels.

Avec une telle famille, on comprend pourquoi elle figure, depuis mai 2017, à la tête du groupement d’intérêt public dénommé « Mission de la mémoire de l’esclavage, des traites et de leurs abolitions ».

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