Dans une lettre du 9 avril aux Amis Conservateurs d’Israël, le Premier ministre britannique Boris Johnson a écrit que le Royaume Uni « s’opposait à l’enquête de la CPI pour crimes de guerre en Palestine ». L’enquête, a ajouté Johnson, « donne l’impression d’être une attaque partiale et préjudiciable contre un ami et allié du Royaume Uni ».
En prenant cette position, le Royaume Uni a rejoint un certain nombre d’États qui semblent vouloir, voire ardemment souhaiter, renforcer un système sélectif de justice internationale qui donnerait la priorité aux intérêts d’États puissants sur les intérêts des victimes de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.
Quelques semaines avant la lettre de Johnson, l’Australie a publié une déclaration similaire disant que la CPI « ne devrait pas exercer sa compétence en relation avec la situation dans l’État de Palestine ». Le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, a fait écho à cette position, déclarant que « le point de vue juridique de l’Allemagne sur cette affaire demeurait inchangé : la Cour n’a pas cette compétence à cause de l’absence du volet État palestinien requis par le droit international ».
Le Canada a lui aussi publié une déclaration disant qu’ « il ne reconnaissait pas d’État palestinien et que, par conséquent, il ne reconnaissait pas son accession aux traités internationaux, dont le Statut de Rome ». Le ministre des Affaires étrangères de Hongrie a également rapporté avoir publiquement "manifesté son désaccord avec la décision de la CPI."
Par leur opposition, ces États risquent de saper l’ordre juridique international simplement pour protéger un allié politique.