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9 juillet 2022 6 09 /07 /juillet /2022 08:28

Les fermetures partielles de services d’urgences se multiplient : dans un communiqué publié le 20 avril, le collectif Santé en Danger recensait 68 villes de France concernées par cette crise alarmante, d’Arles à Bayeux en passant par Clermont-Ferrand, Royan, Manosque, Orléans, Bordeaux ou Versailles… « J’ai vu une dame âgée passer 14 heures dans un couloir, réclamant un bassin que ne pouvait pas lui apporter le personnel débordé », témoigne une patiente à l’hôpital de Creil (Le Parisien, 4 janvier). Le Dr Grégoire Arrondeau, chef du service à Apt (Vaucluse) ajoute « On a tous peur du mort sur un brancard ». (Le Parisien, 7 juillet).

En cause, des raisons répétées inlassablement depuis des mois voire des années, un personnel épuisé par une surcharge de travail, des démissions et arrêts de travail en augmentation, et une crise du Covid qui n’a fait qu’aggraver la situation. Dans certaines régions accueillant les estivants, l’équation entre le manque de soignants et l’augmentation des vacanciers s’annonce difficile à résoudre. Il ne faudra pas tomber malade à Draguignan par exemple où La Provence (8 juillet) indique près de 60 % de personnels médicaux en moins à l’hôpital.

Alors comme pour mieux se faire entendre, certains démissionnent symboliquement ou déposent leur préavis de grève. C’est le cas dans le Vaucluse où tous les chefs des pôles d’urgences ont démissionné collectivement de leurs fonctions administratives. Les six patrons d’urgences ont écrit une lettre collective dénonçant « le désastre sanitaire vers lequel des années de politiques budgétaires jusqu’au-boutistes ont conduit l’hôpital public » (Le Parisien). Il faut lire ce papier du Monde qui raconte comment les cabinets de conseil ont organisé la fermeture des lits dans les hôpitaux, et le mea culpa de certains consultants : «Il est tout à fait possible qu’on soit allé trop loin […] Sur le papier, on peut trouver une solution pour mieux remplir les lits ou réduire les durées de séjour. Mais le monde réel est imparfait, les soignants ne sont pas des robots… »

Pour tenter d’enrayer cette crise, le ministre François Braun doit rencontrer les représentants des médecins libéraux et hospitaliers pour évoquer le manque de soignants. Paradoxalement, alors que dans l’hémicycle mardi, des députés l’interrogeaient sur le sort des 12.000 soignants non-vaccinés suspendus depuis octobre 2021, il répondait que leur réintégration « n’est pas d’actualité ».

 

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