La justice s’intéresse de près à certaines commandes de masques opérées par la région Nord pendant la crise sanitaire.
En mars 2020, des initiatives sont prises par des collectivités et des entreprises pour parer au manque de masques. Dans la région Nord notamment est lancé l’atelier Résilience. Dès le premier confinement, cette association est créée. Initiative gouvernementale aidée de donateurs privés. Par un article des Echos de décembre 2020, nous apprenions que c’est la famille Leclerc, branche de la galaxie Mulliez qui était donatrice pour 1 million d’euros.
Le Conseil régional du Nord, dès la mi-avril, passe une commande ferme de 6 millions de masques à ce groupement nouvellement né. Neuf millions d’euros sont versés directement dans les caisses de cette nouvelle organisation pour répondre à l’opération “un masque pour chacun” à laquelle tenait tant Xavier Bertrand. Mais ce fut laborieux, voire une vraie déconfiture. Les livraisons se sont étalées jusqu’à septembre 2020. Les salariés de Résilience étaient pour la plupart inexpérimentés. La région a donc dû passer par d’autres fournisseurs parfois bien plus onéreux.
La crise continuant, les masques désormais facilement accessibles, les salariés de Résilience se mirent à fabriquer des tee shirts… pour Décathlon qui appartient à la famille Leclerc, branche de la famille Mulliez. En octobre 2020, on apprend par la presse régionale que l’enseigne Jules est aussi intéressée. Les acteurs économiques et politiques parlent alors de relocalisation du textile.
La crise sanitaire et la création du groupement Résilience ont elles été des opportunités pour la famille Mulliez de disposer de main d’oeuvre à moindre coût ? Cela explique t-il que le projet ait pris une nouvelle forme et soit devenu une usine de fabrication de jeans ? Le don de 1 million d’euros pour le groupement Résilience était-il vraiment versé par philanthropie ?
La famille Mulliez bénéficie d’une source d’employés à moindre coût, largement financés par l’argent public. De plus, elle a été subventionnée à hauteur de 400 000 euros par la Région et du même montant par la MEL.
Grand nombre de politiques et d’entrepreneurs ont profité de cette crise sanitaire. Une manière aussi de comprendre pourquoi tout a été fait pour nous faire peur face à cette maladie.
Mais ce qui intéresse la Justice, c’est le rôle de l’intermédiaire d’affaires dans l’achat des masques, Grégory Cordray, qui reçoit alors 570 000 euros, 30 000 euros arrivant dans les poches d’un autre intermédiaire, un prête-nom beauvaisien.
A côté de la famille Mullliez, ces deux gars sont des amateurs.