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3 novembre 2012 6 03 /11 /novembre /2012 10:01

 

A l’occasion de la fête des morts et de tous les saints, nos frères anciens ont eu l’occasion de s’exprimer librement sur des sujets d’actualité. Autant dire qu’ils ont profité de l’occasion ainsi offerte et je me bornerai à vous transmettre quelques réflexions et quelques revendications de la part des défunts de ma région d’origine.

Ainsi une résidente de Luçay le Mâle a souhaité que l’on instaure enfin la parité dans sa commune d’origine :

« Ici, les mâles continuent de manifester en toute impunité leur machisme anachronique et insultant pour nous autres les féministes. Nous proposons que notre petite ville s’appelle « Luçay la Femelle et le Mâle en même temps ». (facultatif pour les trois derniers mots). Au hameau de la Bitte près de Chazelet, plusieurs centenaires insistent tous les ans pour qu’on change le nom du patronyme en « La Moule ». Ce sont des femmes plutôt rustiques et qui font observer que les deux noms resteraient dans le lexique maritime, ce qui ne dérouterait pas les touristes.

Mais la plupart des vieilles dames allongées dans nos lieux de recueillement ont compris que les nécropoles n’étaient pas des panneaux d’affichage militant ! Ainsi le langage des fleurs est-il apprécié. Il en ressort, dans l’ensemble, que nos compagnes allongées pour le compte (je sais que la trivialité du mot ne les choque nullement, car en mourant, même les imbéciles deviennent intelligents !) souhaiteraient avant tout que l’on changeât la nature des fleurs traditionnelles, que sont les chrysanthèmes. Je ne résiste pas au plaisir de vous rapporter une lettre fort élégante d’une certaine dame de Sévigné, bien connue des manuels de littérature, la voici :

"Chers amis du blog elize-chanson.net,

Depuis plus de trois siècles, je constate que vous n’avez guère d’imagination ! Cette fleur, dont le nom nous vient du grec « anthemon » (« fleur ») et « crusos » («or ») empeste toute la maisonnée, de sorte que nous respirons un air vicieux comme si nous venions d’assister à la consumation de la Brinvilliers, dont je déplorai la cuisson en public au 17èmesiècle."

Une certaine dame Bovary se plaint des odeurs de pharmacie dégagées par son ex-mari, officier de santé en Normandie à la fin du 19èmesiècle. Certaines expriment des rancunes encore plus tenaces. Il en va ainsi d’une habitante de Châlus (87) par où passa un nommé Guesclin (du) et dont les émanations empestent encore toute la région limousine. « Donnez-nous plutôt du Ronsard » propose une autre, qui ajoute : « Nous ne sommes pas des vaches pour sucer sans cesse des racines de pissenlits ! » Et les oeillets de dinde, ajoute une autre, qui n’a pas bien assimilé l’orthographe, c’est une plaisanterie enculée ! (je vous le disais : elle ne maîtrise pas le lexique !) Et cette autre qui se plaint des odeurs chévretières de Madame Boutin (vous ne saviez pas qu’elle était décédée ? Pas la peine que nos journalistes se soient recyclés dans la presse people !) Même la Dame aux Camélias est passée dans l’autre monde, mais là, personne ne se plaint !

Les hommes sont moins sensibles à ces parfums de femmes, sauf si c’est leur légitime et nous éviterons les propos blessants comme celui de Monsieur de la Beat Génération : « A sent encore plus mauvais morte que vivante ! »

Inutile de dire que c’est la dernière fois que nous passons un témoignage empreint d’une telle vulgarité. Tout comme ce nommé Chopin qui veut nous faire croire que George Sent ! Mais il s’agit là d’une atteinte à notre honneur national. J’ai bien l’intention de demander à Mr Hollande de déclencher une guerre mondiale. Il suffirait pour en arriver là, de trucider proprement tous les chefs d’état de la planète, ce que proposait déjà Boris Vian dans les années 50.

On pourrait les enterrer à la pelleteuse dans une déchetterie. Ils ne nuiraient plus à personne. En attendant ces jours heureux et ces Toussaints assainies enfin, je vous souhaite un excellent Noël ! Car, vous alliez l’oublier mais les caddies vous attendent. Ah nous en avons de la chance ! Noël ne sent rien puisque l’argent n’a pas d’odeur.

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