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21 octobre 2017 6 21 /10 /octobre /2017 12:00

Notre époque n’a que ce qu’elle produit, si ce n’est ce qu’elle mérite, à savoir des artistes incultes qui, privés d’imagination, réinterprètent à leur sauce des classiques dont l’intelligence et la saveur leur ont totalement échappé.

Comme on le craignait (en vérité, on s’en fout totalement), le film Knock est un navet. Une grosse daube. Pire : une insulte à l’œuvre de Jules Romains, cette peinture de mœurs tout en subtilité.

Lorraine Lévy (la réalisatrice) n’est pas la première à commettre ce genre de crime. On a déjà vu cela. Deux exemples me viennent à l’esprit.

Boudu, pour commencer. Tourné par Jean Renoir en 1932, Boudu sauvé des eaux est l’histoire d’un clochard anar et cynique qui sème la révolution dans la famille qui l’a sauvé de la noyade. En 2004, Gérard Jugnot en fait un saint homme dans la carcasse de Depardieu, parce que dans son monde de Bisounours, on ne saurait être à la fois pauvre et méchant.

Mais il y a pire, en 2004 encore. C’est la trahison suprême du roman Vipère au poing d’Hervé Bazin. Folcoche, cette mère monstrueuse (si magistralement interprétée par Alice Sapritch en 1971), connaît sous la caméra de Philippe de Broca une rédemption en forme de « happy end ». C’est que la mère – ici Catherine Frot – est forcément un être aimant, elle aussi, une pauvre victime des hommes et du système, alors le cinéaste décide de la réconcilier avec son fils ! Pauvre Bazin.

Dans la même veine, Lorraine Lévy a fait un Knock à la sauce neuneu-gnangnan, hommage aux actuelles balivernes et autres fadaises sur le vivre ensemble. Et, pour une fois, les avis sont unanimes : c’est nul !

 

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