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15 décembre 2018 6 15 /12 /décembre /2018 11:16

La mort politique d’Emmanuel Macron en décembre 2018 est un fait aussi évident que le débat raté de Marine Le Pen il y a dix-huit mois. Sa mort, ou sa destitution – car, qu’il finisse ou pas son mandat, la destitution est déjà actée, non seulement dans la partie de l’opinion qui lui est actuellement hostile – et c’est tout de même près de 80 % – mais aussi dans le dernier carré des 20 % de Français qui le soutiennent et qui ont intégré que l’aventure à laquelle ils avaient cru est bel et bien finie.
Trois aspects majeurs doivent en être soulignés en guise de bilan – ou de solde de tous comptes avant licenciement.
Première mort, peut-être la plus spectaculaire car à résonance mondiale : la mort d’Emmanuel Macron sur la scène internationale. Il faisait la leçon à la Terre entière : à Trump sur le climat, à Poutine sur le respect des manifestations de rue, à Salvini sur les migrants et le budget, à Orbán sur les valeurs et l’Europe. Le mouvement des gilets jaunes a pulvérisé cette prétention, et justement sur tous ces sujets.
Deuxième mort : le renversement de la « stature » présidentielle qu’avait voulu se donner Emmanuel Macron. Le peuple, la rue, la province l’ont pris au mot et sont venus se rappeler au souvenir de l’homme du Louvre qui agitait un peu trop légèrement des symboles monarchiques.
Troisième mort qui, elle, dépasse sa personne : celle de l’idéologie qui inspire sa politique, et qui est celle des Présidents précédents : le libéralisme culturel et économique, mâtiné de culpabilisation écologique. Les gilets jaunes en ont mis au jour les mensonges. Et cette destitution dialectique n’a pas fini de se propager dans le corps social français. La réussite d’Emmanuel Macron – ou son « coup » politique de 2017 – consista à présenter la continuation d’une politique classique sous le déguisement d’un changement radical. C’était de la poudre de perlimpinpin. Les gilets jaunes constituent le brusque retour du réel.

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