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16 mars 2019 6 16 /03 /mars /2019 10:07

C’est un entretien qui fera date, publié par la revue Pouvoirs. L’ancien ministre des finances, Michel Sapin, y décrit par le menu les pressions organisées par les lobbies en France, et plus particulièrement à Bercy :

« Dans tous les secteurs, et pour ceux que j’ai le mieux connus, dans les secteurs bancaires et financiers, dans le domaine de la fiscalité des entreprises, ou celui de la régulation des marchés, les représentants d’intérêts, les lobbys, sont omniprésents, souvent insistants et toujours débordants d’énergie »

On apprend entre autres dans cet entretien que les lobbies se sont diablement professionnalisés ces dernières années. La quasi-totalité des grandes entreprises et des grands patrons font appel aux services de cabinets spécialisés.

« Souvent talentueux et habiles, ces cabinets de conseils sont très présents, que ce soit pour organiser une rencontre dans le bureau du ministre, remarque-t-il, ou, de manière plus conviviale, pour arranger un déjeuner ou un dîner propice à des échanges plus détendus et discrets (NDLR : on regrette ici le manque de détails). »

Autre pratique prisée des lobbyistes : le recrutement d’anciens hauts fonctionnaires du ministère des Finances.

« Les lobbys les plus influents, qui, comme des poissons dans l’eau, se trouvent les plus à l’aise dans les couloirs de Bercy, qui parlent la même langue et partagent les mêmes références, relève Michel Sapin, sont ceux qui sont dirigés ou représentés par d’anciens responsables des administrations du ministère de l’Economie et des Finances. »

Dans ces officines, il est assez commun que l’expert de la fiscalité vienne de la direction des impôts ! … ou que le spécialiste des sujets bancaires soit un ancien de la direction du Trésor chargée… des règles du secteur bancaire !

Quand on vous dit que les lobbies sont une invention des conspirationnistes…

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16 mars 2019 6 16 /03 /mars /2019 09:57

Après les perquisitions, les diffamations, les gels des avoirs et la fermeture de la salle de prière, le Centre Zahra France et le Parti Anti Sioniste ont été notifiés de leur prochaine dissolution.
Qu’attendent nos politiciens pour réagir ? Où sont passées la conscience des Droits de l’Homme, ainsi que celle des libertés d’opinion et d’association ?
Aux Français de prendre leurs responsabilités, ou d’attendre leur tour.

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16 mars 2019 6 16 /03 /mars /2019 09:53

Lorsque le président des États-Unis, Donald Trump, et d'autres hauts fonctionnaires de la Maison-Blanche se sont vantés plus tôt que « toutes les options sont sur la table » pour atteindre l'objectif de « changement de régime » de Washington au Venezuela, il faut maintenant affirmer que l'une de ces options inclut un cybersabotage dévastateur de l’infrastructure du pays.

Pour sa part, le gouvernement du président Nicolas Maduro est convaincu que les États-Unis mènent une « guerre de l'électricité » et sont à l'origine des dernières pannes de courant.

Il ne semble pas y avoir de preuve irréfutable de la manière dont le sabotage a été effectué. Mais une hypothèse raisonnable serait qu'une sorte de cyberattaque ait été lancée sur le réseau électrique vénézuélien. Cela pourrait expliquer pourquoi il faut tant de temps pour résoudre le problème.

Par ailleurs, la réaction rapide de Washington à la coupure du courant électrique suggère un acte prémédité. Des politiciens comme le sénateur Marco Rubio, qui a mené la campagne de « changement de régime », n’ont pas hésité à prétendre immédiatement que ces pannes étaient «une preuve» de la mauvaise gestion et de l’illégitimité du gouvernement Maduro.

Le sabotage est traditionnellement une des fonctions de la CIA, d’abord contre l’URSS, puis aujourd’hui dans tous les théâtres d’opérations (Libye, Syrie, Venezuela, Yémen). La destruction des réseaux électriques est réputée atteindre profondément le moral des populations.

La tactique consiste donc à infliger aux Vénézuéliens autant de souffrances et de misères - par des coupures de courant systématiques - et à leur dire ensuite que « le prix à payer» pour un soulagement est de renverser le président Maduro. C’est malgré le fait que Maduro ait été élu l’année dernière à une grande majorité lors d’élections libres et équitables.

Outre le réseau électrique, les réseaux hertziens subissent un brouillage électromagnétique permanent et depuis deux jours les réseaux de téléphonie mobile connaissent de grandes perturbations, laissant supposer que Washington utiliserait déjà des micro-ondes et des armes à énergie dirigés contre le Venezuela.

Ceci étant dit, il y a plusieurs autres raisons qui invitent les États-Unis à utiliser une stratégie de « guerre furtive ».

Une attaque militaire américaine contre le Venezuela - l’une des «options sur la table» infâmes - serait irréalisable et confuse pour Washington.

Le Venezuela dispose de forces armées bien équipées et robustes. Ces forces ont récemment montré leur courage en restant fidèles à la Constitution du gouvernement et de la nation, malgré les intimidations immenses et les pots-de-vin émis par Washington et ses substituts de l'opposition. L’administration Trump s’est sans doute rendu compte que tout aventurisme militaire en Amérique du Sud susciterait une réaction féroce et potentiellement humiliante.

Deuxièmement, la Russie a annoncé la semaine dernière qu'elle ne tolérerait aucune intervention militaire américaine au Venezuela, avec laquelle Moscou est un allié indéfectible.

La solide défense militaire du Venezuela, la fermeté de son armée et la majorité des civils qui soutiennent Maduro, ainsi que son allié russe, ont probablement persuadé les Américains de choisir l'option de la guerre furtive, consistant à saboter le réseau électrique du pays.

En paralysant le pays par le biais de cyberattaques contre son réseau électrique civil, Washington peut utiliser la tromperie pour cacher ses mains sales. Mieux encore, cela peut être imputé à la « mauvaise gestion » du gouvernement Maduro.

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16 mars 2019 6 16 /03 /mars /2019 09:49

Les dividendes versés aux capitalistes n’ont jamais été aussi élevés. C’est ce que révèle l’étude 2019 du cabinet Henderson.

En 2018 :Les entreprises cotées ont distribué 1.370 milliards de dollars de dividendes dans le monde. Ils ont grimpé de 8,5 %. C’est la plus forte progression depuis 2015. Ce montant permettrait de racketter la totalité des entreprises du CAC40, les 40 entreprises les plus importantes de la Bourse de Paris.

Ce qui est vrai au niveau mondial est particulièrement vrai en France.
En 2018, selon l’étude de Vernimmen.net, les groupes du CAC 40 ont versé  46,5 milliards d’euros de dividendes à leurs actionnaires . Au total, selon l’étude, la France reste le principal payeur de dividendes en Europe avec un montant de 63,1 milliards de dollars (+7,5 % en sous-jacent), bien au dessus de la moyenne européenne.
Les travailleurs exploités : l’augmentation des salaires

Ces chiffres, indécents, sont à comparer à la stagnation de la croissance mondiale, deux fois plus élevés que la croissance du PIB mondial (3.7%) et même 4 fois plus élevés que la croissance du PIB en France.

Ils témoignent du pillage que constitue l’exploitation capitaliste des richesses produites par les travailleurs. En France, si la richesse produite annuellement mesurée par le PIB a augmenté de 1,8% en 2018, les salaires n’ont eux pas augmenté (+0.1% selon l’OIT en 2017 en France).

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9 mars 2019 6 09 /03 /mars /2019 10:04

En général, on attend que les gens soient morts pour en faire de saintes figures ; pour Bernard Tapie, c’est la maladie qui a fait le job (pardon, mais on enregistre, chaque année en France, une moyenne de 148.737 décès par cancer, alors le cas Tapie, hein…).

Tapie, donc. Une personnalité majeure des années Mitterrand, celles qui sont entrées dans l’Histoire comme « les années fric ». Il est vrai que, bien avant Sarkozy et le bling-bling ostentatoire, le fric n’aura jamais tant pesé dans le paysage qu’en cette période de glorieuse accession du Parti socialiste à la tête de l’État. On a dit que ces gens-là avaient longtemps manqué, raison pour laquelle ils se sont goinfrés en arrivant au pouvoir. Drapés dans leurs apparences prolétariennes (madame Fabius promenait ses jumeaux en 2 CV), ils se dotèrent de quelques marionnettes emblématiques pour planquer leurs faux nez. Au premier rang le gouailleur Nanard.

On ne fera pas la liste des casseroles qui ont émaillé la carrière du monsieur, les coups qu’il a arrangés, ceux qu’il a éventuellement pris après avoir servi une classe politique pas toujours reconnaissante avec ses hommes de main. Pasqua avait ses « petits papiers » pour tenir son monde. Tapie a lui aussi, sans doute, ses dossiers en réserve, raison pour laquelle la Sarkozie lui fit non pas une fleur mais une gerbe hors de prix (c’est vous et moi qui l’avons payée) dans l’arbitrage Adidas-Crédit lyonnais. Mais les années passent et les régimes trépassent : « Rendez l’argent ! » crie depuis quelque temps le peuple en colère.

Voilà donc qu’aujourd’hui, Marc Fratani, l’ancien attaché parlementaire et assistant personnel dudit Tapie, balance dans "Le Monde". Il est question d’entreprise de corruption, d’achat de matchs et d’arbitres, de drogue injectée dans les bouteilles d’eau des joueurs adverses… Mettre volontairement des entreprises en faillite, jouer au bonneteau électoral et, pour finir, ponctionner le contribuable, pas grave ! Mais toucher au foot, ça…

Et il y a pire, encore : en 1993, Bernard Tapie aurait rencontré Jean-Marie Le Pen pour demander que ses candidats en PACA maintiennent leur candidature au second tour afin de créer une triangulaire aux législatives. Circonstance aggravante : il serait allé à Montretout, dans l’antre de la bête. Marc Fratani, l’ancien bras droit qui se confesse au Monde, dit l’avoir accompagné. Tapie s’en défend. S’énerve. Affirme sur BFM : « Si j’avais dû rencontrer Le Pen, je l’aurais rencontré avec personne. La première chose à faire quand on fait quelque chose de mal (sic), c’est qu’on prend pas de témoin avec soi. » Voilà voilà… Et quand Apolline de Malherbe le chatouille un peu trop, Bernard Tapie se lève et menace de quitter le plateau.

La leçon de cette histoire ? La voilà : les journalistes ont un train de retard sur l’opinion. Jean-Marie Le Pen c’est un repoussoir qui n’existe plus que dans leurs têtes mais ils ne le voient pas. Quant à Bernard Tapie, personnage de feuilleton à audience, il n’est jamais si bon qu’en Guignol qui cogne sur le gendarme…

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9 mars 2019 6 09 /03 /mars /2019 09:56

L’ancien président de la République s’est directement adressé aux lycéens dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, qui commence par : « Chers lycéens, et si je venais vous voir ? » et se termine par l’annonce : « Élèves, professeurs, proviseurs, vous pouvez m’écrire à l’adresse suivante : parlerdeurope@cab-fh.fr. À très vite ! » Cette étrange invitation pose d’abord un problème d’ordre administratif. Un élève, un professeur ne peuvent faire venir dans leur établissement une personnalité politique, fût-ce l’ancien chef de l’État, sans l’aval du proviseur, du conseil d’administration, du recteur, voire du ministre.

Jean-Pierre Chevènement souhaite, à juste titre, savoir « si Jean-Michel Blanquer a été saisi d’une demande de la part de l’ancien Président ». Mais c’est surtout le problème de la neutralité politique qui est ici en jeu. Sans compter que François Hollande n’est pas un exemple pédagogiquement fiable. Il ne s’est pas spécialement fait remarquer, durant son mandat, par l’efficacité de sa politique européenne. Il souhaite partager son « expérience » de l’Europe mais, à part son déculottage devant Angela Merkel, cette expérience est bien réduite.

Celui qu’on surnommait Guimauve le Conquérant, Flanby, capitaine de pédalo ou Pépère croit toujours qu’il est un mage visionnaire. À Nancy, jeudi, il a plaidé pour une Europe politique qui s’engagerait pour « la paix, la résolution des conflits et le climat » – quelle originalité ! –, ajoutant : « C’est très difficile de le faire à 27, je pense qu’il faut le faire avec quelques pays pour qu’on puisse avancer plus vite. » Peut-être songe-t-il à se reconvertir dans un poste de responsabilité européen ou devenir le carburant qui redonnera un peu de puissance au poussif Parti socialiste ?

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9 mars 2019 6 09 /03 /mars /2019 09:48

Depuis cette semaine, la radio publique britannique BBC2 ne diffuse plus les tubes de Michael Jackson, en réaction à la diffusion d’un documentaire l’accusant de pédomanie.

J’entends déjà les lecteurs : “Jackson, on s’en moque !” Oui, peut-être, mais c’est une erreur. Car des décisions de ce type ne s’arrêteront pas à Jackson. Il y a désormais un mélange terrible fait entre des actions ou les opinions (réelles ou supposées – plus personne ne semblant concerné par la présomption d’innocence) et la possibilité pour leurs auteurs d’avoir ne serait-ce qu’un job. On a viré Kevin Spacey de House of Cards parce qu’il est accusé. Même pas encore jugé. On a retourné des scènes entières d’un film pour le remplacer. Comment ceci est-il justifiable ?
Mais il y a pire : partout désormais (et d’abord aux Etats-Unis, mais ça arrive chez nous aussi), on chasse les opinions divergentes de la doxa obligatoire et on bannit ceux qui les expriment. Souvenez-vous de cet ingénieur inconnu de chez Google qui fut viré comme un malpropre pour avoir émis des doutes sur la pertinence de la politique de genre du géant informatique.

Virer Jackson de la playlist de la BBC, ça nous concerne tous, car c’est curieusement exactement le même processus de “nettoyage” qui fait qu’on peut être viré de son job pour avoir émis une opinion non politiquement correcte. Jackson était peut-être un « pédomane » mais sa musique n’a absolument rien à y voir.

Il est vrai que la BBC a besoin de se racheter : rappelez-vous les affaires de pédophilie de son ancien patron, Georges Entwistle, et de son animateur vedette Jimmy Savile.

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9 mars 2019 6 09 /03 /mars /2019 09:37

Mercredi soir sur France 5, l’ambiance était électrique sur le plateau de C à vous. Invité pour parler des premiers résultats du CETA, Nicolas Dupont-Aignan semblait vouloir en découdre avec Patrick Cohen. Dès les premières minutes d’entretien mené par le journaliste, le président de Debout la France n’a pas hésité à qualifier son interlocuteur de «porte-parole d’Emmanuel Macron» avant de crier «à la propagande» concernant les chiffres des douanes françaises sur la première année d’implication du traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada avancés par le chroniqueur. «Alors écoutez, Nicolas Dupont-Aignan si vous commencez à parler de propagande à propos de chiffres officiels, on ne va pas être d’accord et on va pouvoir parler de rien», a réagi Patrick Cohen.

L’échange s’est poursuivi sur le même ton. «Le problème d’Emmanuel Macron c’est qu’il lance, avec toute la propagande télévisuelle et les serviteurs du pouvoir comme vous...», a ajouté Nicolas Dupont-Aignan désignant le chroniqueur. «Vous n’avez pas le droit de dire ça», a répondu Anne-Élisabeth Lemoine. «M. Cohen est connu pour être un macroniste. Il est sur le service public et il passe sa vie à cirer les pompes de Macron. C’est un cireur de pompes du pouvoir. Il est payé pour ça», a surenchéri le président de Debout la France.

«M. Cohen ne vous a cité que des chiffres officiels que vous contestez, à aucun moment vous nous avez donné vos chiffres à vous», a souligné l’animatrice qui a ensuite demandé à son invité de retirer ce qu’il avait dit. Face au refus de Nicolas Dupont-Aignan, Anne-Élisabeth Lemoine a alors menacé de mettre un terme à l’entretien: «On ne peut pas continuer cette interview». «Je suis désolé mais c’est de la diffamation», a alors déploré Patrick Cohen. «Est-ce que vous voulez bien vous excuser sinon vous allez devoir quitter ce plateau», a redemandé l’animatrice avant de mettre un point final à l’intervention de son invité et de lancer le sujet suivant.

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9 mars 2019 6 09 /03 /mars /2019 09:34

Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’État macronien actuellement en place ne recule devant rien pour protéger ses thuriféraires. Ainsi, après que le pouvoir en place a couvert pendant plusieurs semaines le barbouze Benalla, c’est aujourd’hui la chef du service politique internationale de France 24, Roselyne Febvre, qui profite de la protection d’une unité entière de CRS, suite aux menaces dont elle a fait l’objet pour ses propos délirants sur les gilets jaunes. Il faut dire que la journaliste, si tant est que ce titre puisse encore lui être appliqué, n’y est pas allée de main morte. En effet, face à ses deux collègues manifestement gênés par ses propos outranciers, madame Febvre n’a pas hésité une seconde à traiter ceux qui manifestent pour leur survie sur les ronds-points de France, depuis des mois, de « branquignols », de « racistes », d’« antisémites » et de « complotistes ». Bel exemple d’amalgame inconsidéré, de manque de vision politique et de parti pris flagrant. Pour une personne qui se prétend journaliste, donc témoin objectif et respectueux de la vérité, les limites ont, une fois de plus, été largement dépassées.

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2 mars 2019 6 02 /03 /mars /2019 09:57

Les Français demandent le maintien de la retraite à soixante ans. Les salariés surtout. En effet, les chefs d'entreprise ne sont pas motivés par cette revendication.
Les hauts responsables politiques non plus.
Ces quelques lignes appellent à une réflexion poussée. C’est pourquoi je me permets de demander au lecteur de baisser un peu le son des trois téléviseurs qu'il regarde simultanément, de dégager provisoirement les oreilles de son baladeur et de débrancher tous les appareils que la société postmoderne l'a obligé à se brancher dans tous les orifices de son anatomie.
Une activité difficile va lui être demandée. Qu'il cesse donc également de zapper machinalement sur la chaîne sportive, il aura l'occasion de le revoir souvent, le Stade de France, avec toutes les coupes, et tous les championnats, et les grosses pubs pour coca-cola, et les joueurs complètement shootés à l'héro, et qui sont effectivement des héros, mais qui shootent de moins en moins dans les buts, il n'empêche que c'est beau, tout ça, ce conglomérat de 80 000 simples d'esprit qui sont venus voir Johnny Hallyday se piquer tout seul comme un grand au Stade de France, et qui en ont 22, des Johnny et qui courent en plus au lieu de chanter, et, dans un sens, c'est aussi bien, les textes sont à peu près les mêmes, bon j'arrête la phrase est un peu longue.
Mais c'était volontaire, amis lecteurs postmodernes. Car ce qui suit, c'est tout simplement de la réflexion philosophique de haut niveau.
La retraite à soixante ans. Tout d'abord, je propose un changement d'orthographe. La retraite étant le moment de la vie où apparaissent l'arthrose, l'arthrite, il est clair que le mot devrait s'orthographier ainsi : " l'arthraite ". Ce serait plus pertinent. La retraite est l'heureux moment où l'on améliore ses connaissances avec la dictée de Bernard Pivot. Sujet concocté par le sexagénaire+1, Bernard Pivot :


La Retraite
"L'homme souffrait de la maladie de Creutzfeldt-Jakob depuis qu'il avait mangé de la vache folle. La listériose, pour laquelle il était soigné suite à l'ingestion d'un fromage électoral, avait été accompagnée d'une légionellose aigüe.
Quelle drôle d'idée de manger un légionnaire non stérilisé ! A présent, il prenait son petit-déjeuner dans la maison de retraite : du maïs transgénique et une tranche de poulet nourri aux antibiotiques. Le matin il avait poussé un cri pendant la ponction sans anesthésie. Ah ! il préférait de loin la scintigraphie et le scanner, qu'on lui avait faits pour la maladie d'Alzheimer. Cet après-midi, il irait en gériatrie, visiter l'amphithéâtre, et l'infirmière le pousserait dans son fauteuil roulant de paraplégique ou d'hémiplégique. Peut-être aurait-il la chance de lui pincer la cuisse ? De toute façon, il ne pourrait pas parvenir à ses fins à cause de la maladie de Parkinson. Il discuterait avec sa voisine qui lui parlerait de la sclérose en plaques et il chercherait les plaques, au lieu d'écouter à l'amphithéâtre, l'animateur culturel lui réciter le combat contre les Maures, extrait du Cid, de Corneille. Il se souviendrait alors qu'il faut éviter de confondre avec les vrais morts, ceux de l'amphithéâtre, et il se dirait que Corneille était un drôle d'oiseau".


Pendant ce temps, et dans la rue, j'entendais les manifestants hurler :
- Je veux enfin pouvoir vivre, de soixante ans jusqu'à ma mort !
Étrange idéal, pensais-je en mon coffre-fort intérieur, comme dit un cousin riche et radin. De zéro à soixante ans, vous n'avez pas eu l'idée de vivre, mes pauvres gens ? Alors qu'avez-vous fait ?
Moi, simple Guimou, j'ai commencé à vivre tout de suite. Considérant qu'on avait eu le culot de me faire naître sans me demander l'autorisation, j'ai commencé par souiller abondamment mes langes avec une matière puante. J'ai énervé mon instituteur, en refusant de calculer les horaires des trains à la place des employés de la SNCF ! J'ai fait le signe de croix à l'envers pour montrer au curé que le diable est plus fort que le bon dieu. J'ai insulté la police, dans la rue. J'ai obligé les huissiers à venir chez moi, à domicile, me porter des convocations chez le juge. Je n'ai pas payé mes contraventions. J'ai marché en dehors des clous. J'ai uriné, la nuit, sur la grille d'honneur de la Préfecture.
J'ai craché sur la tombe de trois généraux. J'ai gerbé devant deux gendarmeries, ivre-mort, profitant de ce qu'ils étaient également bourrés, mais à l'intérieur, prisonniers d'eux-mêmes !
J'aurais pu faire mieux. J'aurais pu profiter davantage de la vie. J'aurais pu. En tout cas, je conseille vivement aux jeunes de la prendre tout de suite la retraite. À titre préventif.
Et si on vous fait des observations désobligeantes, répondez que vous êtes en pré-retraite, comme tant d'employés virés à 50 ans de leur boulot, et végétant sombrement, avec des demi-salaires, dans des demi-vies.
Ajoutez, pour les convaincre, que vous avez légèrement anticipé la pré-retraite. De trente ans. Et comme vous n'êtes pas salauds, vous avez décidé d'en faire profiter votre employeur : vous ne l'avez pas viré, vous l'avez mis en pré-retraite anticipée, quel que soit l'âge. D'ailleurs il n'était plus performant pour le challenge du troisième millénaire : la suppression des patrons, devenus inutiles avec le développement de l'informatique. Qu'ils aillent faire du stop sur les autoroutes de la communication !

 

ROLLAND HENAULT (2000)

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