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10 novembre 2018 6 10 /11 /novembre /2018 11:29

Un député UDI a réussi à faire adopter un amendement taxant les aides aux vacances ou aux activités culturelles des salariés distribuées par les comités d’entreprise. Jusque-là, le flou fiscal régnait et l’État n’effectuait aucun prélèvement sur cette manne ; il ne percevait ni cotisation sociale ni impôt sur le revenu. Cette tolérance était de facto et hors de tout cadre légal. L’amendement qui vient d’être adopté inscrit dans la loi cette exonération et l’étend aux aides des petites entreprises qui sont dépourvues de CE, mais pose des limites : au-dessus d’une franchise de 331 euros par employé (662 dès qu’il a un enfant), l’État, ou plutôt la Sécurité sociale, se servira. Et si on suit cette logique, le salarié devrait également réintégrer les sommes reçues dans son impôt sur le revenu, faisant exploser ce dernier dans certains cas.

Les syndicats sont, bien entendu, indignés. Pour eux, ce sont les salariés les plus modestes qui seront touchés, notamment pour les vacances de leurs enfants ou leurs séjours linguistiques, même si seuls les grands comités d’entreprise (SNCF, EDF,…) sont capables de verser par adhérent des aides qui dépasseront le seuil prévu.

Une autre taxe aussi scandaleuse va se mettre en place : on devra payer un euro à chaque colis qui sera livré à notre domicile. En principe, les sommes colossales qui seront ainsi extorquées aux Français seront versées aux communes. Ces dernières, en échange, diminueront les taxes foncières frappant les commerces dits de proximité, principalement ceux des centres-villes. Mais je ne vois pas comment on pourra exonérer des magasins suivant leur emplacement (le contraire me semble anticonstitutionnel) et, pour finir, la diminution des taxes foncières sera répartie entre tous les commerces, y compris les hypermarchés des périphéries, ce qui diluera son effet. En outre, l’État se servira toujours (au moins 25 %) sous le prétexte de se dédommager des frais de prélèvement. Le pouvoir va donc instaurer une nouvelle usine à gaz qui va frapper les personnes qui habitent dans la France périphérique, celle où les commerces de proximité sont inexistants et où les habitants sont bien contents de commander sur Internet. Le matraquage fiscal continue de plus belle !

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10 novembre 2018 6 10 /11 /novembre /2018 11:24

Face à la colère des automobilistes devant la hausse des taxes sur les carburants, Emmanuel Macron « assume », ce qui n’est guère moins provocant qu’un « Je vous emmerde ». Il a demandé au gouvernement de travailler pour un meilleur « accompagnement » des « plus fragiles ». Comme il faudra bien trouver de l’argent pour cet accompagnement, ce sont encore les contribuables qui trinqueront.

Si, encore, la fiscalité verte était entièrement consacrée à la transition écologique, comme il le prétend, les Français trouveraient peut-être la pilule moins amère. Mais une grande partie des taxes est employée à autre chose que des mesures pro-environnement. En 2019, l’État prévoit de prélever 37,7 milliards de TICPE, soit 4 milliards de plus que cette année, mais le montant affecté à la « transition écologique » reste limité, comme en 2018, à 7,2 milliards (19 % du montant global).

L’annexe au projet de loi de finances montre que c’est surtout Bercy qui se remplit les poches pour boucler ses fins de mois : en 2017, sur 30,5 milliards de taxes, il en a récupéré 11,1 ; en 2018, sur 33,8, il compte en reprendre 13,3 ; en 2019, sur 37,7, il prévoit 17 milliards pour le budget général. Un vrai pactole ! Et, bien sûr, Macron et le gouvernement répètent à l’unisson que les impôts n’augmentent pas. À croire que notre Président, qui agite le spectre des années 30, veut inciter les Français à descendre dans la rue pour crier « À bas les voleurs ! »

Avec le cynisme de ceux qui se croient intouchables, il affirme préférer « la taxation du carburant à la taxation du travail », comme si les Français qui ont besoin de leur voiture pour aller travailler comptaient pour du beurre. Delphine Batho, qui a une dent contre Hollande depuis son renvoi, en juillet 2013, rappelle dans Les Échos qu’« entre 2014 et 2017, le gouvernement avait consacré l’essentiel du rendement budgétaire de la taxe carbone au financement du CICE, et non pas de l’écologie ». Son ancien ministre des Finances, devenu Président, a conservé la mauvaise habitude de taxer au nom de l’écologie sans financer l’écologie.

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10 novembre 2018 6 10 /11 /novembre /2018 11:16

Le week-end dernier, à Cotonou, un rassemblement massif de l’opposition béninoise a dénoncé « la mort programmée de la démocratie dans leur pays » et les « dérives » du président Patrice Talon (élu en avril 2016). Parmi celles-ci, le tapis rouge offert aux investisseurs chinois…

Revenons en 2014. Cette année-là, 178 kilomètres de voie ferrée furent réalisés de Niamey à Dosso, marquant la reprise d’un projet datant de l’époque coloniale : une boucle ferroviaire devant relier Abidjan à Cotonou en passant par le Burkina Faso et le Niger – deux pays enclavés au cœur de l’Afrique de l’Ouest.

Puis tout s’arrêta.
La malédiction africaine reprenait ses droits.
De quelle manière ? A cause d’un homme d’affaire béninois qui avait surgi et exigé de se faire attribuer le contrat. Il s’ensuivit un imbroglio judiciaire où le groupe Bolloré se fit débouter par la justice béninoise. Puis le coup de grâce fut porté au début de cette année quand le président Talon, le nouveau chef d’État béninois, décida d’écarter définitivement Bolloré, dont il qualifiait le projet de « bas de gamme » (!), au profit… des Chinois. Avec le défilé des valises de dollars, consubstantiel de leur diplomatie économique, l’« installation-colonisation » des Chinois au Bénin s’accompagnait, comme partout en Afrique, du développement d’infrastructures prestigieuses : ici la construction d’une voie ferrée, ailleurs celle d’aéroports, d’échangeurs routiers, de palais présidentiels, de stades…
Au Niger voisin, le défilé des valises avait permis d’annuler le résultat d’un appel d’offres portant sur la réalisation du barrage de Kandadji, projet majeur pour l’État nigérien : le groupe de BTP marocain initialement retenu avait été remplacé, sans le moindre état d’âme et à la demande expresse du président Issoufou, par un groupe chinois.

Jadis au Niger, un acacia isolé au milieu du Ténéré faisait office de repère pour les caravanes qui traversaient le désert. En 1973, le célèbre arbre du Ténéré (seul arbre à avoir été représenté sur les cartes IGN et Michelin) fut renversé par un camionneur libyen ivre. C’était un mauvais présage.
En 2018, l’arbre qui pousse au milieu des rails de Bolloré n’est pas non plus un bon présage : il représente trop la malédiction, doublée d’un fatalisme indécrottable, qui pèse sur tout ce qui pourrait contribuer au véritable développement de ces pays – développement de projets réellement utiles, raisonnables et reposant sur le long terme ; développement qui ne soit pas un prétexte à une nouvelle forme de sino-colonisation mais visant au bien commun, et non à engraisser davantage quelques fortunes locales…

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10 novembre 2018 6 10 /11 /novembre /2018 11:00

140 artistes d’Europe et d’ailleurs, soutiennent le vibrant appel des artistes palestiniens à boycotter le Concours de l’Eurovision 2019 qui doit être accueilli par Israël. Jusqu’à ce que les Palestiniens puissent jouir de la liberté, de la justice et des droits égaux de tous les êtres humains, il ne devrait pas y avoir de « business-as-usual » avec l’état qui dénie leurs droits fondamentaux.
Le 14 mai, quelques jours après la victoire d’Israël à l’Eurovision, l’armée israélienne a tué 62 manifestants palestiniens non armés à Gaza, dont six enfants, et en a blessé des centaines, la plupart à balles réelles. Amnesty International a condamné la politique israélienne de « tirer-pour-tuer-ou-mutiler » et Human Rights Watch a décrit les massacres comme « illégaux et calculés ».
L’ Eurovision 2019 devrait être boycotté s’il est accueilli par Israël, alors que ce pays continue depuis des décennies ses graves violations des droits humains palestiniens.


L-FRESH The LION, musician, Eurovision 2018 national judge (Australia)
Helen Razer, broadcaster, writer (Australia)
Candy Bowers, actor, writer, theatre director (Australia)
Blak Douglas, artist (Australia)
Nick Seymour, musician, producer (Australia)
DAAN, musician, songwriter (Belgium)
Daan Hugaert, actor (Belgium)
Alain Platel, choreographer, theatre director (Belgium)
Marijke Pinoy, actor (Belgium)
Code Rouge, band (Belgium)
DJ Murdock, DJ (Belgium)
Helmut Lotti, singer (Belgium)
Raymond Van het Groenewoud, musician (Belgium)
Stef Kamil Carlens, musician, composer (Belgium)
Charles Ducal, poet, writer (Belgium)
Fikry El Azzouzi, novelist, playwright (Belgium)
Erik Vlaminck, novelist, playwright (Belgium)
Rachida Lamrabet, writer (Belgium)
Slongs Dievanongs, musician (Belgium)
Chokri Ben Chikha, actor, theatre director (Belgium)
Yann Martel, novelist (Canada)
Karina Willumsen, musician, composer (Denmark)
Kirsten Thorup, novelist, poet (Denmark)
Arne Würgler, musician (Denmark)
Jesper Christensen, actor (Denmark)
Tove Bornhoeft, actor, theatre director (Denmark)
Anne Marie Helger, actor (Denmark)
Tina Enghoff, visual artist (Denmark)
Nassim Al Dogom, musician (Denmark)
Patchanka, band (Denmark)
Raske Penge, songwriter, singer (Denmark)
Oktoberkoret, choir (Denmark)
Nils Vest, film director (Denmark)
Britta Lillesoe, actor (Denmark)
Kaija Kärkinen, singer, Eurovision 1991 finalist (Finland)
Kyösti Laihi, musician, Eurovision 1988 finalist (Finland)
Kimmo Pohjonen, musician (Finland)
Paleface, musician (Finland)
Manuela Bosco, actor, novelist, artist (Finland)
Noora Dadu, actor (Finland)
Pirjo Honkasalo, film-maker (Finland)
Ria Kataja, actor (Finland)
Tommi Korpela, actor (Finland)
Krista Kosonen, actor (Finland)
Elsa Saisio, actor (Finland)
Martti Suosalo, actor, singer (Finland)
Virpi Suutari, film director (Finland)
Aki Kaurismäki, film director, screenwriter (Finland)
Pekka Strang, actor, artistic director (Finland)
HK, singer (France)
Dominique Grange, singer (France)
Imhotep, DJ, producer (France)
Francesca Solleville, singer (France)
Elli Medeiros, singer, actor (France)
Mouss & Hakim, band (France)
Alain Guiraudie, film director, screenwriter (France)
Tardi, comics artist (France)
Gérard Mordillat, novelist, filmmaker (France)
Eyal Sivan, film-maker (France)
Rémo Gary, singer (France)
Dominique Delahaye, novelist, musician (France)
Philippe Delaigue, author, theatre director (France)
Michel Kemper, online newspaper editor-in-chief (France)
Michèle Bernard, singer-songwriter (France)
Gérard Morel, theatre actor, director, singer (France)
Daði Freyr, musician, Eurovision 2017 national selection finalist (Iceland)
Hildur Kristín Stefánsdóttir, musician, Eurovision 2017 national selection finalist (Iceland)
Mike Murphy, broadcaster, eight-time Eurovision commentator (Ireland)
Mary Black, singer (Ireland)
Christy Moore, singer, musician (Ireland)
Charlie McGettigan, musician, songwriter, Eurovision 1994 winner (Ireland)
Mary Coughlan, singer (Ireland)
Luka Bloom, singer (Ireland)
Robert Ballagh, artist, Riverdance set designer (Ireland)
Aviad Albert, musician (Israel)
Michal Sapir, musician, writer (Israel)
Ohal Grietzer, musician (Israel)
Yonatan Shapira, musician (Israel)
Danielle Ravitzki, musician, visual artist (Israel)
David Opp, artist (Israel)
Assalti Frontali, band (Italy)
Radiodervish, band (Italy)
Moni Ovadia, actor, singer, playwright (Italy)
Vauro, journalist, cartoonist (Italy)
Pinko Tomažič Partisan Choir, choir (Italy)
Jorit, street artist (Italy)
Marthe Valle, singer (Norway)
Mari Boine, musician, composer (Norway)
Aslak Heika Hætta Bjørn, singer (Norway)
Nils Petter Molvær, musician, composer (Norway)
Moddi, singer (Norway)
Jørn Simen Øverli, singer (Norway)
Nosizwe, musician, actor (Norway)
Bugge Wesseltoft, musician, composer (Norway)
Lars Klevstrand, musician, composer, actor (Norway)
Trond Ingebretsen, musician (Norway)
José Mário Branco, musician, composer (Portugal)
Francisco Fanhais, singer (Portugal)
Tiago Rodrigues, artistic director, Portuguese national theatre (Portugal)
Patrícia Portela, playwright, author (Portugal)
Chullage, musician (Portugal)
António Pedro Vasconcelos, film director (Portugal)
José Luis Peixoto, novelist (Portugal)
N’toko, musician (Slovenia)
ŽPZ Kombinat, choir (Slovenia)
Lluís Llach, composer, singer-songwriter (Spanish state)
Marinah, singer (Spanish state)
Riot Propaganda, band (Spanish state)
Fermin Muguruza, musician (Spanish state)
Kase.O, musician (Spanish state)
Soweto, band (Spanish state)
Itaca Band, band (Spanish state)
Tremenda Jauría, band (Spanish state)
Teresa Aranguren, journalist (Spanish state)
Julio Perez del Campo, film director (Spanish state)
Nicky Triphook, singer (Spanish state)
Pau Alabajos, singer-songwriter (Spanish state)
Mafalda, band (Spanish state)
Zoo, band (Spanish state)
Smoking Souls, band (Spanish state)
Olof Dreijer, DJ, producer (Sweden)
Karin Dreijer, singer, producer (Sweden)
Dror Feiler, musician, composer (Sweden)
Michel Bühler, singer, playwright, novelist (Switzerland)
Wolf Alice, band (UK)
Carmen Callil, publisher, writer (UK)
Julie Christie, actor (UK)
Caryl Churchill, playwright (UK)
Brian Eno, composer, producer (UK)
AL Kennedy, writer (UK)
Peter Kosminsky, writer, film director (UK)
Paul Laverty, scriptwriter (UK)
Mike Leigh, writer, film and theatre director (UK)
Ken Loach, film director (UK)
Alexei Sayle, writer, comedian (UK)
Roger Waters, musician (UK)
Penny Woolcock, film-maker, opera director (UK)
Leon Rosselson, songwriter (UK)
Sabrina Mahfouz, writer, poet (UK)
Eve Ensler, playwright (US)
Alia Shawkat, actor (US)

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3 novembre 2018 6 03 /11 /novembre /2018 10:52

Vous êtes jeunes, vous ! Vous verrez plus tard quand vous aurez 130 ans, comme moi ! Alors, vous chausserez vos lunettes (drôle d’expression, remarquez on dit bien « bon pied bon œil » il y a sûrement un rapport entre les deux) et vous vous jetterez sur le journal pour lire les avis d’obsèques. C’est une rubrique tragique mais passionnante ! J’ai appris ainsi qu’il y avait deux catégories de morts : les vieux, de plus en plus vieux, et les moins vieux, et même des jeunes. Là, ça fait un choc, la preuve, j’ai été couché deux fois dans les avis d’obsèques, vers la quarantaine. J’ai mis plusieurs secondes à comprendre et puis j’ai vu Roland écrit avec un seul « l ». Comme on recopie l’état civil dans ces cas-là, ça ne pouvait pas être moi !
Mais l’intérêt principal de la rubrique c’est qu’on voit défiler toute la population. Les habitants du village tombent tous les uns après les autres. A chaque fois on prend un petit coup sur la tête, parfois un gros parce qu’il y a des gens tellement présents dans la vie que leur départ produit un choc : on les croyait immortels !
Et puis il y a tous ceux qui énumèrent leurs mérites et leurs décorations. Jamais ceux qui font part de leurs défauts. Par exemple, vous êtes priés d’assister enfin aux obsèques de Gaston Ducon, qui était un fumier notoire, comme sa mère, Albertine Legrocu, qui était une sacrée salope. Ces choses-là on ne les dit pas, d’ailleurs ce serait inutile, tout le monde les connaît. Les gens actifs ont droit à plusieurs nominations, de la part des Associations où ils militaient. J’ai bien dit, ils sont « nominés » comme au Festival de Cannes. Ça signifie qu’ils sont désignés pour être dignes d’un prix. Les catholiques sont « rappelés à Dieu ». Dieu leur trouvera un petit boulot, au paradis. Ils planteront les chrysanthèmes par exemple, ils apprendront à multiplier les pains ou à transformer l’eau en vin. Les femmes feront la vaisselle, passeront l’aspirateur, parce qu’on attrape des maladies nosocomiales, là-haut et après on est condamnés à revivre, à retourner au pôle emploi, à éviter les flics au bord de la route, à payer des impôts.
A ce propos je me demande pourquoi les gens ordinaires, comme vous et moi, ne font pas suivre leur nom de la simple mention : « contribuable ». Il y a aussi tous ceux qui vont aller en enfer, mais ils ne le disent jamais : « appelé par le Diable pour chauffer la marmite ». Ce serait pittoresque pourtant.
Je plaisante sur un sujet grave, c’est indécent ? Non c’est de l’humour noir, « la politesse du désespoir » (Boris Vian). Je ne vais tout de même pas vous faire pleurer ! Imaginez-vous que durant plusieurs années j’ai conservé les avis d’obsèques les plus étonnants, par exemple « Jeanne Moreau », « Alphonse Daudet », « Louis Destouches » (le vrai nom de l’écrivain Céline), « Jean Richard ». D’autres, très nombreux, ont préféré leur surnom, comme « Jésus » qui revient régulièrement, ou « Gégène », plus populaire, « Riton » un classique du genre. Moins prémonitoire toutefois que « Gueule en Friche ». J’observe aussi qu’une dame éprouve le besoin de rappeler son nom de jeune fille, ce qui donne « née NEE ». C’est charmant. Et moins prétentieux que « Le roi du cuir », qui, dit l’avis, « nous a quittés tranquillement ».
Mais le plus étonnant, c’est Marcel Guimon, SDF, à qui l’excellente journaliste Albane Ratsivalaka consacra un long article dans « La Nouvelle République ». Cet homme original, secret, était un grand lecteur et il s’était instruit tout seul. Comme il avait une passion pour Céline, le médecin qui s’est occupé de ses obsèques avait fait suivre son nom de la citation suivante :
« Il existe pour le pauvre en ce monde deux grandes manières de crever, soit par l’indifférence absolue de vos semblables en temps de paix, ou par la passion homicide des mêmes, la guerre venue. »
J’ajoute que sur sa tombe, au cimetière de Cré, à Châteauroux, il y a son prénom et son nom et cette phrase, au-dessous. Ça donne :

Marcel Guimon
Homme libre

Et moi, j’ai fait un rêve, comme Martin Luther King. Je lisais les Avis d’obsèques et j’y rencontrais des noms familiers, je vous donne cet exemple :
« Nous avons la douleur de vous faire part du décès de Mr Frédéric Mitterrand, enculeur de première classe, de Mr Jacques Chirac, escroc international et super menteur, de Mr Alain Juppé, escroc assermenté, de Mr Charles Pasqua, trafiquant de drogue de haut vol, de Madame Alliot-Marie, amie des pauvres, de Mr François Fillon, gangster illettré, de Madame Boutin, dite « la Chèvre », de Mr Sarkozy, chef de gang, de Mr Luc Châtel, crétin inutile, de Mr Claude Guéant, truand bien connu des services de police, de Mr Gérard Longuet, troisième couteau ... »
Malheureusement l’orage m’a réveillé et j’ai oublié beaucoup de morts dans cette liste.
Je me suis frotté les yeux. Puis je suis revenu à la réalité. Ce n’était bien qu’un rêve ! J’ai ouvert mon ordinateur et j’ai pu constater que je n’étais pas invité à cette grandiose cérémonie.
Eh bien, vous n’êtes pas obligé de me croire, mais je suis tout triste maintenant, tellement cette cérémonie s’annonçait brillante. On aurait eu toutes les télés. On aurait très vite trouvé des gens normaux pour les remplacer : des « hommes libres » par exemple ou des chercheurs d’emplois.

ROLLAND HENAULT (2010)

 

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3 novembre 2018 6 03 /11 /novembre /2018 10:49

A Stains, des enseignants du lycée Maurice-Utrillo appellent à la grève à la rentrée des vacances de Toussaint pour protester contre l'arrivée d'un ancien cadre de la gendarmerie à un poste nouvellement créé de proviseur adjoint à la sécurité pour répondre à une série de violences aux abords de l'établissement.

En guise de comité d’accueil, un appel à la grève. La nomination d’un gendarme au poste de proviseur adjoint du lycée Maurice-Utrillo, à Stains (Seine-Saint-Denis) ne passe pas.  Certains enseignants ont annoncé lundi une grève "contre l’infiltration d’une force armée dans (leur) lycée". Le Monde a révélé qu’un ancien chef d’escadron de la gendarmerie de Rouen, en détachement à l’éducation nationale pour une durée de trois ans, devait prendre ses nouvelles fonctions lundi 5 novembre.

Il sera chargé de la sécurité de l’établissement. Au mois d’avril, une série d’incidents violents étaient venus perturber ce lycée d’ordinaire sans histoires et avec de bons résultats  (82% de réussite au bac selon le journal). Sur fond de guerre de bandes, un élève avait été frappé à coups de marteau et plusieurs autres blessés ou menacés aux abords de l’établissement.

Dans une tribune publiée par le Bondy Blog, "les personnels mobilisés du lycée Maurice-Utrillo" dénoncent l'arrivée du gendarme. "Dans notre établissement de 1 250 élèves et étudiants, à la rentrée, manquaient deux CPE sur quatre et plusieurs enseignants (de sciences économiques et sociales, de mathématiques, de vente, d’anglais). Nous ne pouvons plus dispenser de cours de théâtre ou d’histoire des arts aux classes de seconde, nous n’avons plus les moyens de proposer des entraînements aux examens le samedi matin ou des stages durant les vacances lesquels nous valaient pourtant des compliments médiatiques et académiques sur l’excellence de nos élèves. A cette même rentrée, nous apprenions pourtant la création d’un poste sur mesure : celui de proviseur adjoint chargé de la sécurité. Il y a donc bien de l’argent quelque part !", écrivent-ils.

« Déviera-t-il les machettes ? Arrêtera-t-il les marteaux ? En sa qualité nouvelle de proviseur adjoint, que sait-il de l’éducation prioritaire ? Quelles solutions pédagogiques apportera-t-il aux élèves, aux professeurs ? …", poursuivent-ils, concluant que "les métiers de l’éducation ne s’improvisent pas. Il ne suffit pas d’être gendarme pour y accéder. Nous le savons mieux que personne, et personne ne nous écoute".

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3 novembre 2018 6 03 /11 /novembre /2018 10:39

Le 30 octobre 2009 s’éteignait Claude Lévi-Strauss, grand penseur du XXe siècle, père du structuralisme en anthropologie.
Les écrits de Lévi-Strauss peuvent paraître d’un certain classicisme. Une société a des structures, que ce soit dans les domaines de la parenté, dans sa population, dans sa langue, dans ses coutumes, dans sa pensée mythique. De là à ajouter qu’il ne fait pas bon de bouleverser à tout bout de champ ces structures, il n’y a qu’un pas… que je me permets de franchir.
Lévi-Strauss le disait dans un dernier entretien, il n’aimait pas le monde dans lequel il achevait son existence, et cela ne va pas en s’arrangeant. Tout a été détruit, ou presque.

Ainsi, donc, Lévi-Strauss n’a pas été assez étudié. Il n’y a pas assez de documentaires sur sa vision du monde. Pourtant, sa pensée nous éviterait bien des écueils et nous décomplexerait sur de nombreux points. Sur le racisme, par exemple, sa vision était d’une lucidité et d’une clarté imparable. Il écartait à la fois tout essentialisme. Les différences humaines fondamentales relèvent de la culture et non de la nature. Mais concernant toutes ces accusations intempestives de racisme, de xénophobie ou d’islamophobie auxquelles nous assistons, il pourrait encore répondre : « Des cultures attachées chacune à un style de vie, à un système de valeurs, veillent sur leurs particularismes ; et cette disposition est saine, nullement – comme on voudrait le faire croire – pathologique. Chaque culture se développe grâce à ses échanges avec d’autres cultures. Mais il faut que chacune y mette une certaine résistance, sinon, très vite, elle n’aurait plus rien qui lui appartienne en propre à échanger. L’absence et l’excès de communication ont l’un et l’autre leur danger » (De près et de loin).
Oui, de ce point de vue, le patriote, le conservateur d’aujourd’hui ne serait pas cet affreux fasciste, il défendrait simplement sa culture et si cette résistance n’existait pas, l’expansion, par exemple, des modèles culturels américains et l’islamisation ne connaîtraient aucun frein.

Sur la surpopulation humaine, les migrations de populations, le vivre ensemble et sur l’écologie même, tout pourrait être contenu en ces quelques lignes : l’humanité « aura exercé ses ravages sur la diversité non pas seulement culturelle mais aussi biologique en faisant disparaître quantité d’espèces animales et végétales. De ces disparitions, l’homme est sans doute l’auteur, mais leurs effets se retournent contre lui. Il n’est aucun, peut-être, des grands drames contemporains qui ne trouve son origine directe ou indirecte dans la difficulté croissante de vivre ensemble, inconsciemment ressentie par une humanité en proie à l’explosion démographique et qui – tels ces vers de farine qui s’empoisonnent à distance dans le sac qui les enferme bien avant que la nourriture commence à leur manquer – se mettrait à se haïr elle-même parce qu’une prescience secrète l’avertit qu’elle devient trop nombreuse pour que chacun de ses membres puisse librement jouir de ces biens essentiels que sont l’espace libre, l’eau pure, l’air non pollué. »


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3 novembre 2018 6 03 /11 /novembre /2018 10:21

A Gebze, l'arrondissement industriel qui jouxte Istanbul, l'usine Kosan Kozmetik produit des cosmétiques de la marque Flormar, acquise en 2012 par le Groupe Yves Rocher. Elle ne veut pas entendre parler d'un syndicat en son sein...

Après avoir connu une forte croissance économique, la Turquie fait face depuis le début de l'année 2018 à une forte inflation. « Chaque semaine, les prix augmentent. Pour les gens c'est devenu difficile. » témoigne l'une des ouvrières en grève.
Responsable d'équipe, une autre salariée explique : « Depuis 15 ans nous n'avons eu aucune augmentation. Or depuis que notre usine a été vendue à Yves Rocher, notre entreprise a grandi, de nouveaux magasins ont ouvert. »
Pour obtenir enfin une augmentation de salaire, qui tourne actuellement autour de 1 600 livres turques (soit environ 230 €), une majorité d'ouvrières et d'ouvriers ont accepté de rejoindre le syndicat Petrol-ls, qui a lancé une campagne d'inscriptions dans l'entreprise en janvier.
Jusqu'alors, aucun syndicat n'était présent dans l'entreprise mais le syndicat Petrol-ls a rapidement atteint le nombre d'adhérents nécessaire pour que sa représentativité soit reconnue par le Ministère du travail et qu'il puisse entamer une négociation collective.

Lorsqu'elle a eu vent des premières adhésions, la direction a réagi en licenciant une vingtaine de personnes.
Parmi les premières à être licenciées, Pinar Koca témoigne : « J'ai adhéré le 21 mars, et ils m'ont licenciée le 23. Ils ont motivé mon licenciement par "performance basse". Ont-ils remarqué que ma performance était "basse" seulement au bout de 8 ans ? ».

Devant la détermination des salariés licenciés, qui manifestaient devant l'usine, les manoeuvres d'intimidation se sont multipliées, et notamment les démissions forcées : « Pendant la pause thé, j'ai applaudi les camarades à l'extérieur pour les soutenir. Quand je suis remontée on m'a emmenée dans la salle de réunion. Là ils m'ont dit : soit tu travailles dans la production, soit tu donnes ta démission. Moi, normalement je travaille dans les bureaux, j'ai dû donner ma démission. »

Depuis maintenant 6 mois, les salariés injustement privés de leur emploi manifestent devant l'usine, malgré les descentes régulières de la police, qui éteint la musique et confisque les banderoles. Parallèlement, le syndicat a saisi la justice pour obtenir l'ouverture de négociations et demander leur réintégration. Pour Süleyman Akyüz, le président de Petrol-ls , « l’enjeu de ce combat dépasse désormais l’entreprise : si on réussit à installer une organisation syndicale, on ouvre la voie dans d’autres entreprises ». Or la zone industrielle de Gebze compte des milliers de salariés, dont les yeux sont rivés sur le piquet de grève.

- 215 000 personnes  sont employées directement ou indirectement dans le monde par le Groupe Yves Rocher
- 230 € par mois c'est le salaire moyen dans l'usine Kosan Kozmetik, en Turquie, qui emploie 378 personnes, aucun syndicat jusqu'ici dans l’entreprise.
- 132 personnes essentiellement des femmes, ont perdu leur emploi après s'être syndiquées.

Source et pétition

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3 novembre 2018 6 03 /11 /novembre /2018 10:12

Il y a, en politique, des hasards qui, sans doute, n’en sont pas. Hasards de calendrier, de révélations… C’est ainsi qu’une Ségolène Royal, vexée comme un pou d’avoir été ignorée et oublieuse de ses propres ratés (notamment le fiasco de l’écotaxe qui  a coûté 1 milliard d’euros), dénonce le manque d’engagement écologique du chef de l’État. Ou bien qu’une députée LR, rapporteur spécial de la commission des finances, dénonce les dépenses somptuaires du cabinet du Premier ministre au moment où Nicolas Sarkozy donne une grande interview au Point – manière, peut-être, de faire oublier ses démêlés avec la Justice dans l’affaire Bygmalion.
Il n’en demeure pas moins que les chiffres rapportés par ladite commission ont de quoi laisser le contribuable sans voix, surtout à l’heure où on lui annonce de nouvelles ponctions sur son modeste budget.
Voici donc les faits marquants relevés par madame Christine Dalloz : « Alors que tous les ministres se voient imposer une réduction drastique de leur cabinet, les effectifs du cabinet du Premier ministre s’élèvent à 496 équivalents temps plein : 69 membres du cabinet, 427 personnes chargées des fonctions support », dit-elle. C’est huit fois plus, en moyenne, que les effectifs des autres cabinets ministériels mais encore bien moins qu’à l’Élysée, où quelque 850 personnes gravitent autour du chef de l’État.
Les dépenses de personnels concernant strictement les services du Premier ministre s’élèvent ainsi à 19 millions d’euros, « alors qu’elles ne comprennent que la moitié des effectifs, les autres personnels étant mis à disposition par différents ministères », souligne-t-elle. Et parce qu’il faut bien caser tout ce monde dans les palais de la République – question de prestige et de proximité, sans doute -, « ils sont répartis dans cinq hôtels particuliers du VIIe arrondissement de Paris dont les dépenses hors loyer atteignent 4,4 millions d’euros par an ».
À cela, il convient d’ajouter 70.000 euros de frais de représentation, des frais de déplacement pour un montant global de 4,1 millions d’euros, dont 3 millions pour les seuls vols ETEC (Escadron de transport, d’entraînement et de calibration), c’est-à-dire les avions gouvernementaux. Là encore, s’il faut compter le double pour l’Élysée, c’est toutefois sans commune mesure avec les autres ministères qui utilisent presque exclusivement le train. Enfin, il faut compter « les dépenses d’intendance de 2,3 millions d’euros, qui ne comprennent que les produits alimentaires, les prestations hôtelières et les vêtements ». C’est, encore une fois, sans commune mesure avec les autres cabinets ministériels (7 à 8 fois plus), et quasiment l’équivalent des frais de l’Élysée (2,6 millions).


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3 novembre 2018 6 03 /11 /novembre /2018 10:07

Pour la deuxième fois, la justice espagnole a refusé d’extrader vers la Suisse le lanceur d’alerte franco-italien Hervé Falciani, à l’origine des « SwissLeaks ». L’Audience nationale espagnole a rejeté mardi 18 septembre, comme elle l’avait déjà fait en 2013, une demande d’extradition déposée par la Suisse, arguant que l’« espionnage économique aggravé » ne figure pas dans le droit espagnol.
Hervé Falciani avait été interpellé le 4 avril à Madrid où il devait donner une conférence dans une université. Le ministère espagnol de l’intérieur agissait en application d’un mandat international lancé le 19 mars précédent par la Suisse. Le lendemain, l’informaticien était remis en liberté sous contrôle judiciaire.
Ancien informaticien de HSBC, Hervé Falciani, aujourd’hui âgé de 46 ans, a quitté la banque en 2008 en emportant avec lui des fichiers confidentiels qu’il a divulgués. Il a été condamné par contumace en 2015 en Suisse à cinq ans de prison pour soustraction de données, espionnage économique aggravé, violation du secret commercial et violation du secret bancaire.

La « liste Falciani » avait ainsi permis d’identifier dès 2009 au moins 127 000 comptes appartenant à 79 000 personnes de 180 nationalités dont le puissant banquier espagnol Emilio Botin.
En France, HSBC Private Bank Suisse SA a accepté de verser 300 millions d’euros à l’Etat français pour clore des poursuites engagées par Paris, qui lui reprochait d’avoir aidé des contribuables français à soustraire au fisc plus de 1,6 milliard d’euros d’avoirs.
HSBC Private Bank Suisse SA avait été mise en examen en France le 18 novembre 2014 pour démarchage bancaire et financier illicite et blanchiment aggravé de fraude fiscale en 2006 et 2007. Il lui était reproché d’avoir approché des contribuables français en France et de les avoir aidés en toute connaissance de cause à dissimuler leurs avoirs à l’administration fiscale.
Des enquêtes ont également été ouvertes sur la base de ces fichiers en Espagne, en Autriche, en Belgique et en Argentine.

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