Blog de la chanteuse Elizabeth
et des Editions de l'impossible cliquez
Les données qui suivent ne sont pas sorties d’un cerveau conspirationniste mais de deux grandes enquêtes menées auprès des ménages américains en 2015 et publiées il y a quelques jours seulement. Elles sont effrayantes :
– 65% des ménages ont moins de 1.000 dollars américains sur leur compte en banque, donc dans l’incapacité de faire face à une dépense inopinée;
– Le fonds de retraite type – celui qui est versé au salarié lors du départ à la retraite pour solde de tout compte – est de 12.000 dollars américains;
– La dette privée par ménage qui était de 9.300 dollars (US) en 1980 s’élève en 2015 à 65.200 dollars (US);
– Les deux tiers des diplômés de l’enseignement supérieur entrent dans la vie active avec une dette moyenne de 26.600 dollars (US).
Et la suite est à l’avenant. Or si l’on rapproche ces chiffres du revenu médian des ménages, 56.000 dollars américains bruts par an, un revenu somme toute élevé par rapport aux revenus en Europe, on peut faire trois observations :
- l’épargne des ménages américains est, au regard de leurs revenus, véritablement anémique;
- non seulement le taux d’épargne est très faible mais le recours à l’endettement est systématique;
- la majorité de la population ne dispose quasiment pas de capital au moment de partir à la retraite.
En conclusion, il y a tout lieu de redouter que ce modèle économique américain, tant loué par les libéraux de tout poil, ne soit en fait qu’un château de cartes fondé sur une consommation compulsive stimulée par la publicité omniprésente et canalisée par les établissements de crédit. Un modèle au bord de la rupture qui ne tiendrait plus que par la politique de la planche à billets, qui comme chacun sait ne durera pas éternellement.
Dans la plaine les baladins
S’éloignent au long des jardins
Devant l’huis des auberges grises
Par les villages sans églises
Et les enfants s’en vont devant
Les autres suivent en rêvant
Chaque arbre fruitier se résigne
Quand de très loin ils lui font signe
Ils ont des poids ronds ou carrés
Des tambours des cerceaux dorés
L’ours et le singe animaux sages
Quêtent des sous sur leur passage
Apollinaire emploie indifféremment les mots saltimbanques ou baladins. A l’époque où il écrit, (début 20ème siècle) les mots sont assimilables à des synonymes : l’acrobate de plein air est un poète, et le baladin un danseur de rues. Les deux activités sont artistiques et populaires issues du Moyen Age.
Le thème central : les artistes, baladins ou saltimbanques, sont en marge de la société.
Première strophe : Le jardin.
Seconde strophe : La marche : une cérémonie.
Troisième strophe : Le monde animal
En détail
Strophe 1 : le Jardin c’est l’Eden. Mais ils resteront au long des jardins. Et, pour des nomades qui n’ont pas de point d’attache, les portes sont fermées : ils s’arrêtent devant l’huis et les auberges sont grises. Pas d’espérance en aucun dieu, puisque les villages sont sans églises. Les baladins sont condamnés à s’éloigner dans une plaine sans espoir, sans commencement ni fin.
Strophe 2
Ce n’est pas une marche ordinaire, il existe un ordre de préséances. Les enfants s’en vont devant. Les autres suivent, mais en rêvant. Les autres sont enfouis dans un rêve éveillé. Tout ce monde vit en communion avec l’univers de la nature. Il y a une complicité avec les arbres fruitiers qui se résignent. Ils se comprennent par des signes mystérieux. Comme dans certains textes de Rimbaud, (une Saison en enfer) les baladins ne sont pas au monde, la vraie vie est absente. Rimbaud a été un « bohémien ».
Strophe 3
Les animaux ouvrent la voie, ils indiquent la marche à suivre. L’ours et le singe incarnent la sagesse. Souvent, au début du 20ème siècle, ces deux animaux accompagnent les romanichels. On n’oubliera pas l’énumération : les poids ronds ou carrés, les tambours, les cerceaux dorés. Les poids symbolisent la force, les tambours la musique et le rassemblement, les cerceaux l’adresse. Les baladins sont des jongleurs. En tout cas des artistes de rues. Les animaux ne perdent pas le nord : ils quêtent des sous. Le seul revenu des baladins c’était en effet, la quête.
Conclusion : les gens du voyage ne sont plus comparables aux anciens romanichels, qui vivaient réellement une vie d’errance permanente. Et qui ne se déplaçaient pas en voitures de grosses cylindrées. Ils étaient toujours pauvres. Les gens du voyage qui sont à l’origine des violences à Moirans, n’ont aucun rapport avec les nomades d’il y a un siècle !...
L’idée selon laquelle la simplification du droit du travail serait de nature à faire baisser fortement le chômage est une antienne du patronat qui n’est pas confirmée par les faits. Aucune étude économique disponible, y compris dans les organismes internationaux, ne permet d’établir un lien direct entre la protection de l’emploi et le niveau de chômage. Le FMI a lui-même admis récemment que « la réglementation du marché du travail n’a pas, selon l’analyse, d’effets statistiquement significatifs » sur la productivité et sur la croissance (Perspectives de l’économie mondiale, avril 2015). En réalité, le chômage résulte d’abord de l’insuffisance des carnets de commandes des entreprises, insuffisance dont les politiques macro-économiques d’austérité salariale et budgétaire sont les premières responsables, puisqu’elles font baisser la demande en comprimant le pouvoir d’achat.
Dans le même temps, on voit bien que l’emploi connaît actuellement une véritable mutation. Pour certains, l’« ubérisation de l’économie » annonce à terme la fin du salariat. Bonne ou mauvaise nouvelle ?
Ce n’est pas encore la fin du salariat, mais l’économie numérique (Uber, Airbnb, BlaBlaCar, etc.), fondée sur des plates-formes d’intermédiation entre consommateurs et prestataires, a de toute évidence le vent en poupe. La preuve en est qu’elle a déjà réussi à faire « disruption » dans des professions variées, des restaurateurs aux hôteliers et aux chauffeurs de taxi. On en connaît le principe : financement participatif, main-d’œuvre toujours moins chère car dépourvue de toute protection (les employés sont des contractants individuels), réduction des coûts de transaction, digitalisation de l’économie, recours systématique aux logiciels libres, à la géolocalisation, aux algorithmes et autres big data. Cela séduit des auto-entrepreneurs, fondateurs de start-up, qui espèrent gagner très vite beaucoup d’argent. L’ubérisation s’inscrit, de ce point de vue, dans la tendance au présentisme. Mais il faut en voir la contrepartie.
Le numérique est à la société postindustrielle ce que l’électrique a été à la société industrielle. Cependant, l’économiste Robert J. Gordon a bien montré que la révolution numérique n’a pas la même force de traction que les grandes innovations du passé, comme l’électricité ou l’automobile. C’est essentiellement une économie de prestation de services à bas prix mais à faible valeur ajoutée, qui ne produit ni nouveaux biens, ni hausse de croissance significative, ni progression du pouvoir d’achat.
La « théorie du déversement » chère à Alfred Sauvy ne fonctionne plus dans le cadre de l’économie numérique, et il en va de même de la théorie de la « destruction créatrice » popularisée par Schumpeter. Le numérique tend à remplacer les emplois peu qualifiés à caractère répétitif, en particulier les tâches nées de la bureaucratisation qui a accompagné l’avènement de la société industrielle et qui sont aujourd’hui occupées par la classe moyenne. Mais les emplois créés par le numérique ne se substituent pas à ceux qu’ils font disparaître, notamment les intermédiaires. On estime à trois millions le nombre d’emplois qui pourraient être détruits par la numérisation dans les dix ans qui viennent, principalement dans les services. Là encore, on va vers des emplois toujours plus précaires, gages de destins fragmentés.
Extrait de : Entretien avec Alain de Benoist
Chaque année, c'est la même comédie - ou plutôt tragédie car cela n'a rien de drôle!-, celle consistant à faire croire au public qu'il a absolument besoin d'une vaccination aussi dangereuse qu'ineffi-cace.
A grand renfort de campagnes médiatiques, de courriers aux médecins (dans le style "dépêchez-vous, il n'y en aura pas pour tout le monde!" ou bien "il faut atteindre tel pourcentage de couverture vaccinale car la Commission Européenne l'a décidé") et de véritables programmes ministériels prioritaires, la vaccination doit être vantée comme un salut total qui n'a pas à se discuter. Comme d'habitude, pas un mot sur les risques gravissimes, l'inefficacité patente de cette vaccination et l'absence de choix pour des milliers de personnes âgées claquemurées dans des maisons de retraite avec des médecins ou des proches désinformés qui décident à leur place. Cette année, une nouveauté est à souligner en prenant toutefois bien soin de la distinguer de la notion de "progrès" (nous verrons pourquoi plus bas): un vaccin tétravalent (donc dirigé contre 4 souches au lieu de 3) est mis sur le marché de même qu'un vaccin nasal (= vaccin à virus vivants), véritable cadeau empoisonné aux enfants mais aussi à tout leur environnement qui sera le réceptacle inévitable de ces virus vaccinaux indésirables.
Puisque notre site rassemble déjà près de 80 articles détaillés sur les risques et l'inefficacité des vaccins contre la grippe saisonnière (cf. rubrique "Grippe saisonnière" des catégories situées dans la colonne droite du site), nous allons tenter de reprendre ici les points saillants de cette propagande vaccinale grippée pour cette saison hivernale 2015-2016. L'intérêt est ici double: vous informer vous-même mais aussi et surtout tous vos proches (y compris les plus fragiles qui risquent sinon de n'avoir même pas le droit de choisir), tout en sachant que si le vaccin de cette année a déjà été fait, ces informations vous seront toujours utiles pour l'année prochaine et les années suivantes, bien que la vaccination antigrippale soit hélas source de décès et que certains vaccinés cette année en décèderont clairement.
Lire la suite : attention à la propagande médiatique
Pas question de généraliser le pilori numérique pour les condamnés ! Placée devant le fait accompli avec une loi de 2014 concertant les employeurs coupables de travail illégal, la CNIL a prévenu le gouvernement que toute généralisation des publications de condamnations sur Internet serait inacceptable.
La loi du 10 juillet 2014 visant à « lutter contre la concurrence sociale déloyale » avait innové en toute discrétion, en prévoyant à son article 8 que les noms et états civils des personnes condamnées pour travail dissimulé, pour emploi de travailleurs étrangers en situation irrégulière et autres travail illégal soient publiés sur Internet.
« La juridiction peut ordonner que cette diffusion soit opérée, pour une durée maximale de deux ans, par les services du ministre chargé du travail sur un site internet dédié », prévoit désormais le code du travail. Ce faisant, il crée une sorte de mise au pilori numérique, inédite en France. Jusqu’alors, les juridictions pouvaient ordonner la publication d’extraits de condamnations judiciaires dans la presse, mais il n’existait pas de site internet dédié qui rassemble les noms de tous les condamnés.
Or c’est justement une dérive que condamne la CNIL. À l’occasion de la publication du décret d’application de la loi de 2014, la Commission a rendu public l’avis acerbe qu’elle avait adressé au gouvernement. Même si elle est est pieds et poings liés par la loi adoptée par le Parlement, la CNIL ne cache pas son agacement.
Ce qui est remarquable, c'est l'absence quasi totale de commentaires de ces événements. Pas d'interviews d'experts, pas de débats contradictoires ou non, pas d'analyses sur les causes ou les conséquences, les solutions éventuelles, en d'autres termes, pas de discours sur le réel. Cela finit par interpeller.
Que signifie l'énoncé brut des faits ? On peut penser qu'il ne signifie rien justement. Pourtant, cette absence est signifiante en elle-même.
Ce qu'elle dit d'abord et avant tout : "il n'y a rien à comprendre, nous sommes devant des violences gratuites". Le citoyen en déduit qu'ils s'entre tuent, point. Il n'y a donc rien à penser pour l'auditeur ou le téléspectateur, renvoyé à sa seule opinion, comme les Palestiniens et les Israéliens semblent l'être eux aussi dos à dos.
Mais – et c'est là le plus vicieux de la méthode car il s'agit bien d'une méthode, déjà éprouvée avec la crise syrienne à ses débuts –, ne pas donner à penser, c'est jouer la carte du dominant.
Ne pas expliciter la situation syrienne correspondait à une volonté politique française de ne pas s'interposer entre Bashar Al Assad et son peuple en révolte. Même chose avec la répression de la Tchétchénie : circulez y'a rien à comprendre, parce qu'il n'y avait pas d'intervention politique décidée.
L'Ukraine, par contre, c'est autre chose, attention, là on a vu, écouté, et appliqué des sanctions, blocus sur les échanges avec la Russie. Impressionnant, cette vigueur soudaine.
Sur la question d'aujourd'hui, les explosions multiples de révoltes en Cisjordanie échappant à tout contrôle palestinien et non commandées par des groupes politiques, il faut le souligner, traduisent que les limites du supportable sont atteintes pour de nombreux Palestiniens, dans la jeunesse en particulier.
Ils n'en peuvent tout simplement plus de l'oppression quotidienne de l'occupation, de la violence quotidienne exercée par l'armée et les colons contre eux, sans limites ni sanctions du gouvernement israélien lui même, ou de l'étranger.
Ils n'en peuvent plus des fausses négociations qui ont duré plus de 20 ans, et n'étaient qu'un leurre destiné à poursuivre en toute tranquillité la colonisation.
Ils n'en peuvent plus de l'Autorité palestinienne qui n'a aucune autorité sur personne sauf éventuellement sur eux-même pour les contraindre, et qui ne justifie son existence que pour son existence.
Ils n'en peuvent plus de l'inertie criminelle des puissances qui auraient du intervenir pour les protéger depuis des dizaines d'années et qui laissent faire, en Ponce Pilate ravi de l'aubaine.
À la violence de la conquête, de l'occupation, de la colonisation, Israël ajoute toujours plus de violence, outil colonial majeur (et classique) de la pacification des les territoires conquis.
Le "cycle de la violence" est israélien du début jusqu'à la fin. C'est la violence initiale qui engendre la résistance, armée ou non, du peuple palestinien depuis les pierres de la première Intifada, aux brigades armées des différents groupes politiques palestiniens de la seconde.
Arrêter le cycle de la violence, c'est arrêter Israël. Qu'on ne demande pas comment, tous les outils sont là, seule manque la volonté politique, ce qui explique le silence de nos médias.
Alors no comment dans nos médias, pourquoi ? Pour que la violence israélienne puisse continuer de s'exercer, et que les "terroristes" de 13 et 15 ans soient punis et tués aux checks points de Qalandia ou de Shouafat. Pour que les frappes continuent sur Gaza et que l'auditeur se taise parce qu'il n'y comprend rien.
Voici des catégories de travailleurs qu’on aurait grand tort de négliger ! Et en ce moment, ils sont sujets à des « malaises ». On ne peut pas les abandonner seuls face à des civils aussi lourdement armés. Ils se sentiraient menacés, et un policier menacé est encore moins efficace qu’on policier ordinaire. Ils seraient livrés à toutes les outrances sur le bord des routes et des autoroutes. Menacés par des vieux lâchés en liberté, dans leurs fauteuils roulants. Ou par des bandes de vieillards armés jusqu’aux dents, qui sont en route pour Lourdes, équipés de leurs goupillons, dans des cars de catholiques handicapés ! Quand on voit ce qu’ils demandent, les policiers, on se dit qu’il serait cruel de leur refuser ce petit cadeau pour les fêtes de la Toussaint. Ils demandent seulement un gilet pare-balles plus consistant, plus lourd, plus performant ! Ceux qu’ils portent actuellement sont démodés, et ils éprouvent une sensation désagréable, quand ils sont filmés en pleine action, en train de débusquer des sans-papiers qui occupent un squat ou la maison d’un plus riche. Ou quand ils réveillent un SDF à grands coups de pompes dans le cul ! Bref, ils ont peur de passer pour des moins que rien ! Je propose de leur acheter des vraies armures, comme au moyen âge. Des armures de quarante kilos. Les policiers sont quand même des êtres humains. Si ! Il faut donc les soutenir comme on fait pour tous les autres travailleurs ! Evidemment certains prétendent qu’ils n’ont plus la même pêche qu’avant. Ils auraient été démoralisés en janvier 2015. On les a accusés de couardise dans l’attaque de « Charlie Hebdo ». Ils auraient eu peur des terroristes et ça leur aurait fait du tort. Il s’agit là d’un bien mauvais procès ! Et puis les policiers ont peur des arabes en général ! Ils devraient avoir l’habitude. Depuis 1962, où ils en ont balancé par centaines dans la Seine. Il faut leur réapprendre l’histoire de France, il faut les instruire, les policiers. Une tâche immense nous attend. Instruire des policiers, c’est un chantier de très grande envergure qui s’offre à nous. Les français n’ont pas toujours négligé l’instruction de leurs flics. C’est pourquoi je vous propose un texte de Boris Vian, « Les bons élèves » extrait d’un recueil « les Fourmis », publié en 1947. Ah les écrivains avaient du courage à cette époque ! Ils ne mâchaient pas leurs mots ! Allez lisons les vrais écrivains qui avaient des couilles au cul…
Il s’agit des bons élèves de l’Ecole des fliques… Orthographiés ainsi, les fliques ont la queue pendante en plein milieu du mot ! Boris Vian a toujours été un homme libre et ça lui a coûté cher. En attendant, voyons ce qu’on apprend dans cette école : « L’Anatomie contribuable », voilà pour la théorie. Et maintenant on passe aux travaux pratiques. Laissons les deux apprentis fliques s’exprimer à propos de leur formation :
« -…ils m’ont donné une vioque d’essai qui avait au moins soixante-dix piges, et dure comme un cheval, la garce ! dit Lune.
Et Paton, son collègue, se hisse à des réflexions plus générales :
-…je sais pourquoi, ils n’en trouvent plus assez dans les quartiers pauvres, alors ils nous en donnent qui viennent d’endroits mieux nourris… »
On apprend donc à frapper une vieille, (qualifiée de vioque et insultée par le mot « garce »).
On peut rapprocher ce détail à la fameuse « foire aux vieux » décrite dans l’Arrache-Cœur. Et la pitié pour les pauvres s’exprime également dans l’Arrache Cœur, avec les apprentis.
Simples exercices d’application ? En 2015, qui oserait encore parler des policiers en ces termes ? Avec cette violence verbale ? En fait, les fliques de 1947 n’ont pas d’autre utilité que de se défouler sur les civils ? Comme en 2015. C’est une attitude chez Boris Vian, et pas seulement dans ses livres (« l’Ecume des Jours » comporte un « tue fliques »). Car Boris Vian lui-même n’avait-il pas mis au point un système qui permettait, dans les embouteillages, de déposer une merde sous le nez des policiers chargés de la circulation ?
Mais continuons la lecture :
-« c’est la même chose dit Arrelent,… ceux de l’Assistance, on ne peut plus en avoir. Ca c’est des gosses de fourrière, alors on ne peut pas savoir. Tu tombes sur un bon ou tu tombes sur un mauvais. C’est la chance. Ceux qui étaient bien nourris, ils sont difficiles à amocher vite. Ils ont des peaux dures.
(Arrelent et Poland sont décrits comme les flics les plus arriérés de l’Ecole… Il s’agit de Marcel Arland et de Jean Paulhan qui ont voté au jury du Prix de la Pléïade, pour l’abbé Grosjean contre Boris Vian… Vengeance littéraire de Vian, qui avait le soutien de Jean-Paul Sartre et de Raymond Queneau… ?)
Toutefois l’essentiel n’est pas dans ce règlement de compte personnel. Boris Vian est revenu souvent sur le problème de la pauvreté. Dans l’Ecume des Jours, on a ainsi des enfants en vitrine, dont la provenance est la même : l’Assistance publique. Et puis lors de l’enterrement de Chloé, il existe des « enterrements pauvres », très règlementés. Boris Vian pratique volontiers l’humour noir. On le voit dans ces textes, je vous laisse relever les mots.
L’information a été diffusée par L’Opinion : François Hollande aurait qualifié son ministre Najat Vallaud-Belkacem de « pimprenelle » dans le cadre d’un échange privé. Cette nouvelle est assez amusante, surtout quand on sait que la pimprenelle est une herbe aromatique à fleurs rouges ; et que dans l’argot, ce mot désigne « une fille niaise et sotte ». En somme, rien qui correspond à notre ministre…
L’on peut prêter un autre sens à ce terme. Pour nos aînés qui ont grandi dans la France des années 60 et 70, Pimprenelle est l’héroïne de Bonne Nuit les Petits, un dessin animé dans lequel elle et son frère Nicolas attendent chaque soir Gros Nounours qui leur raconte des histoires avant de s’en aller sur un nuage au son de la flûte du marchand de sable.
À défaut de flûte, l’épigone de Jules Ferry excelle dans l’art de jouer du pipeau, comme le confirme un ministre en off (toujours selon L’Opinion) : celui-ci aurait confié que sa jeune collègue a réussi une « opération anesthésie » en attirant l’attention des parents et des professeurs sur des sujets comme le retour de la dictée ou la lecture à voix haute, pour masquer les controverses qui entourent sa redoutée réforme, notamment l’abandon des langues anciennes ou les coupures dans le programme d’histoire. Une opération qui a « fonctionné à plein », ce dont le résident de l’Élysée serait très fier.
Au-delà de l’humour tout hollandien de notre Président, cette histoire amusante démontre que loin de l’Olybrius que les sarkolâtres voient en lui, cet homme sait parfaitement ce qu’il fait et qu’il est à même de faire preuve d’un cynisme politique digne de Machiavel. L’expression de « sans-dents » en était une illustration marquante. Il le confirme aujourd’hui en nous montrant encore une fois que, loin d’être le président-pépère imaginé par certains, il est un marchand de sable qui endort le peuple au son de son pipeau, avec l’aide de son sinistre cortège d’hypnotiseurs, dont son ministre-anesthésiste.