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17 avril 2021 6 17 /04 /avril /2021 10:16

L’incident qui a eu lieu à l’église Saint-Eugène de Paris, le soir du Samedi saint, est significatif de certaines évolutions de l’opinion française. Tout en étant rattachée au diocèse, cette église se caractérise par l’emploi fréquent du rite « extraordinaire » à base de chant grégorien. Lors de la veillée pascale, beaucoup de pratiquants ne portaient pas le masque ce qu’a dénoncé un jeune homme en publiant une vidéo de la cérémonie sur Youtube.

Ce qui est significatif, c’est que, face à ce que certains n’hésitent pas à appeler une « dictature sanitaire », c’est à droite que l’on trouve, semble-t-il, les plus récalcitrants, en particulier ceux qui doutent de l’utilité des mesures gouvernementales.

Au contraire, ceux qui portent le masque avec scrupule – et sans doute crainte et tremblement – sont souvent des gens du centre et de la gauche, en phase avec le Président actuel. En tous les cas, ceux qui soutiennent Macron sont généralement respectueux des règles.

La tradition française voulait pourtant que la droite soit le parti de l’ordre et de la discipline – Thiers, Maurras, Pétain – et que la gauche soit, au contraire, celle de la fronde, de l’individualisme, de l’indiscipline – l’idéologie aujourd’hui dominante à gauche, sous ses trois variantes : En Marche !, socialiste, écologiste, vient de Mai 68, où on écrivait sur les murs « Il est interdit d’interdire ». Il y a bien, en France, une tradition « anarchiste de droite », mais elle pesait peu*.

Aux États-Unis, c’est pareil : les États qui ont décidé d’abandonner toute discipline sanitaire et refusent la vaccination de masse sont le Texas et les autres États du Sud qui ont voté Trump. Biden, lui, se laisse voir en toutes circonstances masqué comme les Dalton à la banque.

Il y a, certes, l’exception de la Suède, de tradition de gauche et rebelle à la discipline internationale du confinement.

Je ne sais s’il reste des rebelles à la discipline sanitaire à l’extrême gauche : les Insoumis semblent se soumettre ; nous en connaissons qui expriment leur dissidence à titre privé, mais aucune grande voix issue de ce côté-là ne s’est, à notre connaissance, élevée pour la contester.

La discipline à gauche, l’esprit de révolte à droite : nous assistons à ce que les physiciens appellent une inversion des pôles. Elle n’est pas pour rien dans le trouble qui règne aujourd’hui dans les esprits.

À la rigueur pourrait-on l’expliquer par le fait que, la gauche mondialiste étant au pouvoir dans tout l’Occident, l’indiscipline ne peut venir que des opposants, donc de la droite ; quand la droite bourgeoise était aux commandes, il y a bien longtemps, c’était l’inverse.

Il semble, cependant, que l’on assiste à un phénomène plus profond.

L’actualité nous offre d’autres exemples de cette inversion : ainsi, à la dernière élection présidentielle américaine, l’électorat blanc riche a voté à gauche, le pauvre a voté à droite. Une nouvelle donne socio-politique qui commence à traverser l’Atlantique.

La conclusion, au moins provisoire, est que si l’on veut comprendre ce qui se passe aujourd’hui dans le monde ci-devant libre, il faut résolument abandonner les schémas du passé. À droite comme à gauche, il est temps de mettre les pendules à l’heure. À quand un mai 68 de droite ?

 

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17 avril 2021 6 17 /04 /avril /2021 10:07

L’expérience est fascinante. Vous prenez un macaque, vous lui implantez des capteurs (2.000 électrodes) dans le cerveau et vous lui apprenez à se servir d’un jeu vidéo en usant d’un manche à balai pour déplacer un objet sur l’écran. Pendant ce temps, l’activité électrique de son cerveau est mesurée, enregistrée, analysée, décryptée, de façon à déterminer quels signaux à quels endroits précis du cerveau induisent quelle réponse motrice. Une fois que les modèles ont été déterminés, vous débranchez le manche à balai et vous reliez directement le logiciel qui réceptionne et analyse en temps réel les signaux perçus par les 2.000 électrodes avec le jeu vidéo. Le cerveau du singe se passe d’un ensemble de médiateurs sensoriels (sa main et le manche à balai relié à l’ordinateur de jeu) pour agir directement, pour jouer et bien jouer. C’est Neuralink, une start-up financée par Elon Musk, qui a réalisé cette expérience.

Des signaux, parfaitement naturels et de nature biochimique, de simples interactions entre neurones sont initiés ici par le cerveau et captés et exploités par une machine. Mais peut-être qu’un jour, ces électrodes, au lieu d’être de simples agents passifs en charge d’une observation, deviendront capables d’initier au sein même du cerveau, et sur ordre d’un système extérieur, une de ces réactions biochimiques qui font que notre cerveau commande à notre corps.

La promesse transhumaniste d’un homme éternel et réparable à l’infini, multipotent et capable de s’affranchir des limites qui s’imposent à lui, continue de générer des rêves et des investissements colossaux. J’espère qu’elle se fracassera un jour, bientôt, contre un mur bien réel dont j’ignore s’il sera de nature technique, économique ou social.

J’attends ce jour avec impatience.


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17 avril 2021 6 17 /04 /avril /2021 09:59

Ah Ben  Nimmo ! Comme il est charmant ! Son profil le présente comme un ancien instructeur de plongée (en eaux profondes du renseignement comme on le verra), correspondant OTAN pour une agence de presse allemande. Il fut ensuite « press officer » pour l’OTAN de 2011 à 2014, travailla à Londres et même fit le pèlerinage de Compostelle en portant un trombone, dit la légende. Une riche nature.

Le 5 février 2021 il annonçait sur Twitter « La semaine prochaine je rejoins Facebook où je contribuerai à mener une stratégie globale de renseignement (global threat intelligence) contre les opérations d’influence ». Compliments, Ben.

L’ami Ben est également Senior Fellow au laboratoire de recherche de l’Atlantic Council. Le Conseil, pseudopode de l’OTAN, est financé par l’armée américaine plus quelques sociétés d’armement et entretient des liens fraternels avec les services de renseignement américains. Son conseil (board) des directeurs a compris ou comprend encore Colin Powell, Condoleeza Rice, Henry Kissinger, sept anciens directeurs de la CIA dont David Petraeus, responsable des bombardements sur la Serbie en 2000.

En mai 2018, le Conseil Atlantique annonçait dans des termes vagues une coopération avec Facebook pour « suivre la désinformation et les influences étrangères ». Richard Stengell, nouveau responsable des médias dans l’équipe de transition de Joe Biden, a travaillé avec le Conseil Atlantique et ses financeurs. Les quasi trois milliards d’utilisateurs de Facebook seront ravis d’apprendre que les liens entre l’OTAN, la CIA, les forces armées américaines et le réseau social seront renforcés – ou plutôt encore revivifiés – par l’arrivée de Ben Nimmo. Welcome, Ben !


PS : Facebook est appelé par la publication spécialisée Intelligence Online : « l’Eldorado des anciens de la CIA ». Le réseau social a déjà recruté outre notre ami Ben Nimmo, des défroqués (officiellement) de l’agence comme Karen Graham (Senior Operations Officer de l’agence de 2004 à 2020), Mike Torrey (9 ans à l’agence et 6 dans des sociétés proches), ou Brian Fishman. Ce dernier est également un ancien de la société américaine de traitements de données de masse Palantir, de la société d’investissement Blackrock.

Surprise, surprise un des membres de l’équipe du Renseignement de la nouvelle administration Biden est la sémillante Milancy Harris qui est membre, allez on devine… Qui est membre de la Cour Suprême de Facebook, le fameux Oversight Board Administration déjà peuplé de proches relations de George Soros.

 

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17 avril 2021 6 17 /04 /avril /2021 09:50

Si, semble-t-il, il n’existe pas encore de consensus scientifique sur l’efficacité du masque en extérieur, deux études devraient faire réfléchir ceux qui décident du sort qu’ils réservent à nos libertés. C’est ainsi que Courrier international, citant le Irish Times, vient de révéler que, en Irlande, 0,1 % des contaminations ont eu lieu à l’extérieur, soit 1 pour 1.000 !

Sur les 232.164 Irlandais recensés cas positifs depuis le début de la pandémie, seulement 262 l’ont été à l’extérieur. C’est infime. Alors, je dirais que c’est absurde d’imposer cette muselière dans un endroit où l’on ne fait que se croiser, comme dans une rue. Pire encore, d’être verbalisé alors que vous êtes seul dans une rue et que vous n’êtes pas masqué. Et sur une plage ! Une autre étude, celle de l’Institut Pasteur publiée le 9 mars dernier et passée inaperçue tant elle contredit la doxa ambiante, a démontré que sur 77.208 contacts uniques, 5 % des contacts infectieux l’ont été à l’extérieur. Pasteur précise que 8 contaminations sur 10 l’ont été dans un espace mal aéré.

Pour le Dr Davido, l’intérêt de rendre le port du masque obligatoire à l’extérieur est avant tout une mesure pédagogique. Ce à quoi lui répond le docteur Guillaume Barucq, dans une tribune du Figaro, que « le port du masque est devenu une mesure plus politique que sanitaire », surtout en l’imposant, par décision préfectorale, sur les plages. « Être masqué sur une plage n’a aucun sens, c’est absurde », écrit-il. Et il explique sa position en déclarant que le Covid-19 se transmettant par aérosols, les grands espaces ventilés ne permettent pas la contamination. Et de préciser que « la richesse de l’air marin en sels minéraux et oligo-éléments est un atout majeur pour le traitement des maladies respiratoires ». Et n’est-il pas vrai qu’il fut un temps où les sanatoriums fleurissaient le long de nos côtes pour abriter les Français atteints de maladies respiratoires ?

Alors, les préfets ne devraient-ils pas réfléchir un peu avant de signer des arrêtés qui empêchent les Français de profiter pleinement de la nature et de leur liberté ?

La bataille du masque est loin d’être gagnée par les anti-masques à l’extérieur dont, vous l’avez deviné, je suis un ardent défenseur. Et je me refuse, quoi qu’il arrive, à me balader sur nos belles plages de la côte Atlantique masqué comme un voleur.

 

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10 avril 2021 6 10 /04 /avril /2021 10:39
L’euthanasie légalisée c’est le début de la liquidation programmée de tous les inutiles, et je partage complètement l’avis de Michel Houellebecq :

« Une civilisation qui légalise l’euthanasie perd tout droit au respect. » Ces mots forts pourraient aussi bien être (mais ils ne sont pas) ceux de François-Xavier Bellamy, Tugdual Derville ou Pascale Morinière, habitués à se manifester lorsque les questions bioéthiques sont en jeu. C’est pourtant bien Michel Houellebecq, qu’on ne peut soupçonner d’être une grenouille de bénitier, qui utilise sa plume avec brio pour défendre la valeur de la vie dans le FigaroVox.

Et son argumentaire, d’une simplicité biblique, paraît bien plus efficace qu’un raisonnement philosophique : primo, personne n’a envie de mourir ; secundo, personne n’a envie de souffrir ; tertio, on peut éliminer la souffrance physique (et non pas la personne) par la morphine ou l’hypnose. Et l’auteur de Soumission de fustiger la fausse compassion (« le mensonge est palpable »), le « baratin habituel », « l’enfilage de citations » des partisans de l’euthanasie qui ont sur lui « l’effet malencontreux d’éveiller le soupçon » et dont il compare les méthodes à celles des nazis. Il condamne fermement les arguments progressistes (la France serait « en retard ») et économiques (« C’est bien Jacques Attali qui a insisté lourdement, dans un ouvrage déjà ancien, sur le prix que coûte à la collectivité le maintien en vie des très vieilles personnes ; et il n’est guère surprenant qu’Alain Minc, plus récemment, soit allé dans le même sens, Attali, c’est juste Minc en plus bête »).

Pragmatique, le romancier sait bien que les religions se battront contre l’euthanasie (« Les catholiques résisteront de leur mieux » ; « Les musulmans et les juifs pensent sur ce sujet, comme sur bien d’autres sujets dits “sociétaux” [vilain mot], exactement la même chose que les catholiques ») mais, lucide, il écrit que « les médias s’entendent en général fort bien à le dissimuler » et que, tôt ou tard, « ces confessions finiront par plier, par se soumettre au joug de la “loi républicaine” ». Enfin, il rappelle aux médecins la valeur de leur serment d’Hippocrate : « Je ne remettrai à personne du poison, si on m’en demande, ni ne prendrai l’initiative d’une pareille suggestion. »

Visionnaire, Houellebecq, qui avait prédit l’avènement de l’islam dans notre société, avait également annoncé : « Nous ne nous réveillerons pas, après le confinement, dans un nouveau monde ; ce sera le même, en un peu pire. » Une fois de plus, il avait raison. Il annonce désormais, avec cette légalisation de l’euthanasie, la fin de notre civilisation et espère qu’une autre « ait une chance d’advenir ». Sentimental, l’auteur rappelle qu’« on a tous plus ou moins besoin de se sentir nécessaires ou aimés ». Cela passe inexorablement par un meilleur accompagnement, pas par une piqûre létale…


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10 avril 2021 6 10 /04 /avril /2021 10:30

Le textile français est mort au détour des années 60 et la maison Normant de Romorantin, qui n’employait plus que 350 personnes, a fermé ses portes le 12 décembre 1969. Après quelques années d’errance, c’est l’usine Matra Automobile qui va s’y installer, drainant elle aussi des milliers d’ouvriers. C’est la belle époque des monospaces… et puis tout s’effondre. Matra ferme en 2003.

De l’usine Normant/Matra reste la porte monumentale, la porte des Béliers, et quelques bâtiments classés au cœur d’un écoquartier plutôt réussi. Et puis… et puis un parking gigantesque et, tout près, une friche qui ne l’est pas moins. Là où trônaient les Espace rutilants sortis des chaînes de montage dorment maintenant les Autolib’ en attente d’être bradées ou désossées…

France Info est allé en reportage à Romorantin, arpentant ce cimetière où ont atterri plus d’un millier de voitures rapatriées de Paris, Lyon et Bordeaux. « “Changeons le système, pas le climat”. Cette formule bien connue des écologistes est inscrite sur le capot délavé d’une Autolib’ hors d’usage, plantée comme des centaines d’autres au fond d’une zone industrielle de Romorantin-Lanthenay (Loir-et-Cher) », écrit le reporter. Triste vision que « ces voitures, qui incarnaient le renouveau de la mobilité urbaine ». C’est toutefois l’aspect écolo qui inquiète surtout Pierre-Louis Caron. Que va-t-il advenir des « fluides présents dans ces voitures, dont certaines, qui n’ont plus de capot, laissent entrevoir un réservoir rempli de liquide de frein ou de transmission » ?

Plus intéressant, à mon avis, est de se demander pourquoi ce fleuron de la modernité a fini si vite au cimetière.

Lancé en 2011 par Bertrand Delanoë comme une « première mondiale » (sic), le service Autolib’ s’est arrêté à Paris le 31 juillet 2018, le groupe Bolloré n’ayant « pas trouvé son modèle économique dans la capitale ». Avec un déficit cumulé de 300 millions d’euros, dont 233 revenaient aux communes au terme du contrat (en 2023), c’est un doux euphémisme.

Encore un « projet d’avenir » mal pensé, mal géré, une folie des grandeurs si française qui finit à la casse…

 

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10 avril 2021 6 10 /04 /avril /2021 10:21

À l’occasion du 150ème anniversaire de la Commune de Paris, les Versaillais d’aujourd’hui continuent de nier ou de minimiser pudiquement les 32 000 morts que fit, en quelques jours, la “Semaine Sanglante” : c’est-à-dire l’orgie de répression anticommuniste et anti-prolétarienne sciemment déclenchée par Adolphe Thiers, l’homme que Marx surnommait le “nabot sanglant”, pour briser à jamais – croyait-il ! – le mouvement ouvrier français révolutionnaire.

Macron lui-même, en visite à Versailles, avait osé déclaré naguère que : “Versailles a sauvé la République en 1871”. Il faut le faire, Versailles ayant toujours été le bastion de la réaction royaliste contre Paris, la ville successivement frondeuse, Sans Culotte, républicaine et communarde !

Apparemment, cela ne dérange pas nos modernes Versaillais macronistes que leur répression, déclenchée par leurs gentils ancêtres après la chute de la dernière barricade communarde, ait fait plus de morts pris au hasard en une semaine que n’en a fait en deux ans la “Grande Terreur” attribuée à Robespierre et au Tribunal révolutionnaire (institué par le sacro-saint Danton, rappelons-le !). Laquelle “Terreur bleue” frappait principalement des agioteurs, des traîtres à la patrie en guerre et des concussionnaires pseudo-républicains… et avec cette donnée historique majeure que la France républicaine devait alors faire front à la fois contre la Chouannerie interne et contre la coalition contre-révolutionnaire des monarques d’Europe, alors qu’en mai 1871, les Versaillais ont sur ordre pataugé dans le sang sans le moindre tribunal alors que la Commune était déjà vaincue…

Mais qu’allons-nous comparer ? En quoi un misérable Gavroche fusillé sur sa mine pourrait-il peser le même poids moral que les fines balances contre-révolutionnaires des éternels Versaillais et autres Thermidoriens d’hier et d’aujourd’hui, qu'un Louis Capet ou qu'une Marie-Antoinette convaincus d’avoir livré les plans de bataille français à l’état-major autrichien menaçant Paris « d’exécution militaire » ?


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3 avril 2021 6 03 /04 /avril /2021 10:43

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3 avril 2021 6 03 /04 /avril /2021 10:29

François Grenier, claveciniste brillant et codirecteur d’un ensemble de musique ancienne (Hemiolia), vient de grossir les rangs des morts colatéraux du Covid, jeunes suicidés et soixantenaires déboussolés dont on se garde bien de nous donner les chiffres.

Il s'est donné la mort le 17 mars. Selon son amie et codirectrice, Claire Lamquet, le deuxième confinement l’avait rendu dépressif.

On pourra dire ce qu’on voudra sur cet événement en apparence anodin. On pourra évoquer le cliché de l’artiste maudit, toujours à fleur de peau, à qui la souffrance existentielle accorde autant de bénédictions que de tortures. On pourra dire que le suicide (qu’il faudrait peut-être appeler « mort volontaire sans assistance » pour la distinguer de l’euthanasie, qu’en pensez-vous ?) est toujours une conjonction de facteurs, qu’on ne s’ôte pas la vie simplement à cause d’un régime particulièrement punitif.

Il n’empêche. Cette mort a valeur de symbole. Il ne s’agit pas de la récupérer mais simplement d’essayer de dire de quoi elle est le nom.

C’est d’abord la mort de la culture : fermeture des théâtres, des salles de concert, des cinémas – tandis que les McDo de la France entière sont ouverts, bien sûr. À cette fermeture fait écho la perte progressive des repères classiques, réécrits pour les idiots, réarrangés si l’on veut (Molière, Club des cinq, chiffres romains… Boulevard Voltaire en a déjà parlé). La mort d’un claveciniste, ce n’est pas la mort d’un rappeur : ceux-ci s’entre-tuent sur fond de trafic de drogue et de provocations sur les réseaux sociaux, celui-là est mort en silence dans l’indifférence.

C’est ensuite la mort d’une certaine sociabilité, celle que permet l’art. Comme dans la physique quantique, en effet, c’est le regard de l’observateur qui donne la vie à la création artistique. On écrit, on filme, on joue, on chante pour être lu, regardé, écouté. Plus encore, un spectacle vivant est à chaque fois différent. C’est un petit miracle provisoire, qui se déploie de scène en scène. En ces temps où la terrible peste noire fauche des milliards de personnes, comme chacun sait, on ne peut pas imaginer revenir à une vie normale : alors, on télécharge, on regarde en streaming, on ouvre des livres. Quand Roselyne Bachelot sortira de l’hôpital, il faudra lui présenter cette affaire.

Que François Grenier repose en paix, terrassé comme des millions de Français par la cotonneuse camisole d’un gouvernement absurde, livré à ses idées noires, dans une solitude sans musique.
Céline, dans Voyage au bout de la nuit, caractérisait la dépression comme le moment où l’on n’a « plus beaucoup de musique en soi pour faire danser la vie ». Repensons-y avant le couvre-feu.

 

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3 avril 2021 6 03 /04 /avril /2021 10:23

Les constructeurs automobiles proposent la voiture hybride : électrique sur les petits parcours et thermique sur les grands. C’est le règne du « en même temps » dont on sait qu’en politique, il aboutit à du n’importe quoi – Macron vous le confirmera. Et pour impressionner les badauds, les constructeurs lui ont donné le nom pompeux de PHEV2.

Malheureusement, la combinaison « essence + électrique » impose une voiture beaucoup plus lourde ayant un moteur thermique complet, embrayage, boîte de vitesses, etc., un moteur électrique (parfois deux) et une grosse batterie de stockage. Malgré tout, l’autonomie électrique n’est que de quelques dizaines de kilomètres. Et si l’on poursuit sa route, batterie épuisée, sur le moteur thermique, la consommation devient prohibitive, car le moteur doit emmener une lourde voiture et, en même temps, tel un groupe électrogène, remettre à niveau la batterie épuisée.

Or, c’est l’électricité la plus chère du monde, car elle est produite avec de l’essence, qui plus est surtaxée.

Cependant, les constructeurs ont l’audace d’annoncer des consommations officielles extraordinaires, inatteignables : 1 ou 2 litres aux cent ! Pardi, vous pourriez même faire 0 litre aux cent si vous vous arrêtiez tous les 40 km pour recharger la batterie sur une prise de courant. De tels résultats attirent la générosité des subventions publiques. Quand l’État jette l’argent par les fenêtres, il faut savoir se placer sous les fenêtres.

Dans un excellent article du Moniteur automobile du 18 mars 2021, sous le titre Rédacteurs sans filtres, le magazine belge dénonce le scandaleux détournement de subventions des voitures PHEV. Il note que ces voitures, dans leur grande majorité, émargent aux flottes d’entreprises pour leurs cadres ou appartiennent à des indépendants. Ces entreprises veulent véhiculer une image verte et afficher un statut premium. Les gestionnaires de flottes d’entreprises ne s’y trompent pas, qui perçoivent un bonus gouvernemental considérable et récupèrent 80 % de la TVA sur le carburant. C’est pourquoi les cadres d’entreprises et les commerciaux qui les conduisent se soucient peu de recharger à tout bout de champ sur le réseau électrique, sachant qu’ils disposent d’une carte-carburant fournie également par leur entreprise.

Il en résulte que toutes ces voitures fonctionnent quasiment toujours à l’essence, les moteurs électriques n’étant là que pour fournir la forte puissance additionnelle gage d’appartenance à l’élite3, puissance fournie par des batteries rechargées à l’essence et consommant, en moyenne, beaucoup plus que leur équivalent non hybride non subventionné.

 

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