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12 avril 2025 6 12 /04 /avril /2025 10:29
Yves Boisset est mort. Il y a vingt-cinq ans, Charlie Hebdo l'avait rencontré pour évoquer sa carrière de réalisateur face aux pressions multiples, tentatives d'attentats et risques de censures. Nous reprenons ici une partie de cet entretien, paru à l'origine dans le numéro 445.

Pour Le Saut de l’ange (1971), il se fait virer de Marseille – parce que le film parle d’un scandale immobilier – et de Nice – à cause d’un personnage ressemblant un peu trop à Jacques Médecin… Pour L’Attentat (1972), sur l’affaire Ben Barka, il est interdit de tournage dans tous les lieux publics… Pour RAS (1973), sur la guerre d’Algérie, l’armée essaie par tous les moyens d’empêcher le tournage, des bobines disparaissent, des scènes sont coupées par la censure, des grenades sont lancées dans les cinémas… Pour Dupont Lajoie (1974), violent pamphlet antiraciste, les fachos du groupe Charles Martel attaquent l’équipe, un des acteurs maghrébin, est laissé pour mort dans une rue de Toulon, avec un chargeur de 7.65 dans le ventre, le Quai d’Orsay fait interdire la projection dans les festivals et les centres culturels étrangers… Yves Boisset aime les sujets « chauds », ceux qui dévoilent les turpitudes politiques et sociales et les dérives des institutions. Ce qui lui a valu, et lui vaut toujous, une carrière placée sous le signe des ennuis.

Charlie Hebdo : En plus de trente ans de carrière, pratiquement pas un seul de vos tournages ne s’est déroulé sans complications : censure, menaces, attentats, pressions diverses. Ce n’est pas un peu pesant, à la longue ?

Yves Boisset : C’est un choix. On ne peut pas pleurnicher, parce qu’on sait à peu près ce qu’on risque quand on choisit de traiter tel ou tel sujet. Des salades, effectivement, j’en ai eu presque à chaque film.

Ça a commencé en 1970 avec Un condé. Le film a été interdit totalement pendant plus de six mois, il y a eu douze minutes de coupées et une scène entièrement retournée : un interrogatoire de police particulièrement musclé. Cela dit, grâce à cette interdiction, le film a eu un succès qu’il n’aurait sans doute pas eu autrement. M. Marcellin était un exécrable ministre de l’Intérieur, mais c’était un excellent agent de presse.

Le cas le plus célèbre reste celui du Juge Fayard, dit « le Sheriff », sur l’assassinat du juge Renaud, avec les fameux « bip » remplaçant le mot SAC.

Là encore, la censure s’est complètement retournée : dans les salles, à chaque bip, les gens gueulaient « SAC ! ». Mais ça n’a pas empêché les emmerdements. Un soir, des mecs me sont tombés dessus en bas de chez moi, m’ont cassé le nez, entre autres. Ma bagnole, qui était rangée sur le trottoir, était entièrement défoncée à coups de masse, toutes les vitres explosées, sauf celle du conducteur, sur laquelle ils avaient marqué « bip-bip ». Je passe sur les menaces téléphoniques sur mes enfants…

Mais le plus drôle, c’est quand il y a eu la commission d’enquête parlementaire, et qu’on m’a demandé de venir témoigner sur ce que je savais du SAC. On vient me chercher avec deux voitures blindées pleines de flics, on m’amène toutes sirènes hurlantes à l’Assemblée nationale, on me fait entrer par les souterrains, encadré par des types avec fusil à pompe. Pendant une heure et demie, on me pousse au crime, on veut me faire dire des choses que j’ignore. Et, à la fin, on me dit : « Merci, monsieur, vous avez été très courageux… » Et on me lâche dans la rue, à pied. Je suis rentré en métro chez moi.

Vous vous êtes souvent frotté à l’armée. La dernière fois, c’était pour L’Affaire Dreyfus.

Le film a pu se tourner grâce à François Léotard, qui a été vachement bien sur ce coup-là – et on ne peut pas dire que j’ai beaucoup de tendresse pour ce garçon. Il nous a ouvert l’École militaire et le mont Valérien, contre l’avis de la totalité de l’état-major, y compris les socialistes. Quand je suis allé à l’École militaire, le général commandant l’établissement m’a convoqué dans son bureau, et m’a dit : « Je suis militaire depuis trente-cinq ans, et jamais je n’ai reçu un ordre aussi honteux. Vous n’aurez pas un homme, un bouton de guêtre, un fusil, au-delà des ordres écrits et spécifiques ! » Et il termine en me disant : «Monsieur, est-ce que vous pouvez me soutenir, les yeux dans les yeux, que vous pensez une seconde que le Juif était innocent ? » Ça se passait quand même en 1994…

 

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12 avril 2025 6 12 /04 /avril /2025 10:23

Il faudrait distinguer deux types d’américanisation, l’une par mimétisme qui concerne les familles aisées qui envoient leurs rejetons aux States (une année pour passer le bac américain, ou études supérieures complètes), l’anglo-américain est une première langue à égalité avec la langue maternelle, et l’american way of life est parfaitement assumé.

L’autre américanisation est plus insidieuse, c’est la colonisation douce (Dominique Noguez) ou l’américanisation subliminale de nos cerveaux (François Asselineau), elle est présente dans tous les domaines : loisirs, restauration, vêtements, musique. Américanisation du riche ou du pauvre, américanisation voulue (recherchée) ou subie, le résultat est le même. Et les deux publics peuvent se rejoindre et se retrouver dans un McDo ou dans n’importe quel autre fast food, même non américain, car c’est cela aussi l’américanisation, propager un mode de vie à l’ensemble de la planète.

Cette « américanisation » ne touche pas que la France, elle est mondiale. Même l’enseigne McDonald’s est présente à Pékin ! Alors qu’elle est absente d’Islande (depuis 2009), d’Afghanistan, d’Algérie, d’Iran et de quelques autres pays.

Mais il convient de nuancer. Le Royaume-Uni, l’Allemagne, les pays d’Europe du Nord sont américanisés presque naturellement. Les pays du bassin méditerranéen, hélas, rejoignent le mouvement ambiant. La France qui fut pendant longtemps une terre de résistance (relative) a, elle aussi, rattrapé son retard (depuis les années 80). En 2024, plus de 1500 points de vente McDo en France ! Les pays de l’Europe de l’Est, et il faudrait y inclure l’ex-Allemagne de l’Est, reste quelque peu épargnée. Le wokisme, la cancel culture, la diversité, l’inclusion et la propagande pro LGBT restent un marqueur occidental. La Roumanie, autrefois très francophile, s’est anglosaxonisée rapidement. Au début des années 2000, n’importe quel chauffeur de taxi parlait français. C’est très rare aujourd’hui. Même la Russie, dont on se plait à vanter la culture traditionnelle, n’est pas à l’abri des vents venant de l’ouest, et les ferments du libéralisme ne sont pas absents dans des sphères proches du pouvoir.

Le problème numéro 1 dans l’« américanisation » de la société française est celui de la langue, le français en voie de disparition au profit du globish. De là tout découle, la baisse du niveau éducatif et de tout esprit critique, un niveau effroyablement bas des connaissances en français, en histoire et plus généralement dans toutes les disciplines littéraires.

Mais en parallèle de ce qui précède, le plus critiquable réside dans la démission des gens concernés, tant le citoyen lambda – personne ne l’oblige à fréquenter McDo ou Disneyland – que les élites – gouvernants, élus, journalistes, scientifiques. Toutes les productions scientifiques sont majoritairement en anglais, les conférenciers s’expriment en anglais même s’il y a la traduction simultanée. Comment s’en étonner lorsque le président de la République, Emmanuel Macron, s’obstine, contre tout bon sens, à ne pas utiliser la langue qui fut celle de la diplomatie pendant des siècles. Quel mépris de la France et des Français ! Ce qui est vrai de la France l’est aussi pour la Wallonie, pour la Suisse romande et pour le Québec. La menace ne pèse pas que sur le français, elle concerne aussi l’allemand et l’italien.

On feint aujourd’hui de « découvrir » ce qu’était l’USAID, cette agence créée en 1961 sous l’Administration Kennedy, alors que derrière les façades de l’aide et du développement, l’USAID est un outil au service du gouvernement américain. L’USAID a été utilisée par la CIA pour s’infiltrer dans les milieux politiques, soutenant des mouvements d’opposition dans des régimes ennemis. À titre d’exemple, la Bolivie d’Evo Morales expulse, en 2013, l’USAID en l’accusant d’être présente pour des raisons politiques et non humanitaires. En 2012, la Russie expulse l’USAID en raison d’accusations d’ingérence politique et de financement de groupes d’opposition.

Le démantèlement de l’USAID n’aura aucune conséquence bénéfique en Europe. Les dégâts de l’américanisation continueront comme par le passé sous d’autres noms avec d’autres prétextes et en agitant les bons sentiments moraux, le tout au nom de la Liberté et de la Démocratie et en diabolisant un Ennemi, il a été nazi, puis soviétique et maintenant russe et/ou chinois. Et les courroies de transmission étatsuniennes préparent les cerveaux à la guerre au nom de la Démocratie. Rien ne change.

 

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12 avril 2025 6 12 /04 /avril /2025 10:16

A Nancy depuis le 17 mars, la direction de l’immigration et de l’intégration est fermée au public, selon L'Est républicain. En cause, une réorganisation interne du service de la préfecture de Meurthe-et Moselle. Il s’agit de laisser le temps aux fonctionnaires de la préfecture de rattraper le retard accumulé, entre autres détruire les titres de séjour périmés qui s’entassaient. Mais, surtout, le service est l'objet d'une enquête. En janvier 2025, une fonctionnaire de ce service, âgée d’une quarantaine d’années, a été mise en examen pour corruption passive, aide au séjour irrégulier d’étranger en bande organisée, faux et usage de faux.

Cette fonctionnaire aurait falsifié grossièrement des documents en échange de 25.000 euros par dossier. Une source anonyme a attiré l’attention de l’Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (OLTIM). En tout, une quinzaine de dossiers falsifiés ont été décelés, tous ayant pour point commun d’être passés entre les mains de la mise en cause. Quasiment tous les bénéficiaires de cette combine sont des hommes d’origine algérienne. La fonctionnaire a été incarcérée. Elle risque la prison ferme, son avocate a pourtant tenté de négocier un bracelet électronique, invoquant la maladie de sa cliente et le jeune âge de son petit garçon, âgé de 10 ans. Pourtant, l’ex-fonctionnaire de la préfecture s’est vue placée en détention provisoire. Les peines liées au délit d’aide à l’entrée et au séjour irrégulier peuvent aller jusqu’à 15 ans d’emprisonnement et un million d’euros d’amende.

Ce cas n’est pas un cas isolé. À Boulogne-Billancourt, la chef du service des étrangers de la sous-préfecture était jugée, en février 2025, pour avoir délivré une dizaine de titres de séjour et de récépissés à des étrangers contre de l’argent. Réquisition : trois ans de prison, dont deux avec sursis, et 20.000 euros d’amende pour corruption passive et modification frauduleuse de données dans un système de traitement. Une interdiction d’exercer dans la fonction publique a également été réclamée. Elle a été reconnue coupable en délibéré et condamnée à trois ans de prison, dont deux avec sursis. Son année de prison sera effectuée à domicile, avec bracelet électronique. Cette peine est assortie d’un euro symbolique de dommages et intérêts.

Quelques mois plus tôt, en juin 2024, une fonctionnaire de la sous-préfecture de Béziers a été accusée d'avoir délivré illégalement des titres de séjour, avec l'aide de quatre complices, dont son compagnon. Ces documents, obtenus contre rémunération, ont été attribués à des ressortissants marocains, certains impliqués dans un trafic de drogue. L'enquête a révélé 41 dossiers suspects, avec des paiements d'environ 180.000 euros. Les suspects ont été arrêtés et des biens ont été saisis.

En 2020, ce ne sont pas moins de 160 étrangers qui auraient profité de la corruption d’un employé préfectoral de la sous-préfecture de Saint-Germain-en-Laye. L’accusé a été reconnu coupable et condamné à un an de prison ferme, deux ans de prison avec sursis et 10.000 euros d’amende, avec une interdiction d’exercer dans la fonction publique.

 

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5 avril 2025 6 05 /04 /avril /2025 10:25

C’est la France, que voulez-vous. Le gars reste dix ans au service du pantin Macron, dont il avait la signature, ce qui explique la théâtralité du faux président, et dès que le naufrage de la Macronie devient évident, le mec débarque en parachute à la Société Générale, célèbre pour ses frasques et ses pertes.

A la Société Générale, Kohler fera ce qu’il a toujours fait au gouvernement : des fusac, c’est-à-dire des mariages ou des absorptions de grandes entreprises, mais aussi la vente des bons morceaux de la France à l’étranger. Traduction : notre État est totalement sous la coupe du privé.

Avec ce transfert, la Société Générale récupère le vrai président de la République, qui laisse l’homme de théâtre s’agiter pour la galerie. Autant dire que le Macron est encore plus à la ramasse. Pour la presse mainstream, c’est-à-dire qui ment aux enfants (le grand public), il s’agit juste du départ du secrétaire général de l’Élysée, une valse comme une autre.

Les mises en examen d’Alexis Kohler ? Tout le monde s’en fout, c’est la norme, en république des loges. Tout est permis aux oligarques. Vous pouvez parier que Sarkozy ne fera pas un jour de prison réelle, malgré son lourd passé de néocon français, avec ses épisodes troubles, émeutes, attentats et autres guerres d’élimination.

Alexis Kohler lui-même s’en fout, puisqu’il ne s’est même pas déplacé devant la commission des finances de l’Assemblée, présidée par le LFI Coquerel, pour l’affaire Nestlé. L’affaire MSC, une prise illégale d’intérêts dans une affaire familiale, le poursuit gentiment depuis 2022 mais ne l’a pas empêché d’enchaîner les quinquennats.

Tout cela échappe au grand public, qui a d’autres chats à fouetter : cela ne veut pas dire que c’est insignifiant, ni qu’il faut lâcher l’affaire, ou les affaires, mais c’est si commun dans notre république corrompue que plus personne ne s’offusque, tout le monde trouve ça naturel, presque normal. Nos oligarques ou hommes politiques sont corrompus, voilà tout. Ils sont la corruption, passant de l’univers politique à celui de la Banque ou des affaires, parfois via les médias, et finissent dans des fromages confortables, au Conseil d’État, au Conseil constitutionnel, au Sénat, toutes ces planques dorées. Ou alors dans un château, comme Thierry Breton. L’Ancien Régime en vérité n’a jamais disparu. Il y a les privilégiés, et les autres.

Pourvu, pour tous ces privilégiés, que le peuple français ne se réveille pas à nouveau, comme en novembre 2018. Il est vrai que le Gaulois est lent à la comprenette.

 

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5 avril 2025 6 05 /04 /avril /2025 10:22

Le maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, a été placé dimanche en détention provisoire par un tribunal, ont annoncé les médias d’État et des chaînes de télévision, une décision susceptible d’attiser la colère des Turcs qui manifestent en masse depuis quatre jours dans le pays.

La décision d’incarcérer le principal rival politique du président Tayyip Erdogan intervient alors que le principal parti d’opposition, les dirigeants européens et des dizaines de milliers de manifestants ont dénoncé les actions menées à son encontre, les jugeant politisées.

Selon le tribunal, Ekrem Imamoglu et au moins 20 autres personnes ont été emprisonnées dans le cadre d’une enquête pour corruption. Une décision distincte dans une enquête liée au terrorisme n’a pas encore été rendue.

Ekrem Imamoglu devait annoncer, ce dimanche, sa candidature à la prochaine élection présidentielle pour laquelle Erdogan visera un nouveau mandat. Imamoglu devait être officiellement intronisé par le Parti républicain du peuple (CHP), première force d’opposition.

L'opposition turque avait convoqué, vendredi 21 mars, une "nuit de la démocratie" en appelant à un grand rassemblement vers lequel ont convergé au moins 10 000 personnes. Au troisième jour de manifestations, les protestataires ont afflué vers la mairie d'Istanbul à l'appel du Parti républicain du peuple, première force d'opposition, à laquelle appartient Ekrem İmamoğlu. Deux ponts et plusieurs grands axes permettant d'atteindre le siège de la municipalité ont été fermés à la circulation pour 24 heures.

Depuis l'arrestation d'İmamoğlu, des milliers de personnes se sont rassemblées à l'hôtel de ville d'Istanbul pour des rassemblements nocturnes et des affrontements ont éclaté entre les manifestants et la police à Istanbul, dans la capitale Ankara et dans la troisième ville du pays, Izmir.

L'épisode le plus violent a eu lieu à l'université technique du Moyen-Orient d'Ankara jeudi en fin de journée, lorsque la police a déployé des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour disperser la foule des manifestants.

Les étudiants ont affirmé que la police avait utilisé des balles en caoutchouc, ce que le gouvernement a démenti. Le ministère de l'intérieur a déclaré que plus de 50 personnes avaient été arrêtées et que 16 policiers avaient été blessés à la suite des manifestations.


En France Marine Le Pen subit un traitement comparable. Comme Fillon à qui l’on avait coupé la chique pendant la campagne présidentielle. La Turquie peut donc intégrer l’UE sans problème, elle maîtrise parfaitement les techniques de la démocratie.

 

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5 avril 2025 6 05 /04 /avril /2025 10:14

Classe de première générale. En conseil de classes, le directeur a annoncé que l’établissement allait prendre des mesures drastiques contre la triche qui s’est développée de manière exponentielle, ce qui a incité les élèves honnêtes à s’insurger et à se plaindre. Les premières places sont en effet occupées par ChatGPT, conseiller particulier et secret d’une quinzaine d’élèves de la classe. 15 sur 35, cela commence à faire un pourcentage conséquent.

Exit les techniques de triche à l’ancienne, les formules inscrites dans la trousse ou dans la paume de la main, les antisèches dans les chaussettes, sans parler des astuces drôles et ingénieuses imaginées par Les Sous-doués. Les élèves s’arrangent juste pour garder leur téléphone. Pour cela, rien de plus simple : ils en ont un second, qu’ils déposent dans la bannette placée à cet effet sur le bureau du professeur lors des contrôles. Lorsque le professeur distribue le sujet, ils le prennent en photo, l’envoient à leur assistant électronique américain qui, en deux ou trois secondes, leur propose un devoir qu’ils n’ont qu’à recopier. Comme dans tous les réseaux, les fissures sont venues du facteur humain : la solidarité dans les classes a ses limites et l’ombre menaçante de Parcoursup est venue mettre à mal l’omerta complice du groupe.

Je ne blâme pas les professeurs. Il est pratiquement impossible d’exercer une surveillance parfaite sur une classe de plus de 35 élèves dans une salle mal agencée, sans espace entre les rangs, quand l’Éducation nationale n’a pas encore livré les exosquelettes qui permettront d’avoir des yeux dans le dos. Les futurs professeurs seront peut-être génétiquement améliorés de manière à avoir des yeux de mouche…

Pourquoi les élèves trichent-ils autant ? Ils ont, évidemment, tous les défauts de leur génération, c’est entendu. Mais la plupart des tricheurs font partie des meilleurs élèves, et des plus ambitieux. La réforme du baccalauréat, que vous avez peut-être suivie de loin, a fait de chaque contrôle une pierre du fameux sésame. Mais peu se soucient vraiment du bac. L’enjeu réel, c’est Parcoursup, la plate-forme d’entrée dans l’enseignement supérieur. Or Parcoursup est ouvert de janvier à mars de l’année de terminale. Ainsi, les élèves montent leur dossier de candidature avec leur premier bulletin de terminale et les trois bulletins de première. Parcoursup reprenant les moyennes annuelles des élèves, chaque contrôle compte et les stratégies de triche prennent tout leur sens.

 

Une seule solution, demander aux candidats de se présenter à poil aux examens.

 

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5 avril 2025 6 05 /04 /avril /2025 10:10

Lancé en 2011 par Bertrand Delanoë, qui se vantait d’inaugurer là « une première mondiale », le service Autolib’ s’est arrêté à Paris le 31 juillet 2018, la mairie de Paris rompant le contrat qui la liait au groupe Bolloré jusqu’en 2023. Comme il faut un coupable, on l’a accusé de mauvaise gestion, n’ayant « pas trouvé son modèle économique dans la capitale », disait pudiquement l’entourage d’Anne Hidalgo. Comme nous l’écrivions alors ici, « avec un déficit cumulé de 300 millions d’euros, dont 233 revenaient aux communes au terme du contrat », la facture allait être salée. Sept ans plus tard, la Justice vient de trancher : les communes vont devoir payer. Et cher.

Au terme de sept années de procédure, la Justice a rendu son verdict le 21 février dernier : il faut payer au groupe Bolloré les 75,5 millions d’euros d’indemnités qui lui sont dues. Sommes à répartir entre les communes adhérentes du syndicat Autolib’ Vélib’ Métropole (SAVM), rebaptisé aujourd’hui Agence métropolitaine des mobilités partagées.

Sachant que le couperet tomberait, le syndicat avait déjà provisionné, entre 2019 et 2023, une partie des sommes, mais il reste 43 millions à trouver avant le 25 avril 2025. Les sommes sont colossales, pour des communes dont les finances sont parfois durablement plombées par le coût des émeutes de 2023, et le recours entrepris devant le Conseil d’État ne sera de toute façon pas suspensif, nous dit Le Parisien.

On lit ainsi que la facture sera soit réglée intégralement aujourd’hui, soit échelonnée sur cinq ans avec des intérêts complémentaires. La dette, fonction du nombre de stations Autolib’ qui avaient été installées sur la commune, s’élève au moins à 38.640 euros par station. En tête, Nanterre : 1,275 millions d’euros, 2,6 millions pour le territoire de Grand Paris Seine Ouest (GPSO, huit villes) ; en Seine-Saint-Denis, Drancy doit verser 548.000 euros, Saint-Ouen 463.000, Saint-Denis 126.000, Bagnolet 253.000. Dans le Val-de-Marne, c’est 380.000 euros pour Alfortville, 210.000 à Fontenay-sous-Bois et 800.000 pour Créteil…

Non contente d’entraver la circulation des Franciliens sur le périphérique et de vouloir leur interdire de pénétrer dans Paris intra-muros, Anne Hidalgo leur laisse, comme aux Parisiens eux-mêmes, une dette abyssale en guise de cadeau d’adieu.

 

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5 avril 2025 6 05 /04 /avril /2025 09:58

Dhoihir Dhoulkamal était ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale des Comores jusqu’au remaniement du gouvernement d’Azali Assoumani, en juillet dernier, et donc à ce titre, protégé par son immunité diplomatique. Mais six mois et un cyclone plus tard, il est sous le coup d’un mandat de recherche international, visé par une enquête préliminaire pour des fraudes présumées de... 251.000 euros à la caisse d’allocations familiales (CAF) entre 2015 et 2022. Hélas, confie le procureur de Saint-Denis (Réunion) au journal Le Monde, « nous ne savons pas où il se trouve, ni comment le contacter malgré nos recherches ».

L’affaire, révélée en 2020, fit scandale dans l’océan Indien, mais guère au-delà. La métropole est en guerre contre le Covid-19, alors plus préoccupée de savoir s’il faut boire son café debout ou assis que des détournements de fonds des élites mahoraises. Né à Sima-Anjouan, Dhoihir Dhoulkamal a fait ses études à Montpellier avant de devenir responsable de la Maîtrise d’œuvre urbaine et sociale à la société immobilière de Mayotte (SIM), puis député à l’Assemblée de l’Union pour un mandat de cinq ans, vice-président de l’Assemblée et, enfin, commissaire aux finances jusqu’en 2015. C’est à cette date qu’il commencerait à ponctionner les services sociaux français.

Jusqu’en 2020, année où il prend ses fonctions ministérielles aux Comores, il aurait donc détourné, avec son épouse, quelques 251.000 euros en allocations diverses : allocations familiales, aides de rentrée scolaire, CMU, prime de Noël, etc.

 

Entre nous, ce ministre manque d'envergure. Sarkozy pourrait peut-être lui donner quelques conseils.

 

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16 mars 2025 7 16 /03 /mars /2025 08:54

Peur du terrorisme, peur du covid, peur du climat, et maintenant peur des Russes. Le pouvoir nous dirige par la peur. À chaque fois c’est la même chose. Le pouvoir veut se montrer indispensable, et faire l’Union Sacrée derrière lui. Il veut justifier des dépenses inconsidérées afin de mettre plein de fric dans les poches des déjà ultra-riches.

Grâce au Covid, les trusts pharmaceutiques se sont gavés et les grands groupes internationaux ont pu, et peuvent encore, racheter ou remplacer les petites entreprises qui ont fait, et font encore faillite grâce au confinement. Grâce au climat, les industriels de la transition énergétique peuvent à leur tour se gaver. Maintenant, grâce à la peur des Russes, c’est au tour des marchands de canons.

Par ailleurs, comme le dit Bourgeon dans Les passagers du vent : « Il n’est rien de tel que le son du canon pour couvrir le chuchotement des mutins ». Je me souviens aussi de mon père qui, quand j’étais petit, et à qui je parlais de révolution, me disait : « La révolution ? elle n’aura jamais lieu ; car, au moment où on s’en rapprochera, ils déclencheront une guerre ! »

Voilà, nous y sommes…

 

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16 mars 2025 7 16 /03 /mars /2025 08:51

Incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a annoncé dimanche son avocat, François Zimeray au Figaro, confirmant une information du JDD . « Boualem Sansal n’accepte pas qu’à son incarcération pour délit d’opinion s’ajoutent des pressions pour qu’il change d’avocat », précise son conseil.

Dans sa chambre pénitentiaire de l’hôpital Mustapha d’Alger, où il est soigné pour un cancer, l’écrivain franco-algérien de 80 ans, arrêté le 16 novembre dernier au titre de l’article 87 bis du code pénal algérien, qui sanctionne « tout acte visant la sûreté de l’État » ou « l’intégrité du territoire », a reçu lundi 17 février la visite d’hommes l’invitant à prendre un « avocat français non juif »  afin de faciliter sa défense, avait appris mercredi Le Figaro d’une source proche du dossier.

« Privé de contact avec ses proches, sans accès au dossier, dans l’incapacité de se défendre, il commence à perdre espoir », explique aujourd’hui son avocat, qui ajoute que la thérapie de l’écrivain a été interrompue. Un ensemble de raisons qui ont décidé Boualem Sansal à « se mettre en grève de la faim ». « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d’un procès équitable », a aussi affirmé Me Zimeray.

Depuis l’interpellation de l’écrivain, il y plus de trois mois, Me Zimeray, qui a par le passé défendu Aung San Suu Kyi, Asia Bibi ou encore aujourd’hui Paul Watson, n’a jamais pu obtenir de visa pour rendre visite à son client, qui est représenté sur place par trois avocats algériens désignés par le bâtonnier d’Alger.

Mi-décembre, la chambre d’accusation de la cour d’appel d’Alger a rejeté la demande de remise en liberté de Boualem Sansal, critique de longue date du régime algérien, qui lui reproche notamment des propos tenus auprès du média français Frontières au sujet du Sahara occidental, dont Paris a reconnu la souveraineté marocaine. « Quand la France a colonisé l’Algérie, toute la partie ouest de l’Algérie faisait partie du Maroc : Tlemcen, Oran et même jusqu’à Mascara. Toute cette région faisait partie du royaume », avait notamment déclaré l’écrivain, également connu pour son combat contre l’islamisme.

Mardi, Le Figaro a publié une tribune du comité de soutien à Boualem Sansal, appelant le président Emmanuel Macron à utiliser « des leviers » pour le « faire libérer ». Y est notamment évoquée « une remise en cause du régime favorable des visas consenti à l’Algérie par l’accord du 27 décembre 1968 ».

 

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