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1 novembre 2025 6 01 /11 /novembre /2025 10:28

Par nature, le terme de « con » est subjectif. Ce qui se vérifie devant les tribunaux, surtout ceux spécialisés dans le droit de la presse. Ainsi, dire de quelqu’un qu’il est un « gros con » peut valoir une double condamnation en cas de plainte. « Gros », c’est de la diffamation, mais cela peut encore se prouver, le surpoids demeurant une notion plus ou moins subjective. Mais « con », c’est de l’injure. Et il n’y a rien à plaider ; juste à demander combien on devra payer.

Bruno Fuligni, qui n’est pas la moitié d’un maluche, n’évoque donc, dans son dernier ouvrage, Les Politiciens les plus cons de l’Histoire, que des cons morts ; ceux qui ne risquent pas de le traîner devant les tribunaux. Mais ce pourrait être le cas de leurs descendants. Dans l’absolu, oui. Mais on voit mal ceux d’Ala ad-Din Muhammad II (1169-1220) venir lui envoyer du papier bleu. En effet, ce brave homme, accessoirement empereur du Khwarezm, en Asie centrale, faillit bien devenir un second Alexandre le Grand. En 1218, il conclut un traité d’alliance avec Gengis Khan en personne. Au premier la domination sur l’Occident et celle sur l’Orient pour le second. Du « win win », comme on dirait aujourd’hui. Sauf que cette andouille d’Ala ad-Din ne trouve rien de plus finaud d’aussitôt attaquer une caravane de Gengis. Ce dernier, pantois devant une telle boulette, lui envoie trois ambassadeurs, histoire de mettre l’affaire au clair. Et l’autre andouille en tue un et tond les deux autres, humiliation suprême. Résultat ? Le sens de l’humour de Gengis Khan étant singulièrement limité, il mobilise son armée et, deux ans plus tard, rase l’embryon d’empire khwarezmien. Avouez que c’est ballot.

Si on laisse le mot "con" de côté, avouons qu’il existe, malgré tout, des crétins objectifs ne pouvant que forcer l’admiration, tel Pierre-François Gossin (1754-1794), député conventionnel si légaliste qu’il n’hésite pas à travailler pour le compte des Prussiens occupant alors la Meuse. Plus tard condamné à la peine de mort pour haute trahison par ses amis révolutionnaires, il a la chance d’échapper à l’appel des suppliciés. Respectant l’autorité de la chose jugée, il descend de la charrette et monte tout seul comme un grand à l’échafaud. C’est ça, d’avoir le légalisme chevillé au corps, quitte à ce qu’il soit coupé en deux.

Pourtant, la bêtise n’exclut pas le manque de logique, tel qu’en témoigne l’entêtement d’un certain Ernie Chambers, élu du Nebraska, né en 1937 et athée militant. À tel point qu’il assigne Dieu en justice pour être responsable de « la mort, la destruction et la terreur généralisée de millions et de millions d’habitants de la Terre ». Mais la plainte n’est pas recevable, le tribunal faisant remarquer que le Tout-Puissant ne possède pas d’adresse officielle à laquelle faire parvenir l’assignation. Qu’à cela ne tienne, rétorque cet esprit fort : « S’il est omniscient, il aura forcément connaissance du courrier. » L’affaire est, depuis, au point mort. Surtout que personne n’a jamais compris pourquoi quelqu’un qui ne croyait pas en Dieu voulait lui intenter un procès. C’est-à-dire qu’il croyait à une entité dont, par ailleurs, il niait l’existence. Faudrait savoir.

Dans un registre similaire, l’entêtement idéologique n’est pas toujours bon conseiller, à en croire le funeste destin de Péter Vàlyi (1919-1973), ministre des Finances de la République de Hongrie. Voulant vanter les réussites de l’industrie locale, c’est en grande pompe qu’il visite le combinat sidérurgique Lénine, sis à Miskolc, trébuche sur une passerelle et se vautre dans un creuset empli de fonte en fusion. « Un confondu », note l’auteur, malicieux.

Et une petite dernière, pour la route. Qui se souvient encore d’Adolphe Pédebidou (1854-1925), député républicain des Hautes-Pyrénées ? Hormis son patronyme rigolo, il est connu pour avoir été le passager d’un train s’étant vautré dans le Clain, jolie rivière poitevine. Ce qui fait écrire à Bruno Fuligni : « Il est le seul parlementaire de l’Histoire mort noyé en chemin de fer. »

Ne reste plus qu’à attendre un prochain volume, consacré à notre actuel personnel politique. Il y a de quoi faire.
 

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1 novembre 2025 6 01 /11 /novembre /2025 10:17

Ce 23 octobre, chez Christie’s Paris, un monochrome d'Yves Klein a atteint les 18,375 millions d’euros. Le tableau est du beau bleu propre à l’artiste, le fameux pigment « IKB » (International Klein Blue). Mais cela vaut-il cette somme ?

Bien des tableaux intéressants étaient mis en vente le même jour : des Nicolas de Staël, un Vlaminck (ils ont atteint entre 400.000 et 500.000 euros), des Renoir, un Morisot (Julie Manet à la perruche, qui a dépassé le million)… De tels prix font pâle figure par rapport aux presque 18,4 millions qu’a atteints ce monochrome, California (1961). L'énorme toile a-t-elle été vendue au mètre ?

Yves Klein (1928-1962) a connu la conjonction de l’apogée de l’art abstrait et de l’émergence de l’art conceptuel. Premier concept qu’il applique : le filon du monochrome. Mais dans un monde concurrentiel, il est impératif de se spécialiser pour se démarquer. D’autant qu’il y avait déjà eu le Carré blanc sur fond blanc de Malevitch (1918)… Ce sera donc le bleu, concept dans le concept. Que fera d’autre Soulages, en choisissant le noir, en 1979 ?

Qu’un peintre aime la belle teinte, on ne peut que l’en féliciter. La beauté a été tellement conspuée, au XXe siècle ! Alors, mieux vaut le profond bleu IKB qu’un bleu louche ou qu’un bleu sale. Mais l’idée du monochrome total, elle, remonte à notre loustic national Alphonse Allais. Son imagination était telle qu’il a tourné en dérision, par avance, beaucoup de nos snobismes. Dans son Album Primo-Avrilesque (1897), il inventa le principe du monochrome décliné en sept tons. Dont les trois mentionnés pour Malevitch, Soulages et Klein : le blanc (Première communion de jeunes filles chlorotiques par un temps de neige), le noir (Combat de nègres dans une cave, pendant la nuit), le bleu (Stupeur de jeunes recrues apercevant pour la première fois ton azur, ô Méditerranée !).

On a, depuis, relié l’humour d’Allais au dadaïsme, au surréalisme, en raison de son côté absurde. Mais Allais n’a pas inventé l’absurde, qui existe depuis que l’humour est né. Il a élevé la blague potache, assaisonnée de l’esprit du boulevard et des rapins montmartrois à la hauteur d’un art - un art de la dérision. Voir ses idées reprises très sérieusement par des artistes du XXe siècle, ne manque pas de sel.

Si le talent se mesure à l’aune du succès, force est de dire que Klein est talentueux. Pensez, 18,4 millions ! Combien le collectionneur qui l’a acquis en 2005 a-t-il fait de bénéfice en revendant la toile chez Christie’s ? On ne le sait pas. Acheté à une galerie, le tableau passe d’une main privée à une autre. La plus-value demeure dans l’ombre.

La somme est propre à épater le bourgeois imbu de modernisme. Mais que les monochromes, qu’ils soient blancs, noirs ou bleus, sont ennuyeux quand on les compare à un tableau de J.-B. Oudry : Le Canard blanc (1753). Il représente «sur un fond blanc tous objets blancs, comme Canard blanc, Serviette damassée, Porcelaine, Crème, Bougie, Chandelier d’argent & Papier ». En la matière, non seulement les modernes n’ont rien inventé, mais ils ont fait moins bien.


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1 novembre 2025 6 01 /11 /novembre /2025 10:07

Plusieurs milliers de personnes manifestent depuis le samedi 11 octobre à Gabès, sur la côte est de la Tunisie, pour réclamer la fermeture d'un immense complexe de transformation de phosphate. Car ces usines, installées depuis 1972 par le Groupe chimique tunisien (GCT), sont accusées d'empoisonner les sols, les eaux et les habitants de la région.

La colère des habitants avait explosé la veille lorsque des images diffusées sur les réseaux sociaux avaient montré des collégiens de la région inconscients, portés à bout de bras par les pompiers, avec des masques à oxygène sur le visage. La suite d'une longue série : au total, depuis le 9 septembre, au moins 310 personnes ont été hospitalisées pour des difficultés respiratoires, vraisemblablement intoxiquées par des gaz toxiques, selon  des ONG locales.

Ville portuaire de la côte est de la Tunisie, Gabès a théoriquement tout d'un paradis terrestre. Située aux portes du désert et à quelques encablures de la mer Méditerranée, elle abrite une oasis de 7 000 hectares - la seule oasis maritime au monde. Jusque dans les années 1960, elle bénéficiait ainsi d'une végétation luxuriante, la pêche y était fructueuse et les touristes y affluaient en nombre.

Mais son visage a changé dans les années 1970 lorsque les autorités tunisiennes ont décidé d'en faire une capitale du phosphate. Ce minerai noir, nécessaire à la fabrication d'engrais, est l'une des principales ressources naturelles du pays. Depuis cinquante ans, il est extrait dans le bassin minier de Gafsa, dans l'Ouest, puis est acheminé en train ou en camion vers le Golfe de Gabès, où il est lavé et traité. On y ajoute alors de l'acide sulfurique et de l'ammoniac pour le transformer en acide phosphorique. Il est ensuite chargé dans d'immenses cargos en direction de plusieurs pays du monde, dont la France.

Mais ce business hautement lucratif pour la Tunisie - il représentait 17 % du PIB en 2020 - a un fort coût environnemental. D'abord, parce que pour transformer le phosphate, il faut beaucoup d'eau. Sept à huit mètres cubes sont nécessaires pour produire une tonne d'acide phosphorique, soit l'équivalent d'environ cinquante baignoires, rappelle un rapport publié en 2018 par la Commission européenne. De quoi vider peu à peu les sources naturelles de cet oasis.

Outre ce besoin excessif en eau, la transformation du phosphate engendre aussi des déchets particulièrement nocifs pour l'environnement. Selon le rapport de la commission européenne, la fabrication d’une tonne d’acide phosphorique engendre à elle seule cinq tonnes de déchets sous forme de boues saturées en métaux lourds et naturellement radioactives.

On estime qu'entre 10 000 et 15 000 tonnes de déchets sont rejetées par jour, soit cinq millions par an." Au fil des années, les plages bordant les usines de la GCT sont ainsi devenues des champs de boue et l'eau s'est teintée d'une couleur mercure, entre brun et gris.

En janvier 2023, le site d'investigation Vakita analysait, dans une vaste enquête liée aux engrais fabriqués à Gabès, le taux de métaux lourds présents dans ces déchets, en les comparant aux seuils réglementaires au Canada. Les résultats sont sans appel. Sur la plage de Chatt Essalem, la principale de la région, le taux de cadmium – un des métaux lourds les plus cancérogènes – était presque 900 fois supérieur au seuil maximal fixé par les autorités canadiennes. Dans les échantillons se trouvaient aussi du zinc, 85 fois plus que le seuil réglementaire, et de l'arsenic, 112 fois au-dessus de la norme.

Résultat : la biodiversité marine s'est effondrée. “On a perdu 93 % de notre biodiversité depuis les années 1970", dénonçait l'ONG locale Stop Pollution auprès de France info en 2023. "Il ne reste que 7 % des algues qui existaient avant et on est passé de 300 variétés de poissons à moins de 20."

À cela viennent s'ajouter les nombreuses fumées toxiques, de soufre et d'ammoniac, qui s'échappent des cheminées des usines", note Moaz Elbey.

Dans son étude de 2018, la Commission européenne estimait que 95 % de la pollution atmosphérique de la région de Gabès était imputable aux fumées gazeuses provenant des usines, composées de particules fines, d'oxyde de soufre, d'ammoniac et de fluorure d'hydrogène.

"Et depuis, les données de l'Agence nationale de protection de l'environnement attestent toutes de dépassements de seuils fixés par l'Organisation mondiale de la santé pour la qualité de l'air", insiste encore le journaliste. "Et si aucun document officiel n’évalue l’impact de la pollution sur la santé des habitants, plusieurs études indépendantes ont démontré la prévalence de maladies graves, notamment respiratoires dans la ville."

Face à la fronde de la population, le président tunisien Kaïs Saïed a annoncé samedi dernier dépêcher une équipe des ministères de l'Industrie et de l'Environnement chargée de "faire le nécessaire". Mais plusieurs experts sont sceptiques sur la possibilité d'assainir un complexe inauguré il y a 53 ans.

Surtout, les autorités avaient promis en 2017 de démanteler le complexe qui emploie 4 000 personnes pour le remplacer par un établissement conforme aux normes internationales. Une promesse restée depuis lettre morte.

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1 novembre 2025 6 01 /11 /novembre /2025 09:58

22 octobre 1941. Vingt-sept otages communistes tombent à CHÂTEAUBRIANT sous les balles des SS.

Lorsqu’on est venu les chercher dans le camp des otages, ils étaient tous regroupés dans la baraque 6 et le sinistre appel a commencé. Un nom tombe comme un couperet et un homme s’avance, le premier à sortir c’est CHARLES MICHELS, pâle mais bien droit, la tête haute, il a les mains enchaînées devant lui. Il monte dans la voiture cellulaire et dit à l’officier allemand : « Vous verrez comment meurt un député Français ! »

JEAN PIERRE TIMBAUD est le second ; il crie à Touya, ce policier français collabo: « Je ne suis qu’un ouvrier mais ma cotte est plus propre que ton uniforme ! » Le traître a pâli, a sorti son révolver mais l’a rengainé aussitôt.

CHARLES TÉNINE passe, il interpelle l’officier nazi: « C’est un honneur pour un Français de tomber sous les balles allemandes, mais c’est un crime de tuer un gosse ! » en désignant GUY MÔQUET qui les suit, mais qui s’exclame: « Laisse, Ténine, je suis aussi communiste que toi ». Et il crie « Adieu, les copains !»

Ils sont neuf à monter dans ce premier camion, notre benjamin est le dernier.

Un chant s’élève dans le camp: LA MARSEILLAISE ! Reprise, jaillissante, scandée, la Marseillaise des combats, de la bravoure, la MARSEILLAISE vengeresse de 93 et des grands jours de l’histoire nationale. LE CHANT DU DÉPART lui succède. Qu’ils sont beaux ces vers :

« Un Français doit vivre pour elle, Pour elle un Français doit mourir ! »

Le deuxième camion vient se ranger à son tour; la haute stature de Barthélémy apparaît; c’est le vétéran, il manque la marche du camion, mais il repousse vigoureusement le soldat qui veut l’aider à reprendre son équilibre. Huit autres de nos frères suivront. Le troisième camion se remplit, vite, le temps presse ; c’est tout juste si on aperçoit POURCHASSE, qui, tourné vers la baraque des femmes, lève les deux mains enchaînées dans un dernier adieu.

Il est 15h 15. L’officier allemand du camp salue le lieutenant Touya et prend place dans une voiture de tourisme qui vient d’arriver et va prendre la tête du lugubre cortège qui s’ébranle immédiatement vers la carrière. Les gendarmes français se fixent au garde à vous, mais beaucoup pleurent. Alors, pour briser l’intolérable silence qui dure depuis que l’embarquement a commencé, tout à coup, relate un témoignage, « la Marseillaise retentit à nouveau  et la force gagne, ELLE S’ENVOLE DES CAMIONS, irrésistible, gagne tout le camp, baraque par baraque. Notre cœur et notre colère, nos ressentiment et notre contrainte, notre résolution et nos espoirs « s’exhalent en un hymne vibrant, conquérant… Nous vivons la Marseillaise comme peu de Français l’ont sans doute vécue ».  

Quand le convoi atteint la route, brusquement, les portes des baraques du camp s’ouvrent malgré la menace du fusil mitrailleur braqué, les gendarmes ne réagissent pas tant ils sont eux-mêmes bouleversés, c’est la ruée vers les barbelés pour chanter une dernière fois avec ceux qui partent au supplice

Il est 15h25, à Châteaubriant c’est jour de marché, il y a beaucoup de monde, abasourdi d’entendre la Marseillaise chantée par ceux qui vont mourir ! Inoubliable Marseillaise !

Il est 15h30 ; le convoi passe devant la mairie, la rue du Château, la place des Terrasses et gagne le passage à niveau sur la route de Soudan. Les martyrs ne cessent pas de chanter. Dans un camion, on entend le Chant du départ : «Tremblez ennemis de la France, Rois ivres de sang et d’orgueil…»  Mais d’un autre camion, on entend aussi crier « Maman, maman !! »

Des hommes pâles, tête nue, serrant les poings, des femmes se signant. Sauf quelques traitres, c’est Châteaubriant tout entier qui communie avec ceux qui vont mourir.        

À 15h40, les trois camions arrivent à la carrière de la Sablière. Un détachement de SS est spécialement arrivé d’Angers. Ordre est donné de faire ronfler les moteurs des camions pour tenter d’étouffer les chants.

Le long de la paroi nord  de la carrière, devant un rideau d’ajoncs et de ronces, neufs poteaux sont placés de cinq mètres en cinq mètres. À douze mètres devant se tient un peloton d’exécution de QUATRE-VINGT-DIX HOMMES. Dix pour chacun. Les martyrs sont placés sont placés devant les poteaux les yeux bandés et les mains libres. Ils chantent jusqu’à la dernière minute et crient « Vive la France , vive la Russie, vive le Parti communiste, à bas Hitler ! »

Ténine crie à nouveau en allemand: « Vous allez voir comment meurt un officier français ! »

Et Timbaud, lui, leur lance un nouveau défi, comme pour les narguer:  « Vive le Parti communiste allemand ! »

Il est 15h55. Première salve.

Un officier tirera ensuite une balle dans la tête de chaque victime

Il est 16h, deuxième fusillade. Selon les paysans des environs, la Marseillaise  «chantée était encore plus vibrante ». 

Il est 16h10, troisième vague. Ce furent les même chants entrecoupés par la rafale assassine qui, chaque fois, avait déchiqueté les corps des Français. Des lambeaux de chair furent projetés dans les ajoncs et les ronces, ce qui attira les corbeaux du château. Les jours suivants, on y retrouva même les lunettes du professeur Guéguen. 

Au camp, les camarades qui avaient appris que l’exécution aurait lieu à l’heure prévue, 700 hommes et femmes, s‘étaient rassemblés dans la cour pour entendre les salves. L’un d’eux, Henri Gauthier, prend la parole, une minute de silence est observée par sept cents hommes et femmes, le cœur lourd de douleur et de haine.

Il est 17h. Les bourreaux chargent les corps pour les ramener à l’antique château. Ils sont entassés là, à gauche de l’escalier d’honneur, dans l’ancienne salle des gardes. Des sentinelles sont postées pour empêcher la population d’approcher.

Le soir est maintenant tombé.

Au camp, l’heure de l’appel a lieu comme d’habitude. Mais le bureau a oublié de rayer les noms de ceux qui appartiennent désormais à l’histoire, et quand le gendarme annonce « Charles Michels », quelqu’un répond « Mort pour la France! ». Et ainsi de suite, pour chacun des vingt-sept, spontanément dans chaque baraque.

Parmi les femmes du camp, il faut souligner l’exemplarité du courage dont fit preuve l’une d’entre elle, Léoncie Kérivel, épouse d’Eugène. Lorsqu’elle apprit que le jeune Guy Môquet faisait partie des martyrs, Léoncie alla voir le commandant du camp et lui dit: « Vous allez fusiller mon mari, je n’ai pas d’enfant, alors fusillez-moi à la place de ce gosse ! »

« Non, Madame, Guy Môquet est responsable des Jeunesses communistes de la région parisienne, il faut faire un exemple. »

 


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4 octobre 2025 6 04 /10 /octobre /2025 10:09

Il y a quelques années, expliquaient nos médias de guerre froide, les Russes ont fait sauter le gazoduc sous-marin North Stream qu’ils avaient construit pour livrer leurs hydrocarbures à l’industrie allemande. Quelles sottes gens, tout de même, que ces Popov qui décident de détruire eux-mêmes un équipement industriel dispendieux alors qu’il leur eût suffi de couper le robinet de gaz au départ de Saint Pétersbourg…

Comme cela n’a pas encore suffi pour déclencher la guerre continentale, voici qu’il y a quelques jours, les stupidissimes sbires de Poutine ont fait atterrir, en douceur qui plus est, des drones russes en territoire polonais. Ces gens ne sont décidément pas finis cérébralement puisqu’ils font exactement ce qu’il faut pour que la Pologne, et derrière elle, l’OTAN, entrent directement en guerre contre eux en Ukraine… Et quel maso tout de même que ce Poutine (du reste, ce type-là est fou, c’est bien connu !) qui a précisément fait tout le nécessaire pour que le pacifiste Macron envoie désormais patrouiller jour et nuit ses Rafales sur la frontière polono-biélorusse ! Tant pis si tout cela finit un jour par attirer la foudre nucléaire russe sur nos têtes et si toutes ces acrobaties aériennes françaises aux marches de la Biélorussie coûtent la peau des fesses au contribuable hexagonal, déjà aux portes de la mendicité aux dires de MM. Bayrou et Lecornu…

Et comme Trump, le grand protecteur étatsunien de l’Europe atlantique et de l’Ukraine bandériste, a sans doute la comprenette difficilette, il faudra donc enfoncer le clou : voici donc que trois jours plus tard l’affaire polonaise, ces mêmes Russes au Q.I. déficient s’amusent à violer l’espace aérien roumain, toujours avec des drones. Et vu que ça ne suffit encore pas pour que l’UE-OTAN, déjà engagée jusqu’aux yeux en Ukraine, devienne belligérante déclarée contre Moscou, voici que l’armée russe se serait amusée hier à survoler la frontière de l’Estonie, connue pour être le plus russophobe (et il y a de la concurrence) des trois Etats baltes. Pas pour rien sans doute que F. Dostoïevsky a écrit un roman russe intitulé L’Idiot !

L’auteur de ces lignes n’a évidemment aucun accès à quelque renseignement militaire que ce soit. Mais il a assez de connaissances élémentaires en criminologie pour savoir que dans toute enquête criminelle, il faut d’abord se poser la question « Cui prodest scelus ? », « A qui le crime profite-t-il? ».
Et là, tout s’éclaire : il crève les yeux que ces idiots de Russes ont hâte d’avoir ouvertement contre eux, de la manière la plus contondante qui soit, les Polonais, les Roumains, les Baltes, les Français, les Anglais, les Allemands… Et surtout, pour peu qu’il se laisse prendre à ces manigances grossières, le vrai chef de l’OTAN, Sir Donald en personne. Lequel n’est en rien un homme de paix mais, espérons-le, n’a peut-être pas totalement envie d’être pris pour un benêt et souhaite sans doute, s’il veut un jour engager l’US Army contre la Russie et enclencher ainsi la troisième guerre mondiale, décider lui-même du motif et de l’heure. Et non pas Macron, Ursula vdL, Kaja Kallas (ou les services secrets ukrainiens légèrement truffés de néonazis, qui l’ignore désormais ?)…

Le pire étant sans doute que pas un des « journalistes du service public de l’audiovisuel » n’aura mené l’enquête pour savoir qui il y a vraiment derrière ces provocations à répétition qui peuvent mener à la formation d’énormes champignons très malsains proliférant sur nos vertes contrées.

Mais à propos d’idiots, n’est-ce pas plutôt du côté de Radio-France et de France-Télévision, sans parler de RTL, de Télé-Bolloré et des autres médias embarqués, qu’il faut chercher, en définitive, les idiots utiles de la marche précipitée à la guerre mondiale otanienne ? 

 

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4 octobre 2025 6 04 /10 /octobre /2025 10:01

« Une telle campagne revêt un caractère confessionnel et prosélyte incompatible avec le service de neutralité du service public qui lie nos opérateurs. » Telle est la réponse donnée par MediaTransports, la régie publicitaire des gares et métros, lorsque Steven et Sabrina Gunnell ont souhaité diffuser l’affiche de leur dernier film Sacré-Cœur. 

 

 

Dans une toute récente campagne d’affichage, pour illustrer « la douceur de ville », la municipalité de Strasbourg n’a pas choisi une jeune Alsacienne en costume traditionnel, avec sa coiffe et sa robe, comme on en voyait naguère dans les fêtes populaires ou sur les podiums de Miss France. Elle a préféré « Nacera, 66 ans », une femme qui est probablement aussi française que vous et moi, mais qui a fait le choix de porter… le voile islamique. Hopla !

 

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4 octobre 2025 6 04 /10 /octobre /2025 09:56

La rentrée a eu lieu ; j’ai vu mes élèves, retrouvé mes collègues et notre chère administration.

Comme, pour des raisons multiples et variées, je suis un des seuls travailleurs de France à avoir une carrière descendante, je me retrouve cette année avec un groupe de 6e et deux groupes de 5e.

Je dis bien « groupes » et non « classes », puisque en bons petits soldats nous appliquons, le doigt sur la couture du pantalon, la réforme des « groupes de besoin » dont tout le monde sait que la durée de vie sera très écourtée. Le directeur, dont la psychologie reste pour moi un mystère, m’a attribué le groupe de 5e le plus faible. Sont donc réunis dans le même groupe vingt élèves, parmi lesquels onze ont des aménagements, tous décrits par des sigles dont je ne connais même plus la signification : PPRE, PPS, PAP, PAI. Certains ont des problèmes de compréhension, d’autres savent à peine lire et quasiment pas écrire, d’autres ont des problèmes de santé, d’autres de lourds soucis psychologiques.

Une semaine après la rentrée, je vois arriver dans ce groupe un élève du dispositif ULIS [unités localisées pour l'inclusion scolaire] qui prend en charge les enfants atteints d’un handicap. Nous en avons une quinzaine, dans le collège. On m’explique donc qu’il va être inclus en cours de français. La raison ? Nous n’avons pas le personnel suffisant pour assurer toutes les heures d’accompagnement des enfants « à besoins particuliers » et, donc, on compte sur moi pour m’occuper de ce garçon autiste qui me demande de faire cours la porte ouverte et qui n’écrit quasiment pas. Après tout, il y en a déjà trois autres dans le groupe qui n’écrivent pas, on n’est pas à un près.

J’apprends alors que l’un des rares élèves de la classe ne bénéficiant pas d’un aménagement a été le pire cas disciplinaire de l’année dernière et a déjà subi, en 6e donc, un conseil de discipline. Mes collègues me mettent en garde à son sujet. J’enregistre l’information, mais je sais que je serai de toute façon seule pour affronter ses incessants débordements.

Vendredi, le directeur a frappé à la porte au début d’un cours. Il m’amenait une nouvelle élève. Arborant un grand sourire, goguenard, il m’a expliqué que cette jeune fille arrivait tout droit du Maroc et ne parlait absolument pas le français. Il a continué en me disant qu’il avait spécialement demandé à ce qu’elle soit dans mon groupe, qu’il avait toujours pensé qu’enseigner en classes préparatoires était facile et que l’on verrait, face à ce groupe, de quel bois j’étais faite.

J’ai exprimé mon étonnement face à cette espèce de défi puéril qu’il semblait me lancer, lui ai dit que j’allais bien sûr faire de mon mieux pour accompagner ces élèves tout au long de l’année et les faire progresser, puis je l’ai remercié pour cette décision qui venait de me donner l’impulsion suffisante et décisive pour demander ma mise en disponibilité pour l’année prochaine - ce que j’ai fait dès la fin de la journée. Voilà, on va arrêter de jouer.
 

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4 octobre 2025 6 04 /10 /octobre /2025 09:52
2 morts, 4 blessés

 

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4 octobre 2025 6 04 /10 /octobre /2025 09:48

Trente ans de privatisation, et au bout du compte… un retour au bercail. Londres vient d’acter la renationalisation progressive de son réseau ferroviaire d’ici 2027. Une volte-face spectaculaire qui en dit long sur l’échec du modèle que la France… est en train de mettre en place.
Billets hors de prix, trains systématiquement en retard, dividendes mirobolants pour les actionnaires, infrastructures laissées à l’abandon : le bilan est accablant. Un voyageur britannique paie en moyenne cinq fois plus cher son billet qu’un Français, pour un service objectivement plus médiocre. Les statistiques parlent d’elles-mêmes : à peine 67 % de ponctualité, contre 87 % pour la SNCF — pourtant régulièrement brocardée en France.

Le symbole du naufrage reste l’accident de Hatfield en 2000, conséquence directe du sous-investissement. La compagnie privée Railtrack, censée gérer l’ensemble des infrastructures, a fait faillite en six ans. Premier domino à tomber, annonciateur d’une privatisation aussi dogmatique que calamiteuse.
C’est le travailliste Keir Starmer qui orchestre aujourd’hui le grand retour de l’État. South Western Railway a été la première compagnie rapatriée dans le giron public en mai, suivie de c2c en juillet. Le projet prévoit la création d’un mastodonte unique, Great British Railways (GBR), censé réunifier réseau, infrastructures et opérateurs.

La ministre des Transports Heidi Alexander a parlé d’« adieu à 30 ans d’inefficacité ». Le Premier ministre, lui, promet des trains plus confortables, une billetterie simplifiée et des services enfin dignes du XXIᵉ siècle. Mais derrière ces promesses, c’est bien une rupture idéologique qui s’esquisse : après avoir caricaturé Jeremy Corbyn comme un nostalgique de l’État-providence, les travaillistes appliquent aujourd’hui une partie de son programme.

Le contraste est saisissant. Alors que la France s’ouvre à la concurrence (Trenitalia, Renfe, Transdev…), le Royaume-Uni, qui a servi de modèle aux libéraux français, fait exactement le chemin inverse. Un système présenté naguère comme l’avenir s’effondre sous le poids de ses propres contradictions. Les économistes parlent pudiquement « d’un monopole naturel mal découpé ». Traduction : chaque compagnie privée avait, de fait, la mainmise sur sa zone, et la concurrence n’a jamais existé.
 

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4 octobre 2025 6 04 /10 /octobre /2025 09:42

Les démocraties libérales européennes connaissent depuis plusieurs décennies un paradoxe grandissant : alors qu’elles se présentent comme les garantes des libertés publiques, elles multiplient les dispositifs normatifs qui restreignent, contrôlent et encadrent les comportements individuels. Ces mesures ne se donnent jamais pour ce qu’elles sont – des contraintes supplémentaires – mais se justifient systématiquement au nom de principes supérieurs : la santé publique, la sécurité, la lutte contre la haine, la solidarité, la protection de l’environnement ou des mineurs.

La mécanique est constante : une contrainte est introduite (interdiction, taxe, obligation, surveillance). Elle est justifiée par une valeur morale consensuelle (sauver des vies, protéger les enfants, défendre la planète, accueillir les réfugiés).

Le pouvoir politique en sort renforcé, et la contestation neutralisée. Ce recours permanent à la vertu pour justifier l’extension de la sphère normative explique la difficulté à critiquer ces mesures sans apparaître comme « irresponsable », «insensible » ou « extrémiste ».

Exemples nationaux :

- Limitation de vitesse à 80 km/h (2018) : justifiée par un impératif de sécurité routière, elle a entraîné un maillage accru de radars et une hausse des amendes. La baisse de mortalité a été marginale, comparable aux tendances préexistantes5. Elle a en revanche contribué à nourrir le ressentiment des zones rurales et à catalyser le mouvement des Gilets jaunes.
- Loi Avia (2020) : présentée comme lutte contre la haine en ligne, elle imposait un retrait en 24h des contenus signalés. Le Conseil constitutionnel l’a censurée pour atteinte disproportionnée à la liberté d’expression6.
- Pass sanitaire et vaccinal (2021–2022) : instruments de contrôle social justifiés par la santé publique, ils ont conditionné l’accès à la vie sociale et divisé la société en « bons » et « mauvais » citoyens. Les rapports officiels européens soulignent que le certificat COVID a facilité la libre circulation et incité à la vaccination, mais ses effets directs sur la transmission restent largement discutés.

Moins un État est souverain, plus il devient tatillon : impuissant sur la scène internationale, il se rattrape par un contrôle accru des comportements privés. Ce rétrécissement de la souveraineté externe s’accompagne d’une extension de la contrainte interne, donnant naissance à une forme de totalitarisme doux, où la liberté est sans cesse suspendue au nom de motifs vertueux.

À première vue, le « despotisme doux » semble bien être l’apanage de la gauche. C’est elle, en effet, qui s’est faite la championne de la morale publique et du progressisme universel. Au nom de l’égalité, de l’inclusion, de la lutte contre les discriminations ou encore du salut écologique, elle a multiplié les textes qui encadrent, surveillent et corrigent la conduite des citoyens.

 

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