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10 mai 2025 6 10 /05 /mai /2025 10:16

Un sondage a fait la une de tous les médias, au cours des derniers jours. 79 % de Français seraient favorables à l’installation de portiques à l’entrée des établissements scolaires. Il semble que chacun se fasse sa propre représentation de ce que seraient ces portiques. Certains doivent imaginer des détecteurs de métaux ultra-sophistiqués, comme dans les aéroports ou les prisons, avec un scanner pour les sacs… D’autres, plus réalistes, pensent que de simples tourniquets, comme on en trouve déjà dans de nombreux lycées, suffiraient. Mais suffiraient à quoi ? Un établissement scolaire est un lieu très spécifique, qui est à la fois ouvert et fermé. 

Jusqu’à présent, la préoccupation essentielle de la plupart des directeurs était d’empêcher les élèves de sortir et de vérifier leur présence au cours de la journée, pas de les empêcher d’entrer. Ceux que l’on essaie d’empêcher d’entrer, ce sont les extérieurs, qui font assez facilement le mur quand il y a un dispositif de sécurité à l’entrée ou qui empruntent les badges d’élèves inscrits pour s’introduire. Reste la reconnaissance faciale, dont on entend parler. Et là, on croit marcher sur la tête, dans cette spirale sécuritaire absurde où l’on aura toujours deux pas de retard tant que l’homme sera mortel et que certains auront de mauvaises intentions.

L’élève qui a tué et blessé ses camarades à Nantes faisait partie des effectifs de l’établissement. Il aurait donc passé tous les contrôles : il aurait passé le tourniquet, aurait pu badger si tel avait été le système en place dans ce lycée, il aurait même passé des contrôles biométriques. Il n’aurait évidemment pas apporté de couteau de chasse s’il y avait eu un détecteur de métaux. Il aurait alors pris un couteau avec une lame en céramique ou l’une de ces armes en alliage plastique-résine qui ne se détectent pas. 

Le souci n’est pas l’outil que l’on utilise mais la main qui le tient. Lors d’un stage en hôpital psychiatrique pour enfants, j’ai vu au cours d’un déjeuner une adorable fillette de huit ans planter avec un calme stoïque une fourchette dans la main de son voisin parce qu’il avait eu l’impudence de lui voler son yaourt. Si un élève veut frapper un camarade, un compas, un clavier d’ordinateur, un casque de moto font parfaitement l’affaire. Et tout établissement scolaire a un local technique dans lequel on trouvera tournevis, marteaux, perceuses et autres accessoires utiles.

Les Français sont donc prêts à ce que l’État dépense des millions dans des investissements qui n’auront pas les effets magiques escomptés ? Ça fait cher le cautère sur la jambe de bois. On est encore dans la politique émotionnelle, qui n’a d’autre efficacité que d’apporter une réponse impulsive à un malaise psychologique. Politique spectacle qui prétend résoudre un problème sociétal au moyen d’objets, comme les parents croient protéger leur enfant en lui mettant un traceur GPS.

C’est l’âme humaine qui est responsable, pas la main. Or, depuis quelques décennies, nombreux sont ceux qui jouent avec l’esprit des enfants comme avec celui des adultes. Abruti de pubs, ciblé par les algorithmes des réseaux sociaux, exalté par une ultra-violence qui s’étale sur tous les écrans, imbibé de drogues et de médicaments, gavé de sucre et de porno, l’Occidental moderne va devoir cesser de chercher à se protéger et réapprendre à se défendre.

 

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10 mai 2025 6 10 /05 /mai /2025 10:03

Macron fait une conférence de presse en compagnie d’un égorgeur modéré :

 

Avant de s’appeler de son "vrai" nom Ahmed al-Charaa, il se faisait appeler Abou Mohammed al-Joulani :

 

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10 mai 2025 6 10 /05 /mai /2025 10:00

Au cinéma, il y eut « les 12 salopards ». A l’Assemblée nationale, le mardi 6 mai, ils étaient au moins 28. Vingt-huit députés La France insoumise (sic) qui ont voté contre une résolution « appelant à la libération immédiate et inconditionnelle de Boualem Sansal », emprisonné par la dictature algérienne depuis le 16 novembre dernier. Pas même une abstention, non, un vote contre !

Parmi ces députés LFI, peut-être en est-il d’assez crétins pour croire que l’écrivain franco-algérien est réellement coupable d’« atteinte à la sûreté de l’État, à l’intégrité du territoire et intelligence avec une puissance étrangère », et assez ignobles pour penser que sa situation actuelle est méritée. Quand on voit le nom d’Aymeric Caron parmi ces misérables bouffons, on peut le penser. Il est plus probable, toutefois, que leur vote immonde s’explique surtout par la marchandise politicienne avariée qu’ils tentent de vendre depuis que leur Gourou a décidé de caresser le monde musulman dans le sens du tapis de prière, en jetant aux orties cette longue tradition d’attachement à la laïcité qui fut l’apanage d’une certaine gauche et du mouvement libertaire et libre penseur.

Qu’on puisse en arriver, pour placer sa camelote, à justifier ainsi l’emprisonnement d’un écrivain ayant simplement usé de son droit d’expression, et maintenu au cachot pour cette raison, montre à quel point cette gauche-là est prête à toutes les saletés pour satisfaire les ambitions de son Maître. Salopards !

 

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La liste des salopards

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10 mai 2025 6 10 /05 /mai /2025 09:53

Ce 6 mai 2025, la société israélienne NSO Group, célèbre pour son logiciel espion Pegasus, a été condamnée en première instance par un tribunal américain à verser 168 millions de dollars à Meta pour avoir exploité une faille de sécurité de WhatsApp, ciblant environ 1 400 utilisateurs.

Fondée en 2010 par d’anciens membres de l’unité 8200, une branche d’élite du renseignement militaire israélien, NSO Group s’est imposée comme un acteur clé de la cybersurveillance mondiale. Présentée comme une entreprise fournissant des outils pour lutter contre le terrorisme et le crime organisé, elle a pourtant été accusée à maintes reprises de faciliter l’espionnage illégal, une pratique controversée, et a suscité une indignation mondiale lorsque le « Projet Pegasus» a été révélée au public en juillet 2021, après une enquête journalistique internationale. Le logiciel était utilisé par des gouvernements pour surveiller journalistes, militants des droits de l’homme, avocats et responsables politiques dans plus de 40 pays.

Le logiciel Pegasus, produit phare de NSO Group, est une arme numérique d’une sophistication redoutable. Capable de s’infiltrer dans les smartphones iOS et Android via des exploits « zero-click » – ne nécessitant donc aucune action de l’utilisateur, comme cliquer sur un lien – Pegasus peut extraire messages, photos, contacts, géolocalisation, et même activer à distance micros et caméras. Une faille notable, corrigée par WhatsApp en 2019, permettait d’infecter un téléphone par un simple appel non décroché.

En 2023, Pegasus pouvait encore exploiter des vulnérabilités sur iOS jusqu’à la version 16.0.3. Une fois installé, le logiciel donne un contrôle quasi-total sur l’appareil, transformant les smartphones en outils de surveillance invisibles, souvent au détriment de la vie privée et des libertés fondamentales.

L’affaire Pegasus n’est que la partie émergée de l’iceberg des scandales d’espionnage liés à Israël. Depuis sa création, NSO Group a travaillé en étroite collaboration avec le gouvernement israélien, qui approuve chaque vente de Pegasus, classé comme une « arme » nécessitant une licence d’exportation. Les révélations du Projet Pegasus ont montré que des États autoritaires, comme l’Arabie saoudite, le Maroc ou les Émirats arabes unis, utilisaient Pegasus pour cibler dissidents et journalistes, parfois avec des conséquences tragiques, comme dans l’affaire de l’assassinat de Jamal Khashoggi.

En 2019, WhatsApp et Apple ont intenté des poursuites contre NSO, suivies par des sanctions internationales, notamment l’inscription de l’entreprise sur la liste noire du département du Commerce américain en 2021, limitant ses partenariats avec des firmes américaines.

 

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3 mai 2025 6 03 /05 /mai /2025 11:01

Quand Verlaine rencontre Ferré :

 

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3 mai 2025 6 03 /05 /mai /2025 10:40

Eretz Israël, le Grand Israël, est selon la Bible le territoire correspondant à l’Israël d’aujourd’hui étendu à la Cisjordanie et au Sud-Liban, affublés dans la terminologie annexionniste du patronyme de « Judée-Samarie ».

Eretz Israël serait le berceau du peuple juif, la Terre Promise par Dieu au Prophète Abraham.

La communauté internationale incarné par l’ONU lors de la création de l’État d’Israël en 1948, s’était refusée à cette prétention ultra-droitière du mouvement sioniste portée depuis longtemps par un certain Vladimir Jabotinsky, théoricien de cette ultra-sionisme autoritaire et violent.

Eretz israël, voilà l’objectif, au-delà de la libération des otages, voilà l’objectif que poursuivent Benjamin Nétanyahou et sa clique d’extrême-droite depuis le 7 octobre 2023.

Au-delà de sa préoccupation d’échapper à la justice de son pays pour des faits de corruption, c’est cet objectif théocratique d’annexion et de conquête territoriale que poursuit Benjamin Nétanyahou depuis son arrivée au pouvoir en 1996. Pas d’avenir pour une patrie palestinienne.

Dans cet objectif forcené, Benjamin Nétanyahou a constamment reçu le soutien idéologique de l’Occident, marqué notamment par le soutien de Donald Trump, à faire de Jérusalem la capitale de l’État d’Israël, alors que la résolution initiale de 1948 avait fixé comme capitale la ville de Tel-Aviv.

À cette obsession d’Eretz Israël qui promet une guerre interminable, et ce malgré les mises en garde et condamnations de l’ONU, l’Occident, États-Unis et Union Européenne confondus, n’ont jamais émis la moindre dénonciation.

 

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3 mai 2025 6 03 /05 /mai /2025 10:35

Et voici que le serpent de mer de la taxe d’habitation refait sur surface. C’est François Rebsamen, ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation, qui vient de l’évoquer, dans un entretien à Ouest-France, à la veille d’une réunion avec les associations des collectivités. Mais attention, celui qui fut longtemps maire et qui est toujours conseiller municipal de Dijon (on ne sait jamais, un remaniement, une censure, c’est si vite arrivé…) dit bien qu’il ne s’agit pas de recréer la taxe d’habitation mais simplement d’instaurer « une contribution modeste ». Pour quoi faire ? L’idée, de prime abord, est vertueuse : pour le « financement des services publics de la commune » et « renouer le lien» entre les collectivités et les citoyens qui y résident.

Alors, une « contribution modeste » ? C’est quoi, au juste ? En pleine chasse aux économies dans le budget de l’État, on voit ce qui se profile à l’horizon. On baissera (modestement ?) les dotations de fonctionnement de l’État aux communes et, en échange, on donnera à ces mêmes communes le droit de lever une « contribution modeste ». Le taux en sera fixé par le conseil municipal, qui pourra le faire évoluer d’année en année (généralement, en l’augmentant...). Au fil du temps, cette contribution pourra passer de « modeste » à « légèrement au-dessus de la moyenne des communes de la même strate », après des stades intermédiaires que l’on qualifiera pudiquement de « modéré » puis de « raisonnable », etc. La langue française est d’une extraordinaire richesse – à la différence de nos caisses – pour justifier une augmentation d’impôts, de taxes ou de contribution, modeste à son origine. Une augmentation qui sera du fait des communes et non de l'État ou du Parlement, qui pourront s'en laver les mains. La dépense publique est une drogue dure, bien française, qui fait des ravages à tous les niveaux où l'on dispose de l'argent public, c'est-à-dire celui des contribuables.

Rappelons-nous que le taux de la CSG commença, très modestement, sous le socialiste Rocard, en 1991, à 1,1 %, pour atteindre, aujourd'hui, 9,2 % sur les revenus d’activité... Il faut se méfier de la modestie en matière fiscale.

 

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3 mai 2025 6 03 /05 /mai /2025 10:28

La légende de la papesse Jeanne apparaît, pour la première fois, dans des écrits datant du XIIIe siècle. Selon ces œuvres, une jeune fille originaire d’Allemagne ou d’Angleterre se serait déguisée en homme pour suivre son amant. Ensemble, ils auraient voyagé jusqu’à Albion puis à Athènes, où elle aurait étudié la philosophie et la théologie. À la mort de son compagnon, Jeanne aurait rejoint Rome et gravi les échelons de l’Église en tant que clerc, puis cardinal, en cachant son identité. En 855, elle aurait été élue pape par acclamation populaire. Pendant deux ou trois ans, elle aurait dirigé l’Église sans que personne ne se doute du secret sulfureux qui se cachait sous les vêtements du souverain pontife.

Cependant, alors qu’elle participe à une procession de l’Ascension ou de la Fête-Dieu, entre Saint-Jean-de-Latran et l’ancienne basilique Saint-Pierre, la papesse est prise de violente douleur au ventre et doit descendre de son cheval. Elle accouche alors en pleine rue, trahie par une grossesse qu’elle avait dissimulée sous ses amples ornements liturgiques. La foule, stupéfaite et furieuse, la lapide sur place ou, selon d’autres versions, l’attache à la queue de son cheval pour la traîner dans les rues de Rome.

Cette histoire aurait entraîné des conséquences directes sur les rituels pontificaux. L’Église aurait alors instauré un cérémonial étonnant : le nouveau pape devait s’asseoir sur une chaise percée afin qu’un ecclésiastique vérifie, à travers l’ouverture, la présence d’attributs masculins. Celui-ci s’exclamait alors : «Duos habet et bene pendentes » (« Il en a deux et elles sont bien pendantes »), tandis que les cardinaux répondaient en chœur : « Deo gratias » (« Nous rendons grâce à Dieu »). Si ce rituel a bien existé, il est davantage considéré, aujourd’hui, comme le symbole d'une virilité spirituelle plutôt qu'un véritable protocole imposé par une réalité historique.

Cependant, de nombreuses incohérences historiques viennent discréditer ce récit, au grand dam de certains, comme Sandrine Rousseau, qui rêvent de voir un jour une femme à la tête de l'Église de Rome. En effet, la papesse Jeanne aurait régné, selon les chroniques, entre 855 et 858. Or, ces dates de pontificat coïncident exactement avec celles du pape Benoît, dont l’existence est attestée non par de simples écrits mais par des faits concrets, notamment par ses relations avec les souverains d’Europe et l’Empire byzantin. De même, la Fête-Dieu, durant laquelle Jeanne aurait accouché, n’a été instaurée qu’en 1264 par le pape Urbain IV, soit quatre siècles après les faits supposés.

Selon l’historien Agostino Paravicini Bagliani, la figure de Jeanne est l’expression d’une peur misogyne à l’époque médiévale signifiant que « même une femme aussi exceptionnellement instruite ne pouvait accéder à la dignité de pontife romain ». D’autres chercheurs soulignent également que la légende pourrait aussi découler d’une confusion historique : Jean VIII, pape en 872, surnommé « la papesse » pour sa faiblesse supposée face à Byzance, aurait pu être ainsi à l’origine de la rumeur.

 

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3 mai 2025 6 03 /05 /mai /2025 10:21

Le 27 avril 1937 mourait à Rome après 11 ans d’emprisonnement Antonio Gramsci. Cet article pour lui rendre hommage.

    « Le vieux monde se meurt, le nouveau tarde à apparaître, et dans ce clair obscur surgissent des monstres. »

Cette célèbre citation, écrite dans les années 1920-1930 dans ses lettres de prison, parlait de l’apparition de monstres (Hitler, Mussolini, Franco)  concomitante à la montée du fascisme dans les années 30-40. Aujourd’hui en 2025, dans l’Occident impérialiste en déclin, à nouveau surgissent de monstrueux  barbares qui s’alimentent  de la confusion actuelle. Confusion sur les  causes et sur les solutions à la crise, confusion et manipulation sur le  passé, plongeant le présent et l’avenir dans un sentiment de barbarie, d’impuissance et d’angoisse. Tout cela produit de monstrueux barbares bien identifiés ; Netanyahou , le criminel sioniste ; Zelensky, à la tête d’un régime néo-fasciste qui envoie de force des pauvres bougres de faire trucider sur le front du Donbass ; Trump, avec ses délires d’imperator, Elon Musk, son alter ego et ses gestes de provocation sans retenue; et tant d’autres, tant d’autres.

Mais les nouveaux monstres et les nouveaux barbares aujourd’hui sont parfois plus cachés.

Ils expriment la mutation du capitalisme, celle de l’époque qu’on pourrait appeler l’autonomie du capital, c’est-à-dire d’un développement uniquement basé sur sa propre valorisation, indépendamment de toute utilité humaine.

Je dirais que ces barbares veulent pouvoir jouir sans entrave, et sans qu’on vienne les importuner avec une quelconque morale religieuse ou humaniste. Je pense que la matrice de ces nouveaux barbares  se trouve dans l’idéologie libertarienne, du genre moi, moi, moi, et les petits oiseaux, consommateurs sans aucune altérité avec les autres humains, ne voulant pas s’embarrasser d’un quelconque devoir d’humanité, d’empathie pour ceux qui sont sur le bord du chemin, toute atteinte à leur droit d’égoïsme, ils le vivent comme une atteinte à leur liberté de penser comme le chante l’exilé fiscal  Florent Pagny. Ou alors Hanouna, le bouffon égocentrique qui s’indigne qu’on puissent s’indigner de son comportement humiliant et néo-fascisant avec quiconque n’est pas d’accord avec lui dans ses émissions de télé. Une véritable école d’apprentissage de soumission, des nouveaux jeux romains dans l’arène.

Enfin, une autre phrase attribuée à Gramsci :

IL FAUT ALLIER LE PESSIMISME DE LA RAISON À L’OPTIMISME DE LA VOLONTÉ

Oui, car même si la situation actuelle semble désespérante, nous ne devons pas baisser les bras, toute situation étant par essence dialectique. Aujourd’hui existent aussi en germe les ferments de son dépassement. L’optimisme de la volonté… Il lui en a fallu de la volonté, à Gramsci, pour résister à des conditions de vie très dures, malade ( tuberculose osseuse ) et souvent sans traitement car diagnostiquée tardivement, puis, dans des conditions de détention tellement difficiles. Et pourtant il en a profité pour écrire ce qui va rester l’œuvre de sa vie, ses Carnets de prison.

 

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26 avril 2025 6 26 /04 /avril /2025 11:20

Il devient de plus en plus difficile de trouver de bons poulets. Certains lecteurs, qui ont mauvais esprit, pourront me rétorquer que le bon poulet, ça n'existe pas. D'autres, encore plus catégoriques, m'assureront qu'un bon poulet est un poulet mort.

Manifestement, il y a confusion sur le mot. Un peu d'ordre, s'il vous plaît ! Le poulet vient évidemment de la poule, qui vient elle-même du latin "pulla", lequel "pulla" est le féminin de "pullus", le "petit d'un animal". Au XIIIe siècle, le mot désigne la femelle du coq, et quand on l'abrège en supprimant la dernière lettre, le "poul" est un coq ! Le coq est né d'une onomatopée, "coc", et ce simple cri a éliminé le "jal", venu pourtant fort naturellement du latin "gallus".

En berrichon, on disait encore "le jau" qui n'a rien à voir avec le prénom "Jo". Revenons à nos poulets, qui ne sont pas toujours des gallinacés, et des oiseaux de basse-cour.

Depuis déjà longtemps, disons un peu moins d'un siècle, le poulet est un inspecteur de police en civil, car il "picore" des renseignements. Le poulet est aussi un "billet doux", à cause du fait qu'il est "petit". Je hasarde cette explication aventureuse, puisque le "poulet" est clandestin, utilisé plutôt pour des amours illégitimes, destiné à passer en fraude. Et puis c'est bien connu, les mots d'amour, quand c'est trop long, c'est gonflant, à force. ("Gonflant", ça signifiait "marrant", encore sous la plume de Jean- Paul Sartre. Comme ça veut dire "exagéré", on peut toujours penser qu'un type "gonflant", c'est quelqu'un qui exagère, qui abuse de votre gentillesse, qui vous "gonfle de paroles". Origine non contrôlée, on est en août, il fait très chaud, merci de me comprendre !)

Oui, mais les autres poulets, les inspecteurs de police, c'est bien aussi tous les gendarmes, tous les policiers, tous ceux qui vous vérifient votre identité, pour vous rendre service, pour le cas où vous l'auriez oubliée. Vous avez raison, le sens s'est étendu, semble-t-il, à l'ensemble de ce corps de fonctionnaires. Ces poulets sont en quelque sorte "polyvalents" (il s'agit d'autres "presque poulets", les "poulets des impôts"). Quant à la "poule", c'est une femme, qui dépend "de son amant ou de son souteneur". Amant, souteneur, même combat, je n'invente rien, c'est Alain Rey qui le suggère. Il ajoute que c'est "une femme de vertu légère et... d'accès facile !" C'est moi qui indique la ponctuation. Je le trouve bien malicieux, Alain Rey, pourquoi ne pas nous parler du "garage à bite" comme dans les troisièmes mi-temps des sportifs ?

Redevenons corrects. La poule est une maîtresse, une amie, une concubine. La poulette est une jeune poule, une très jeune femme, ou une femme de petite taille. Et on emploie le mot, en français, depuis le XVIe siècle, sans aucune valeur péjorative, contrairement à la poule. En effet, "poulette", comme féminin de "poulet", le policier, est attesté, comme on dit, mais pratiquement inusité. Ça pourrait changer depuis que le ministère de l'Intérieur place des super nanas dans les commissariats. En attendant, il nous faut rappeler que la "poulaille" désigne le public du poulailler au théâtre, c'est-à- dire les spectateurs des galeries les plus hautes et les moins chères, celles d'où on ne voit pas la scène. Mais la poulaille c'est aussi la police en général, mot inventé d'après "poule".

Ce poulet, finalement, reste bien gentil pour qualifier une profession où l'on ne se montre pas toujours si tendre, tendre comme un poulet.

Alors on pourra parler des "cognes", qui sont les gendarmes et les agents de police, depuis le début du XVIIIe siècle. Victor Hugo fait dire à Gavroche : "On ne dit pas les sergents de ville, on dit les cognes". Traitez un gendarme de "cogne", puis sortez les Misérables de votre poche, en principe, il n'y a pas outrage. Méfiez-vous quand même, beaucoup de cognes n'ont pas lu Victor Hugo. Or "cogne", évidemment, vient de "cogner", "frapper avec violence" mais aussi "sentir mauvais". Quand ça sent mauvais, pour un gars du "milieu" (pas un gars du Centre en politique, un gars du vrai milieu, celui des braqueurs), c'est que la police n'est pas loin, ça cogne, donc. A noter que, au sens propre, les gendarmes ont la réputation de frapper rarement. Les policiers, par contre, travaillent davantage avec leurs poings, c'est plutôt à eux qu'on devrait réserver le mot "cogne" et dans les circonstances où ils ont vraiment "cogné", comme à Gênes, récemment.

Autre joli nom pour éviter la répétition avec "poulet", le mot "bourre", qui vient tout simplement de "bourrique". Pourquoi "bourrique" désigne-t-il un policier, alors que c'est un "âne" ? Mais c'est une erreur, cher lecteur. A-t-on déjà vu des policiers bêtes comme des ânes ? Vous voyez bien que non.

Finissons sur une curiosité. "Bourrer" et "Cogner" signifient également, tous les deux, "posséder sexuellement".

"Bourrer un flic", bof... mais tous les goûts sont dans la nature !

 

 

Rolland HENAULT ("Articles 2001-1996", Editions de l'Impossible)

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