Sur les cent jours qui ont suivi l’invasion de l’Ukraine, la Russie a exporté pour 93 Mds€ de pétrole brut, produits pétroliers, gaz, GNL et charbon. L’UE a absorbé 61 % de ces exportations, versant 57 milliards d’euros à Moscou entre le 24 février et le 3 juin.
L’Allemagne va prendre des mesures d’urgence pour sécuriser son approvisionnement face aux baisses récentes de livraison de gaz russe, impliquant notamment un recours accru au charbon. Vive la pollution.
Le piège s’est refermé sur l’économie allemande, prise à revers sur son talon d’Achille, sa dépendance énergétique. Pour sortir de la dépendance au gaz, les grands patrons allemands préconisent « avec prudence », « si les paramètres techniques le permettent », « de ne pas exclure » la prolongation de vie des centrales nucléaires. « Je ne comprends pas qu’un ministre écologiste du Climat préfère faire tourner plus et plus longtemps des centrale à charbon plutôt que des centrales nucléaires neutres en CO2 », critique Jens Spahn, de la CDU.
Le ministre de l‘économie et du climat sonne l’alarme devant la réduction des livraisons de gaz russe (- 60%). Le pays passe en niveau d’alerte 2, juste avant l’ultime stade qui prévoit la prise de contrôle par l’Etat de la distribution d’énergie et le rationnement du gaz. Mais quoi qu’il en soit, le ministre prévient : la hausse du prix du gaz va être « exorbitante » et aura des conséquences pour l’industrie.
En Angleterre, première grande salve d’avertissement social à Boris Johnson. Les Britanniques se préparent à affronter une grève du rail de trois jours annoncée comme «historique», la plus importante depuis trente ans et les grandes privatisations du secteur.
En Espagne, le candidat du Parti Populaire aux élections régionales d’Andalousie, Juan Manuel Moreno Bonilla, a été élu en obtenant la majorité absolue au parlement de Séville avec 58 des 110 sièges et 43% des voix. Il met fin à 37 ans d’hégémonie du parti socialiste.
In Italie, l’ancien leader du Mouvement 5 étoiles et actuel ministre des Affaires étrangères, Luigi Di Maio, a annoncé son départ du parti populiste pour fonder un nouveau groupe parlementaire, Ensemble pour le futur. Il entraîne avec lui 62 parlementaires. À l’instar de la Ligue, il prône un pacifisme intransigeant s’opposant à toute escalade militaire en Ukraine.
En Lituanie, le ton est brusquement monté entre Moscou et Vilnius à propos de l’enclave de Kaliningrad, ex-Königsberg, toujours territoire russe situé entre la Pologne et la Lituanie. Vilnius a introduit des restrictions sur le transit par voie ferrée de marchandises frappées par les sanctions européennes en direction de Kaliningrad. Et notamment le transit d’acier et autres métaux russes. La flotte russe de la Baltique y a son port d’attache et Moscou affirme avoir déployé dans l’enclave des missiles Iskander, capables de transporter des ogives nucléaires.
Le Forum de Saint-Pétersbourg se termine en Russie. Ce rendez-vous international a été boycotté par le bloc occidental. Mais le reste du monde est bien présent.
Depuis la semaine dernière, Gazprom ne respecte plus ses contrats et a réduit ou coupé les importations de gaz à plusieurs pays européens. Une stratégie qui sert des objectifs aussi bien politiques qu’économiques.
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