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16 mars 2025 7 16 /03 /mars /2025 08:26

Au 1er février, les prisons françaises comptaient 81 599 détenus pour seulement 62 363 places opérationnelles. La densité carcérale globale était de 130,8% au 1er février. Cette densité, supérieure ou égale à 200 % dans 18 établissements ou quartiers pénitentiaires, contraint plus de 4 000 détenus, 4 490 exactement, à dormir sur des matelas posés à même le sol.

Le seuil des 80 000 détenus a été franchi pour la première fois au 1er novembre 2024 (80 130). Il n’a cessé depuis de grimper sauf au 1er janvier où l’on avait enregistré un léger tassement (80 669 détenus contre 80 792 au 1er décembre). Parmi les personnes incarcérées au 1er février, 21 631 sont des prévenus, en détention dans l’attente de leur jugement définitif.

Au total, 98 780 personnes étaient placées sous écrou au 1er février. Parmi elles, on compte 17 181 personnes non détenues faisant l’objet d’un placement sous bracelet électronique ou d’un placement à l’extérieur.

 

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22 février 2025 6 22 /02 /février /2025 10:00

N’était le désastre humain que constitue une guerre de trois ans – sans compter la guerre dans le Donbass depuis 2014 – entre deux peuples qui ne faisaient qu’un à l’époque soviétique, la manière dont les dirigeants européens accueillent les conversations entre Trump et Poutine paraîtrait presque cocasse. 

Quoi ? Voilà des gens qui, de Macron à Scholz en passant par Ursula von der Leyen se sont couchés devant l’Oncle Sam et ont tout fait pour servir ses desseins antirusses au détriment de leur propre sécurité ! Et voici que, pour tout remerciement, le butor politique qui tient désormais lieu d’Imperator du bloc euro-atlantique les somme de retourner à la niche la queue entre les jambes, et avec eux et par la même occasion, leur caniche favori, un certain Volodymyr…

Voilà qui certes n’est pas très « gentil » ! Mais que voulez-vous : la gentillesse n’est pas dans les gènes des impérialistes, sauf dans les périodes où ces gangsters s’entendent entre eux pour matraquer d’ex-Sovietiques, des Cubains, des Palestiniens, des Coréens, des Africains ou des Amérindiens…

Que de futures négociations sur l’Ukraine puissent se dérouler… sans les représentants officiels de ces pays devenus des carpettes de l’Occident, cela montre à l’évidence que MM. Poutine et Trump ne sont pas de francs amis de la démocratie, ce qui n’a rien de surprenant. Que les dirigeants de l’UE détruite dans ses approvisionnements et ses exportations par l’Oncle Sam viennent maintenant pleurnicher sur la maltraitance dont ils sont l’objet, cela montre juste que nous, travailleurs de France et d’Europe, n’avons que faire de soutenir l’hégémonisme états-unien, le régime pronazi ukrainien ou les cocus mécontents de Bruxelles, Berlin et Paris.

 

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22 février 2025 6 22 /02 /février /2025 09:54

Une enseigne flambant neuve visible à plusieurs mètres et un panneau, placé devant la porte d’entrée, invite les passants à venir « découvrir » l’agence et «bénéficier » de ses services. Sur son site Internet, Pôle Démarches se présente comme un « cabinet spécialisé dans l’accompagnement des démarches liées à l’immigration et à la naturalisation en France ».

Si sur son site, Pôle Démarches propose également une assistance pour les salariés (licenciement, salaire, conditions de travail), il semblerait que son cœur de métier reste l’immigration. La devanture de la boutique dans le XIXe arrondissement de Paris ne mentionne que l’activité juridique liée à l’immigration.

Tout service a un coût, et en matière d’immigration, le coût est loin d’être négligeable. Sur son site Internet, dans des onglets peu mis en avant, on découvre ainsi les tarifs pratiqués par Pôle Démarches. Pour obtenir un accompagnement lors d’un rendez-vous en préfecture, le client devra débourser 500 euros. Pour bénéficier d’une assistance pour un recours contre une OQTF, le prix affiché s’élève à plus de 2.500 euros. Pour préparer son entretien devant l’OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides) dans le cadre d’une demande d’asile, l’entreprise réclame 1.500 euros. Pour faciliter un regroupement familial, 330 euros suffiront. Le moindre service est facturé, à l’exception du premier rendez-vous. Des tarifs élevés, calqués sur ceux pratiqués par certains cabinets d’avocats, mais qui posent tout de même question. En effet, certaines associations proposent gracieusement une assistance similaire pour mener ces démarches.

Ce business, pour se développer, s'appuie sur l’investissement de nombreux influenceurs qui vantent les mérites de la marque sur leurs réseaux sociaux. Sur TikTok, des influenceurs récitent ainsi à peu près tous le même texte et soulignent l’efficacité et les résultats obtenus par Pôle Démarches. « Si vous êtes éligible, vous aurez votre titre de séjour [grâce à Pôle Démarches] », soutient l’un d’eux, qui assure avoir bénéficié par le passé de l’assistance de l’entreprise. C’est « une astuce incroyable qui va vous permettre d’obtenir à coup sûr votre titre de séjour en France », ajoute un autre. Preuve de l'attrait de ce business, ces influenceurs promettent tous jusqu’à 10 % de réduction si les clients viennent de leur part.

Si ce business n’a rien d’illégal, un détail retient tout de même l'attention. Sur la devanture de la boutique du XIXe arrondissement, le logo de la Marianne officielle de la République française est mis en valeur. Or ce logo est réservé à l’État et à ses services. Son utilisation sur la devanture entretient donc un flou et peut laisser penser aux usagers que la boutique est un local administratif d’État.

L’Etat en question a d’ailleurs l’air de s’en foutre royalement.

 

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22 février 2025 6 22 /02 /février /2025 09:48

Mercredi. Ma fille me demande si elle pourra sortir en ville après ses cours pour aller acheter des roses. Je m’étonne. Elle me dit que c’est organisé par le collège. Je m’étonne encore et je vais voir sur l’application que nous utilisons pour communiquer avec l'établissement : nous avons en effet reçu un message invitant les élèves à venir à l’école avec des roses (qu’on peut leur vendre, bien évidemment) pour déclarer leur flamme à leur amoureuse ou leur amoureux, mais aussi pour faire une déclaration d’amitié, ou d’affection à l'un de leurs professeurs.

A l’heure où l’on insulte et décapite les enseignants, la réponse que l'on nous propose serait de leur offrir des fleurs ? Et quelle est cette école qui joue toujours plus sur les émotions des élèves, et s’immisce dans leur intimité ? Éducation sexuelle, espaces de parole, jeux de rôles et formations incessantes autour du harcèlement, heures de vie de classe au cours desquelles les élèves sont amenés à exprimer « leur ressenti », comme on dit aujourd'hui… Les affects deviennent rois, et non seulement on leur laisse une place de plus en plus grande, mais on les invite, on les sollicite, on les suscite même. Ces émotions toujours plus présentes ne peuvent qu’amener des débordements dont on fait ensuite mine de s'étonner, et elles sont à l’opposé de la rationalité distante d'un enseignement traditionnel et sain.

Un établissement scolaire n'est pas à proprement parler « un lieu de vie », comme de plus en plus de directeurs et de recteurs le souhaiteraient, mais avant tout un lieu de travail, et donc un espace distancié dans lequel chacun joue un jeu social, codifié, réglementé, avec des grades, une hiérarchie, un dialogue équilibré dans lequel doivent dominer le contrôle de soi, le respect, la courtoisie et l'efficacité. La plupart des collèges sont gérés comme s'ils étaient une sorte de tiers-lieu communautaire, réunissant des gens ayant choisi d'être là et partageant une vision et des projets communs. Mais quelle hypocrisie ! Les enfants sont là parce que c'est obligatoire, et ils ne sont réunis par aucun autre point commun que leur âge et la carte scolaire dont dépend leur lieu principal d'habitation (carte scolaire à laquelle essaient d'échapper les enfants scolarisés dans le privé, et qui reste donc, en creux, un de leurs rares points communs). J'excepte  les élèves de certaines écoles indépendantes, à l'identité forte.

En incitant les élèves à déclarer leur affection pour tel ou telle, on leur demande de venir en tant qu'individus, et non plus  en tant qu'élèves, et à livrer leur intimité en pâture au groupe, dont on devrait pourtant savoir qu'il est essentiellement malveillant et anxiogène. La pudeur et la distance étaient des protections, dont on cherche à dépouiller les jeunes pour qu'ils soient en réalité de plus en plus vulnérables. Et tout cela est comme toujours déguisé sous les oripeaux du « sympa ».

Ces roses de la Saint-Valentin, qui ont fleuri dans tous les établissements scolaires de France et de Navarre cette semaine, me semblent les couleurs aguicheuses d'une société totalitaire dans laquelle on nous enjoint toujours plus de nous mettre à nu, pour finalement mieux nous manipuler.

 

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8 février 2025 6 08 /02 /février /2025 09:58

« La plupart des acteurs et des metteurs en scène aujourd’hui n’ont rien vécu ; ils ne connaissent même pas Gilles de Rais [...]. Il n’y a plus de culture, merde. C’est pour ça que vous avez le cinéma qui vous ressemble. Et surtout les acteurs, qui sont vides de tout. Merde alors, un peu de tenue ! »

Gérard Depardieu

 

Depardieu, c’est l’ultime monstre sacré, sur qui la politique n’a pas de prise. L’acteur au corps rabelaisien, pétant et éructant à la face du monde, qui a refusé d’être enterré vivant dans la masse informe. Passé à l’Est, à jamais « hors champ » pour les gardes rouges du Culturel, lui seul aura su résister à l’américanisation du modèle français. Longtemps « migrant de l’intérieur », Depardieu demeure ainsi l’homme du scandale autant que de la grâce qui, mieux que personne, aura su rendre à l’esprit français les accents de la vérité. Là où la tentation du sublime, la dérision grandissante et l’enlisement dans le banal font le lit de la décadence.

 

Extrait de « Le corps politique de Gérard Depardieu » par Richard Millet (Editions Pierre-Guillaume de Roux - 2014)

 

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8 février 2025 6 08 /02 /février /2025 09:47

On note ce titre dans la presse :

Ce nouveau programme d’éducation à la sexualité
qui ne rassure pas vraiment…

 

Et en dessous :


De quoi s’inquiéter, effectivement !

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8 février 2025 6 08 /02 /février /2025 09:42

L’actuel (provisoire) Premier ministre, homme de droite, reste partisan de la retraite à 64 ans. Il aura 74 ans cette année, dont plus de quarante-cinq comme politicien de métier.

Le leader d’une organisation de gauche qui souhaite l’abrogation de la réforme des retraites, afin de ramener à 62 ans la fin des activités salariées, aura lui aussi 74 ans cette année, dont près de cinquante comme politicien de métier.

Il y a dix ans pour l’un et douze ans pour l’autre qu’ils auraient dû fièrement montrer l’exemple en s’offrant une retraite dorée. D’autant qu’il se murmure que la défense des possédants, pour l’un, et celle des damnés de la terre, pour l’autre, leur en ont amplement fourni les moyens.

 

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8 février 2025 6 08 /02 /février /2025 09:36

Ce vendredi 31 janvier, comme tous les jours de la semaine, la journaliste Anne-Élisabeth Lemoine présentait son émission C à vous, sur France 5. En ce dernier jour du premier mois de l’année, elle accueillait un nouveau chroniqueur : Merwane Benlazar. L’humoriste, qui sévit déjà sur France Inter, s’installe un peu plus sur le service public en animant cette nouvelle capsule intitulée La mise à jour de Merwane Benlazar.

Dans une ambiance très joviale, l’humoriste débarque sur le plateau avec sa grande barbe et un bonnet sur la tête. Ce bonnet ressemble étrangement à un kufi, couvre-chef en tricot que les musulmans portent principalement pour la prière. Pour l’avocate Lara Fatimi, qui s’est intéressée de près à l’humoriste, ce n’est pas le fruit du hasard. Elle confie : « Sur son accoutrement, ce qu’il est intéressant de noter, c’est qu’il choisit, pour sa première télévision, d’arborer le total look frérosalafiste. L’image qu’il renvoie est travaillée. »

Une petite chronique et puis s’en va. Merwane Benlazar n’aura finalement pas fait de vieux os à son poste. Le voilà déjà débarqué de France Télévisions, moins d’une semaine après son intronisation. « Est-ce que des propos tenus par ce chroniqueur sont scandaleux ? Oui. Donc, suite à ces propos, France Télévisions en a tiré les conséquences : il ne sera plus à l’écran », a assuré, mercredi, au Sénat, le ministre de la Culture Rachida Dati.

L’émission C à vous est produite par Pierre-Antoine Capton, qui fait partie de la nébuleuse macronienne puisque sa société Mediawan est codétenue par Niel et Pigasse. Le coup « Merwane » vient donc de plus haut que la petite Lemoine. Il s’agit d’une provocation calculée, destinée à faire sortir les identitaires, les racistes ou les islamophobes du bois.

Mais la mayonnaise n’a pas eu le temps de prendre à cause de la Dati qu’en loupe pas une. Merde, mettez-la au courant la prochaine fois !

 

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8 février 2025 6 08 /02 /février /2025 09:28

Par le dollar, base du système monétaire international et les armes, les États-Unis dictent leur loi au reste du monde. C’est le 15 août 1971 que le dollar s’est libéré de sa garantie sur l’or, ouvrant la possibilité d’un déficit budgétaire illimité, pour la remplacer par une garantie sur la puissance militaire. À partir de cette date, les États-Unis vont disposer du pouvoir exorbitant de vivre à crédit sans risque de voir leur monnaie se déprécier. La dette américaine ne va cesser de grimper, mais peu importe puisque le déficit budgétaire est comblé autant que de besoins par l’émission de billets alimentant sans restriction le moteur de la croissance américaine. Les États-Unis se contentent d’aspirer les capitaux excédentaires des autres pays, puis d’émettre de la monnaie de façon illimitée. L’arrivée de Trump et sa volonté annoncée de baisser à 15 % l’impôt sur les sociétés va encore augmenter ce déficit avantageux pour les américains, mais pour que ce système perdure il leur faut conserver à tout prix l’hégémonie du dollar et la menace militaire.

La courbe des dépenses militaires suit exactement celle de la dette américaine

Concrètement les outils utilisés sont le budget militaire, les chambres de compensation et le système SWIFT.

Créé en 1974 Swift sécurise la transmission des ordres de paiement internationaux. (C’est le code BIC qui figure sur les relevés d’identité bancaire). Swift est l’un des moyens par lesquels les États-Unis entretiennent leur domination.

En effet, toute opération bancaire dans le monde impliquant des ordres de paiement en dollars passe par SWIFT pour aboutir dans les fameuses chambres de compensation américaines, infrastructures privées qui garantissent les transactions boursières en apportant l’argent si l’une des parties est défaillante.

Ainsi, même les opérations de transferts entre des banques non américaines transitent forcément par les États-Unis puisqu’elles doivent être libellées en dollars. Les États-Unis peuvent donc imposer leur politique étrangère au reste du monde sous la menace d’exclure SWIFT des opérations avec les banques américaines.

SWIFT a la forme d’une coopérative de droit belge ayant son siège près de Bruxelles. Il existe d’autres système qui tentent une alternative : SPFS développé par l’État russe, le système chinois CIPS, ou encore INSTEX, créé en 2019 à l’initiative de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni, mais dédié à l’humanitaire et excluant les transactions sur le pétrole. Des concurrents qui pèsent peu contre la domination du dollar qui impose SWIFT.

Quelques exemples de cette domination :

Les poursuites intentées devant les juridictions américaines contre la SNCF qui organisait le transport des victimes de la Shoah pendant la IIe Guerre mondiale. Malgré sa souveraineté, la France a dû donner 60 millions de dollars pour éteindre les poursuites aux États-Unis.

L’affaire Alstom, avec la prise de contrôle de cette entreprise française par General Electrics, conséquence d’une procédure judiciaire menée devant les juridictions américaines. Alstom dut payer 772 millions de dollars, supérieure aux 500 millions d’euros mis sur la table par le contribuable pour essayer de sauver l’entreprise.

La Deutsche Bank, condamnée par les États-Unis à un redressement de 14 milliards de dollars avec comme conséquence une crise financière majeure en Europe.

En 2014, BNP-Paribas, 9 milliards de dollars d’amende pour ne pas s’être soumise à l’embargo décidé par les États-Unis contre l’Iran, pays qui n’était pas sous embargo Français. L’Iran, mais curieusement pas l’Arabie Saoudite. Les entreprises européennes ont dû verser en quelques années 20 milliards de dollars au titre d’infractions aux embargos décidés par les seuls États-Unis.

 

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1 février 2025 6 01 /02 /février /2025 10:23

Peu de mots sont aussi riches de sens variés que "cette partie du corps humain qui fait angle droit avec la jambe et permet la station verticale" ainsi que le dit fort judicieusement l'un de mes dictionnaires.

C'est la raison pour laquelle nous n'envisagerons qu'un seul "pied", celui que l'on prend, ou que l'on ne prend pas d'ailleurs. Ce pied-là, qui est la version populaire de l'orgasme, et plus spécialement féminin, n'est pas aussi nouveau qu'on pourrait le croire.

Selon Alain Rey, ce sens très précis serait apparu vers 1920, et devenu plus courant à partir de 1925. Toutefois, ce serait le roman de Jean-Louis Bory, "Le Pied" publié en 1976 qui lui vaudrait son succès actuel. Si Alain Rey l'affirme, c'est certainement vrai.

Pourtant, le formidable engouement du public pour le film de Bertrand Blier, "Les Valseuses" en 1973 avait déjà beaucoup fait pour développer l'expression. On se souvient que Miou-Miou, malgré les efforts héroïques et conjugués de Depardieu et Dewaere, ne parvenait à le prendre, ce fameux pied, qu'à l'extrême fin de l'histoire, après une heure et demie de pellicule et suite à l'intervention d'un troisième larron, beaucoup plus minable en apparence.

Et pourtant, l'origine de la locution n'a pas grand-chose à voir avec le sens actuel. Le "pied", c'est la "part" de butin dans un vol. C'est ce qu'il y a à partager. On le dit depuis la fin du siècle dernier, par référence au "pied", unité de mesure de longueur de 32 centimètres environ, jusqu'à l'instauration du système métrique. Que les lecteurs mâles qui sont en train de s'observer avec inquiétude, se rassurent, les 32 centimètres n'ont rien à voir dans l'affaire.

On suppose seulement, que "prendre sa part de butin" a pu donner le sens actuel de "prendre sa part de plaisir".

Quant à la question de savoir pourquoi la formule est plus fréquente pour évoquer le plaisir féminin, c'est que nous autres, fiers porteurs de seringues, dits du sexe fort, éprouverions un plaisir moins intense. Je ne sais pas comment on a fait pour mesurer l'intensité exacte des sensations, mais bon, c'est comme ça! Nos lecteurs catholiques pourront toujours supposer que c'est une compensation aux douleurs de l'enfantement. Ou, inversement, que, puisque tout plaisir se paye par de la souffrance, Dieu, qui serait un petit peu macho, aurait voulu punir plus durement nos compagnes en leur accordant cette petite gâterie supplémentaire.

Alain Rey, décidément très en forme sur ce sujet, fait référence aux Grecs, qui avaient déjà noté que le plaisir sexuel chez la femme s'associe à un mouvement corporel dans lequel le pied joue un rôle important. Suit ici, chez mon linguiste préféré, une description de gymnastique amoureuse, que je ne vous citerai pas, sinon c'est l'atteinte aux bonnes mœurs, et d'ailleurs la phrase est trop longue.

Je ne vous conseille pas de confondre "le pied" et les "pieds", notamment dans l'expression "avoir les pieds dans le dos" qui signifie "être suivi, pourchassé par la police". Il est rare qu'on éprouve du plaisir dans ces conditions. Pour ma part, je n'éprouve aucun plaisir particulier à rencontrer la police et encore moins à la sentir derrière moi.

Et si vous demandez leur avis aux "sans papiers" de l'église Saint Bernard, je suis à peu près certain qu'ils vont abonder dans mon sens.

Reste que je vous ai parlé des valseuses. Lorsque parut le film, il y a donc un peu plus de vingt ans, beaucoup de gens pensèrent qu'il était simplement question des adeptes d'une danse bien connue. Pourtant les "valseuses" désignent les testicules depuis 1905. Simplement, par comparaison, elles se balancent, les malheureuses, d'où l'appellation, également, de "balloches" (du verbe "ballocher", ballotter, depuis 1836) ou de "pendantes", pour des raisons anatomiques évidentes.

Quand votre patron, ou mieux encore, un ministre à la télé, prend cet air grave et hautain qui vous énerve tant, imaginez-le donc les valseuses pendantes. Et pensez que, peut-être, il ne prend jamais son pied.

 

 

Rolland HENAULT ("Articles 2001-1996" aux Editions de l'impossible)

 

 

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