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12 octobre 2024 6 12 /10 /octobre /2024 09:17

Pour combler le déficit causé par la loi Rothschild du 3 janvier 1973, l’État français a vendu les bijoux de famille. À partir de ces biens vendus par l’État dans l’urgence, propriétés pourtant payées et rentables, fruits des grands travaux et des plans des années 1960, certains acheteurs ont rentabilisé très rapidement leurs investissements en se payant "sur la bête".

Comme le souligne Roland Hureaux, ancien membre de la Cour des Comptes : « Entre les lobbyistes discrets de fonds de pension américains, les dirigeants d’entreprises publiques rêvant de stock-options, banques d’affaires et fonds d’investissement en cheville avec Bercy d’où ils sont parfois issus… se sont nouées des relations incestueuses qui ont participé à la décadence de l’esprit public et au dépeçage.

Les autoroutes par exemple. Elles appartenaient aux Français. À vous donc… Elles ont été bradées par l’ancien Premier Ministre Dominique de Villepin pour 60% de leur valeur. Leurs acheteurs sont rentrés dans leur investissement en moins de 3 ans !!! Et maintenant elles génèrent des bénéfices sur votre dos. Pourtant il s’agissait de votre propriété indûment bradée, et cela uniquement à cause de la loi du 3 janvier 1973 imposée par Valéry Giscard d’Estaing, celui qui écrira aussi la constitution européenne devenue traité de Lisbonne. En clair, cela revient à saisir votre appartement, que vous avez déjà payé, le vendre à un émir quelconque qui va ensuite vous le louer.

 

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12 octobre 2024 6 12 /10 /octobre /2024 09:08

Le CSEN (Conseil scientifique de l’Education nationale) en convient : « Les performances des élèves français en orthographe sont loin d’être satisfaisantes ».

Avec ou sans classement Pisa, on constate que la chose s’accroît d’année en année. Que faire alors ? Ce qu’on fait pour tout dans ce pays quand la température est trop élevée : on casse le thermomètre.

C’est ainsi que ledit CSEN, dressant cet implacable constat – il est « inutile de s’acharner à enseigner des orthographes maîtrisées par une minorité de francophones » – nous délivre ses judicieuses préconisations. Au premier chef, la suppression de l’accord du participe passé avec l’auxiliaire avoir, exercice périlleux s’il en est lorsque le complément d’objet direct est placé avant le verbe.

Moins de 20 % des élèves maîtrisent cette règle à l’issue du primaire, assure le CSEN et « elle tombe en désuétude chez les adultes ». D’où cette préconisation : « avec l’auxiliaire avoir, invariabilité du participe passé et avec l’auxiliaire être, accord systématique avec le sujet ». Non seulement ce toilettage libérerait les Français d’un gros souci existentiel, mais « ces deux choix libéreraient énormément de temps en classe, qui pourrait être consacré à des enseignements portant plus généralement sur la production écrite ». En phonétique peut-être ?

A vrai dire, il y a pire que l’accord en question ici, mais c’en est sans doute une conséquence : c’est la quasi disparition de tout accord, participe passé ou simple adjectif, au féminin, cela à l’oral comme à l’écrit. Paradoxe d’un temps où les femmes n’ont jamais autant été à l’honneur, elles ont disparu du français avec l’ignorance de la grammaire.

La chose s’est tellement répandue qu’on en vient même à des aberrations : confusion des pronoms personnels (il pour elle), disparition des pronoms relatifs (laquelle, auxquelles), etc. Exemple parmi des milliers d’autres, ceci, entendu lundi matin à la radio : « L’attaque du Hamas le 7 octobre est-il (sic) aussi un choc français ? ».

C’est dans ce contexte qu’on entend répandre l’écriture inclusive, qu’on l’impose même dans certaines universités. Mais qu’importe, puisque tout cela est noyé dans le «  globish », cet « étrange mélange entre le français et une sorte d’anglais mondialisé », comme l'écrit Valeurs actuelles qui consacre un article au sujet.

Alors qu’Emmanuel Macron vient de fanfaronner au sommet de la Francophonie, l’Académie française, qui s’alarme de l’inflation galopante des anglicismes dans « la communication institutionnelle », a publié en septembre N'ayons pas peur de parler français (Plon), un livre qui reprend les conclusions de son rapport de 2022 sur le sujet.

L’académie est allée piocher dans les ministères, administrations, SNCF, mairies, universités, écoles, organismes de formation, fondations, sites touristiques… Partout l‘anglais est préféré au français technique. Le ministère de la Transition Ecologique décline ainsi ses « agents intrapreneurs, développeurs, product owner, business developer, coach produits, UX designer ». Chez son voisin de la Santé, on apprend que la politique repose sur un concept essentiel : « One health ». Du côté de la Sécurité sanitaire, on se renseigne auprès du « Helpdesk biocides : Un service national d’assistance » ; une plateforme de documentation devenue « le sharepoint de la communauté ». Mais c’est peut-être le ministère de l’Agriculture qui remporte la palme avec sa start-up Agriloops, qui a « reçu le soutien du Food’Inn Lab d’AgroParisTech ». Quiconque a affaire avec une administration sait qu’il doit en passer par ce charabia. Si l’objectif n’est pas formulé, les conséquences sont évidentes : « une double fracture linguistique, sociale et générationnelle » ce qui est dramatique s’agissant ici des services de l’Etat.

 

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12 octobre 2024 6 12 /10 /octobre /2024 08:55

Extrait de "La météo dans le brouillard", un reportage diffusé dans "Envoyé spécial" le 19 septembre 2024 :

Que se passe-t-il à Météo France, une institution réputée pour son sérieux ? Le 8 janvier 2024, par exemple, son application pour smarphones n'a pas annoncé les fortes chutes de neige qui ont paralysé une partie du pays. "Pour les utilisateurs qui n'ont regardé que l'application, ils sont tombés des nues, se souvient François Giroux, représentant CGT des salariés de Météo France. Chacun pouvait regarder par la fenêtre, voir la neige tomber, et en regardant sur l'application de Météo France, et on avait simplement un ciel couvert."

La direction de Météo France ayant refusé d'ouvrir ses portes aux journalistes, ce sont trois représentants syndicaux qui vont évoquer le sujet devant ses locaux en banlieue de Lyon. Depuis quelque temps, des retours dans leur entourage les préoccupent. "Tiens, ce matin, j'ai pris mon vélo, je me suis fait rincer. C'est bizarre, c'est pas la première fois que ça arrive… Est-ce qu'il y a quelque chose qui a changé ?" Ces remarques leur auraient été faites après le lancement d'un nouvel algorithme, qui permet de réaliser les prévisions grand public sur internet et les smartphones. Ils soupçonnent cet algorithme de générer des erreurs parfois importantes.

Selon les syndicats, cet algorithme été conçu pour pallier une perte d'effectif de 20%. En huit ans, plus de 600 postes ont été supprimés chez Météo France. Jusqu'en novembre 2023, d'après les explications que les trois salariés ont données à "Envoyé spécial", ces prévisions destinées aux smartphones étaient réalisées par des météorologues dans sept centres régionaux. Depuis, le système a été entièrement automatisé, selon eux, avec une seule personne, basée à Toulouse, pour superviser le système. Et comme il ne serait pas possible de corriger les prévisions en temps réel, mais seulement toutes les six heures, les erreurs se seraient multipliées.

Désormais, les prévisions expertisées par des humains seraient réservées aux entreprises ou aux collectivités, qui payent un abonnement. "Nous n'avons plus les moyens pour faire les prévisions pour Mme Michu", aurait-il été justifié aux salariés. Un choix de mettre de côté la réponse grand public qui signifie la perte d'une partie des missions de ce service public qu'est Météo France, déplore Liénor Feuga, représentante du syndicat Solidaires de Météo France.

La direction de Météo France affirme que les bulletins d'alerte en cas de situations extrêmes restent gérés par des humains. L'automatisation n'aurait pas eu d'impact sur la qualité moyenne des prévisions, les principaux bugs informatiques lors de sa mise en place auraient été corrigés, et 48 nouveaux postes auraient été créés depuis l'an dernier…

Il en manque encore 552.

 

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5 octobre 2024 6 05 /10 /octobre /2024 10:47

 

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5 octobre 2024 6 05 /10 /octobre /2024 10:42

« Calcul » vient du mot latin calculus, « caillou ». Dès l’Antiquité, les êtres humains utilisent leur imagination pour calculer. Ils se servent de cailloux, de jetons, de boules et, bien sûr, de l’outil qu’ils ont toujours sur eux : leurs dix doigts - d’où les termes « décimal » et « digital » - avec lesquels ils peuvent compter.

Sans remonter au grand mathématicien grec Euclide, 300 ans avant J.-C., et sans parler des ingénieurs qui ont fait progresser les mathématiques depuis toujours, nous devons en priorité la maîtrise des chiffres et du calcul à trois hommes : l’inventeur de la première machine à calculer de l’histoire, Blaise Pascal (1642) ; le précurseur de l’informatique, l’Anglais Charles Babbage (1834) ; et celui qui a récemment (1973) créé le tout premier ordinateur personnel, l’ingénieur français François Gernelle. Il s’agit du Micral. Il ne vient pas d’Amérique, même si Steve Jobs et Apple vont le développer ensuite aux États-Unis et sur tout le globe.

À ce propos, qui sait encore que notre Minitel 100 % français est le pionnier, le précurseur, voire le tout premier « Internet » ? Lancé en 1982 par les PTT, le premier service au monde d’informations télématiques aura un succès populaire considérable. Mais n’étant pas un peuple de vendeurs, la France n’a pas su l'exporter.

Revenons à Blaise Pascal. Nous l’avons tous étudié à l’école. Sans bien réaliser que c’est sans doute le génie des génies. Mais nombreux sont ceux qui gardent quand même le souvenir du philosophe et du grand penseur. Dès qu’on le nomme, les livres de Lagarde et Michard nous viennent à l’esprit.

Si, au fil des années, on a oublié beaucoup de ses écrits, chacun de nous se souvient au moins de son fameux pari sur l’existence de Dieu, puis des deux infinis : « une sphère dont le centre est partout, la circonférence nulle part » ; ou encore de telle ou telle citation, comme « Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas ». Certaines formules ne manquent pas d’une pointe d’humour, telle celle-ci : « Tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre. »

Le génie des mots nous aurait presque fait oublier qu’il a été d’abord le génie des chiffres, le « Mozart » de l’arithmétique. Dès l’âge de 11 ans, il écoute les savants que fréquente son père. Il a même déjà écrit un livre de physique.

Pascal a 19 ans quand il pense à la première machine à calculer. Et simplement pour faire plaisir à son père, comptable et conseiller à la cour de Richelieu. Le voyant veiller tard pour son travail, le fils génial, attendri et compatissant, lui invente la première machine dite « intelligente » de l'Histoire. L’appareil - la pascaline - permet d’effectuer des additions et des soustractions. Pascal, c’est la lumière bien avant et bien au-dessus des Lumières.

Pour finir, rendons hommage à l’inventeur d’un mot français, cette fois. Il s’agit d’une réponse précise à une commande. En 1954, IBM France cherche un nom pour désigner une de ses premières machines électroniques destinées au traitement de l’information. La compagnie demande le conseil d’un professeur à la Sorbonne, Jacques Perret. Celui-ci explore plusieurs pistes et finit par proposer le mot « ordinateur » : « C’est un mot correctement formé, écrit-il, qui se trouve même dans le Littré comme adjectif désignant Dieu qui met de l’ordre dans le monde. »

Pour IBM, l’idée de mise en ordre est la bonne. Malgré le terme anglais computer - calculateur, en français - qui s’est généralisé dans de nombreux pays, les vocables « ordinateur » et, plus tard, « micro-ordinateur » sauront s’imposer chez nous.

 

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5 octobre 2024 6 05 /10 /octobre /2024 10:35

Voici la liste des eurodéputés, dont certains se disent « de gauche » et affirment soutenir le NFP, qui ont voté le 19 septembre dernier la mortelle résolution du Parlement européen, cette instance sans légitimité démocratique, sommant les États européens, dont la France, d’autoriser Kiev à bombarder la Russie « dans la profondeur de son territoire » avec des missiles de fabrication anglo-française et de guidage américain. Moscou a déjà averti que ce serait pour elle le signe décisif que les pays de l’OTAN, France en tête, sont désormais cobelligérants officiels contre elle.

Ce sont les eurodéputés ci-dessous, qui ont VOTÉ POUR la résolution au Parlement européen qui demande le bombardement de la Russie dans l’ensemble de son territoire par des missiles à longue portée fabriqués et livrés par les pays de l’UE et de l’OTAN. Rappelons que la France fournit actuellement des missiles de croisière SCALP, dont la limitation de portée est vraisemblablement assurée par les caractéristiques de ciblage implantés dans ces missiles en Ukraine, au moment du tir, par des militaires français présents sur place et donc directement impliqués dans le ciblage. La résolution vise également à forcer l’Allemagne, qui pour le moment s’y refuse, à livrer et procéder à la programmation de tir de ses missiles de croisière à longue portée Taurus.

La résolution a été adoptée le jeudi 19 septembre par 425 voix pour, 131 voix contre et 63 abstentions.

Voici les votes au sein du NFP, se réclamant de la gauche mais faisant partie des soutiens les plus fondamentalistes de l’UE OTAN :

    Tous les députés EELV (liste Toussaint) sans exception – Marie Toussaint, Camara, Cormand, Satouri, Sbai

    Tous les députés PS (liste Glucksmann) sans exception – Raphaël Glucksmann, Kalfon, Clergeau, Fita, Mebarek, Lalucq, Pellerin, Carlin, Sargiacomo, Ridel

Parmi les députés LFI : Omarjee (LFI)

Les autres députés LFI se sont lâchement abstenus – Aubry, Carême, Chaibi, Fourreau, Hassan, Mesure, Saeidi, Smith


Les votes de l’extrême droite :

    Tous les députés RECONQUÊTE (liste Maréchal Zemmour) sauf Knafo (abstention) – Marion Maréchal, Guillaume Peltier, Nicolas Bay, Laurence Trochu
    Tous les députés LR (liste Bellamy) sauf Le Callennec (pas de vote) et Morano (abstention) – François-Xavier Bellamy, Castillo, Gomart, Imart
    Tous les députés RENEW (liste Hayer) sans exception – Valérie Hayer, Pascal Canfin, Nathalie Loiseau, Bernard Guetta, Fabienne Keller, etc.

Le RN a voté largement contre (Androuët, Brasier-Clain, Dauchy, Deloge, Disdier, Frigout, Furet, Garraud, Griset, Haider, Jamet, Joron, Leggeri, Leonardelli, Mariani, Nikolic, Olivier, Pennelle, Piera, Pimpie, Rechagneux, Rougé, Sanchez, Sorel, Thionnet, Tolassy, Valet, Varaut, Vicsek,), avec l’absence de vote de son président et tête de liste Bardella, ainsi que Dussausaye et Josserand.

 

https://www.initiative-communiste.fr/articles/europe-capital/les-eurodeputes-de-la-mort-le-terrible-vote-du-nfp-pour-lescalade-exterministe-de-la-guerre-au-parlement-europeen/

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5 octobre 2024 6 05 /10 /octobre /2024 10:26

Paul Watson, arrêté en juillet au Groenland, restera en détention jusqu’au 23 octobre. Le fondateur de Sea Shepherd et défenseur des baleines est au cœur d’une affaire aux motifs fragiles.

La prison restera encore quelque temps le navire du capitaine Paul Watson. L’activiste américano-canadien de 73 ans, détenu depuis le 21 juillet au Groenland, restera derrière les barreaux encore trois semaines, a décidé la justice danoise.

Le tribunal de Nuuk, la capitale de l’île danoise, examinait, le 2 octobre, une troisième demande de remise en liberté du militant écologiste. Il restera dans les geôles groenlandaises au moins jusqu’au 23 octobre, en attendant que le ministère danois de la Justice rende sa décision sur la demande d’extradition déposée le 31 juillet par le Japon. Il y encourt quinze ans de prison.

Toutes les demandes de remise en liberté déposées par les avocats du fondateur de Sea Shepherd ont été refusées par le tribunal de Nuuk. La cour a justifié ses décisions par sa volonté de « garantir » la présence de Paul Watson sur le sol danois « au moment de la décision d’extradition » vers le Japon. Plus de soixante-dix jours après le placement en détention du militant écologiste, Reporterre revient sur les enjeux de cette affaire judiciaire.

Lire la suite : https://reporterre.net/Paul-Watson-le-recit-d-une-frenesie-judiciaire-et-mediatique

 

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21 septembre 2024 6 21 /09 /septembre /2024 10:47

Je me souviens des noyers, c’est un souvenir court mais très puissant.

Dans les années quarante, tout au long des routes, il y avait encore des noyers. On devait, m’a-t-on dit, ces plantations originales à des nécessités d’ordre militaire. Les noyers pouvaient être utiles en cas de transport des canons. Leur bois aurait pu servir à fabriquer des fûts, qui auraient permis des réparations sur place. Ces histoires de fûts et de canons n’avaient rien à voir avec des activités vinicoles. Les routes, sans qu’on le sache à l’époque, étaient patriotiques.

La route qui monte au nord de Saint Valentin, et qu’on appelle la « côte du Portal », est bordée de noyers, en 1948, comme les « allées » qui conduisent aux fermes isolées.

En automne, quand les jours sont encore longs, et resplendissent parfois de couleurs vives et mélancoliques, de ces couleurs qui nous ont fait écrire dans les rédactions que les « feuilles s’empourprent » et que les « buissons s’embrasent », nous revenons de l’école, sur cette voie royale, comme escortés par tous ces noyers, qui nous font, au sens exact de l’expression, une haie d’honneur.

Nous, c’est-à-dire les frères Riffet, Jacky Boiron, les frères Trumeau, la fille du garde de Borderousse, Mr Mitaty, la fille du garde des Lagnys, Claudine Bouquin, au total une dizaine d’écoliers à bicyclette, le sac au dos, une troupe d’enfants joyeux, rieurs, insouciants, inconscients, avec des genoux un peu écorchés par les chutes de vélo, des blouses un peu déchirées.

Vers quel horizon dirigions-nous nos machines ferraillantes ? vers quel avenir avions-nous mis le cap ? vers quelles vies allions-nous peu à peu nous disperser ?

Ces questions ne se posaient pas. Et nous étions sous les noyers. Alors je me souviens qu’on s’arrêtait, on appuyait les vélos contre le tronc des arbres et on ramassait des noix.

Les noix fraîches ont une saveur particulièrement vive, une fraîcheur crémeuse inégalable. Il faut enlever la première enveloppe et ensuite on a les doigts jaunes pour une semaine au moins. Pour casser les noix, on peut sortir d’inoffensifs couteaux à bout rond, ou les serrer très fort entre le pouce et l’index.

La scène dans son ensemble dure au total dix minutes, et puis on s’emplit les poches avec des noix, on remonte sur les vélos.

Derrière, les noyers nous saluent. On reviendra, les copains, c’est juré. On aime bien les noyers.

On les a vus dans la dictée de Louis Pergaud. Les « couilles molles de Longeverne » et « les peigne-culs de Velrans », qui vivent dans le Dauphiné, en parlent abondamment. Les noix me font rêver.

« Qu’y a-t-il dans une noix, quand elle est fermée? » s’interrogeait Charles Trénet. Les soirs de veillées, on « casse des noix ». On en fera de l’huile de noix. On mangera du miel avec des noix.

Au printemps, on a vu des « chenilles » sous les noyers, ce sont les fleurs étranges du noyer, c’est bon signe. En été, on les a vu grossir, très doucement. Les noix ne sont pas pressées, mais « à la Madeleine, la noix est pleine ». Pourtant, on la mangera plus tard, elle n’est pas mûre.

Le berrichon dit « un noix ». Le féminin n’existe que dans les livres. C’est comme pour la dinde, qui se dit « le dinde », je ne sais pas pourquoi.

Les noyers sont partout, on redoute leur ombre, qui provoque les fameux « sangs glacés ». Mais on aime l’arbre et ses fruits. C’est un arbre familier, un emblème de la civilisation, un arbre qui donne une leçon de longévité. On cite des noyers bi-centenaires, ils font rêver d’éternité.

Plus tard, les noyers, je les ai gaulés, sans méchanceté, par tradition, avec une longue perche, qui restait appuyée sur l’arbre, à la disposition du passant.

Et puis je les ai regardés, une fois gaulés. Ils tendaient leurs longs bras décharnés dans le vent aigre d’un octobre frileux. Les noyers suscitent les comparaisons.

« Le noyer gaulé dit au vent ses douleurs », écrit joliment Guillaume Apollinaire.
Mais je ne le savais pas, à l’époque.

Guillaume, Guillaume Apollinaire, pas Guillaume de l’Hôtel Guillaume, je l’ai connu plus tard, et encore, pas personnellement.

Mais je les apprécie bien tous les deux, les Guillaume.

Pour des raisons différentes, il est vrai.

 

ROLLAND HENAULT ("Le Bonheur de Saint Valentin"  aux Editions de l'impossible - 2002)

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21 septembre 2024 6 21 /09 /septembre /2024 10:41

Mardi, des explosions simultanées de bipeurs, un système de radiomessagerie utilisé par le mouvement islamiste pro-iranien, ont fait douze morts, dont deux enfants, et entre 2.750 et 2.800 blessés, selon un nouveau bilan mercredi du ministre de la Santé libanais.

Israël -immédiatement désigné comme responsable de l'attaque que ce soit par le Hezbollah ou des spécialistes des questions militaires et du renseignement- n'a pas commenté ces explosions.

Cette spectaculaire attaque est survenue simultanément dans plusieurs places fortes du Hezbollah - dans la banlieue sud de Beyrouth, le sud et l'est du Liban - quelques heures après l'annonce par Israël qu'il étendait les objectifs de la guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza à sa frontière nord avec le Liban.

"Les responsables de l'attaque meurtrière aux bipeurs contre les membres du mouvement pro-iranien Hezbollah au Liban ce mardi 17 septembre, devront rendre des comptes", a réclamé ce mercredi le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk.

"Le ciblage simultané de milliers de personnes, qu'il s'agisse de civils ou de membres de groupes armés, sans savoir qui était en possession des engins ciblés, où ils se trouvaient et dans quel environnement ils se trouvaient au moment de l'attaque, constitue une violation du droit international des droits de l'homme et, dans la mesure où il est applicable, du droit international humanitaire", a souligné Volker Türk dans un communiqué.

Il réclame une "enquête indépendante, sérieuse et transparente" sur les événements pour trouver les commanditaires et les exécutants.

Israël s’en tamponne le coquillart !

 

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21 septembre 2024 6 21 /09 /septembre /2024 10:36

Comme le ressassent les médias, encore que très tardivement, Henri Grouès, alias l’abbé Pierre, était et resta jusqu’à l’extrême vieillesse, un vieux dégoûtant. Cela de notoriété publique, ce qui rend d’autant plus hypocrite l’indignation manifestée par ceux qui, aujourd’hui, feignent de déplorer sa concupiscence et déboulonnent à tour de bras ses statues, débaptisent les rues et les squares et même la fondation portant son nom. Cachez ce faux saint que je ne saurais voir !

Quelle tartuferie quand on sait qu’en 1963, à la suite d’agressions sexuelles sur des Québécoises, il fut contraint de quitter prestissimo Montréal et n’échappa à un procès que sous la condition expresse qu’il ne remettrait jamais les pieds au Canada. Et qu’en 1966, le cardinal Feltin, alors archevêque de Paris — fonction dont il profita en 1962 pour rendre facultatif, sinon déconseillé aux prêtres, le port de la soutane —, tenta de décourager l’ancien garde des Sceaux gaulliste Edmond Michelet d’offrir à l’abbé Pierre la rosette de la Légion d’honneur que celui-ci convoitait : « Laissez-moi vous assurer qu’à l’heure présente, cette distinction est fort inopportune, car l’intéressé est un grand malade, traité en Suisse dans une clinique psychiatrique et je pense qu’en raison de ces circonstances fort pénibles, il vaut mieux ne pas parler de cet abbé. Il a eu d’heureuses initiatives mais, il semble préférable, actuellement, de faire silence sur lui. »

La démarche ayant avorté, celui dont l’appel de l’hiver 1954 en faveur des pauvres avait fait une véritable idole finit commandeur et tous les Elyséeens passés, présents ou à venir encore vivants se pressèrent en 2007 à ses obsèques, quasiment nationales.  

Il est vrai que s’il cédait trop souvent à la tentation, le saint homme avait des excuses. « Il était environné littéralement de grappes de gens qui voulaient lui arracher les boutons de sa saharienne ou un poil de barbe pour le garder comme souvenir. Et il y avait énormément de femmes », a raconté le nonagénaire Pierre Lunel, écrivain et ami de vingt ans de l’abbé, à France Info. « Des mains innombrables le touchent comme s’il s’agissait d’un totem aux pouvoirs magiques (…). D’autres vierges folles tombent en extase devant lui (…). Il éprouve de plus en plus de peine à résister (…) aux tentations », avaient déjà rapporté de leur côté Gérard Marin et Roland Bonnet dans La Grande Aventure d’Emmaüs (éd. Grasset, 1969).

Portées par la vague MeToo, certaines de ces vierges folles sont-elles devenues les dénonciatrices d’aujourd’hui ?

Si la légende dorée en a pris un sacré coup, il est pourtant un reproche épargné à l’abbé Pierre qui, dans un épisode de sa vie au moins, pécha gravement contre la charité chrétienne. Alors député MRP, il s’opposa formellement au rapatriement des soldats du Bataillon d’Infanterie Légère d’Outre-Mer (BILOM) tombés en Indochine.

Un point d’histoire qu’il est bon de rappeler.

 

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