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11 mai 2013 6 11 /05 /mai /2013 09:28

 

L'audience de plaidoirie du procès intenté par le CRIF contre Jean Claude Lefort, en tant que directeur de la publication du site de l'AFPS, a eu lieu le 26 avril devant la 17ème chambre correctionnelle du TGI de Paris. Rappelons que le procès pour diffamation  était intenté par le CRIF sur la base d'une phrase d'un article publié sur le site en janvier 2012, peu après la libération de Salah Hamouri, titré « Gentil Gilad, méchant Salah : mémoire courte et sélective».

L'audience du 26 avril a vu se succéder les interventions de Jean Claude Lefort et Richard Prasquier,  les témoignages de François Leroux et Salah Hamouri, puis la plaidoirie de l’avocat du CRIF. Enfin après l'intervention de la Procureure indiquant que pour elle il n’y avait pas diffamation, la séance s'est terminée par la plaidoirie de l’avocat de Jean Claude Lefort et une intervention conclusive de ce dernier.

Le jugement a été mis en délibéré, et la décision est attendue pour le 14 juin.

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11 mai 2013 6 11 /05 /mai /2013 09:26

 

Le ministre des Anciens combattants, Kader Arif, a annoncé le 16 avril à Craonne, dans lAisne, à l'occasion du 96e anniversaire de l'offensive du Chemin des Dames de 1917, qu'il avait demandé un rapport avant la fin du mois de juillet pour avancer dans le processus de réhabilitation des fusillés pour l'exemple de la Grande Guerre. Il a précisé qu'il souhaitait la mise en place dune commission qui puisse préparer les réhabilitations nécessaires. La Ligue des droits de l'Homme qui, dès la guerre, a fortement porté ce combat et qui le considère comme inachevé, prend acte de cette annonce. Mais elle souhaite attirer l'attention sur les conditions pour que ce processus puisse aboutir à une vraie réhabilitation et ne soit pas une échappatoire.

Dune part, il ne peut y avoir de véritable réhabilitation que judiciaire. L'annonce par le ministre, en novembre 2012, concernant le cas du sous-lieutenant Julien Chapelant quelle a défendu depuis près d'un siècle, par exemple, n'implique pas la levée de sa condamnation. La commission doit pouvoir transmettre les cas de soldats fusillés après condamnation et non encore réhabilités à la Cour de cassation pour quelle annule leur condamnation sans renvoi devant une autre juridiction, comme pour l'arrêt de 1906 qui a innocenté le capitaine Dreyfus. De véritables réhabilitations ne pourront être effectives que par un tel processus.

La LDH demande aussi que la commission qui sera installée soit chargée de tenter de donner aux nombreuses familles, qui veulent savoir ce quil est advenu durant cette guerre à un ancêtre décédé sans avoir eu droit à la mention « mort pour la France », le maximum d'informations au vu des données conservées dans les archives militaires. Pour cela, elle ne doit en aucun cas se limiter aux quelque six cent cinquante cas de fusillade après jugement. Elle doit pouvoir travailler sur les cas d'exécutions sommaires. Sur ceux des condamnés aux peines de travaux forcés ou « travaux publics » (déportation judiciaire dans les colonies, dont beaucoup ne sont jamais revenus, quil s'agisse des deux mille condamnés à morts dont les peines ont été commuées ou de ceux, plus nombreux, condamnés directement à ces peines).  Et elle doit pouvoir répondre sur le cas des « mauvais sujets » prélevés au sein des régiments mutinés en 1917, probablement près de deux mille hommes aussi, victimes, sans jugement, de déportation dans les colonies et dont certains, là aussi, ne sont jamais revenus.

Tous ces cas, ainsi que celui des volontaires résidents étrangers souvent maltraités dans des régiments de marche de la légion étrangère, ont été soulevés par la LDH, pendant la guerre et dès son lendemain. Une commission qui n'aurait pas la possibilité de tenter de répondre sur de tels cas, sur lesquels des familles aujourd'hui continuent à s'interroger, aurait en réalité un objet restreint et minimaliste, elle ne serait pas à la hauteur de la demande de vérité qui s'exprime un siècle après les faits dans la société française.

La Ligue des droits de l'Homme réclame donc que la commission qui sera mise en place, pour ne pas être une solution au rabais, puisse, dune part, préparer de réelles réhabilitations judiciaires, et, d'autre part, s'efforcer d'apporter des réponses sur le plus grand nombre possible de cas résultant de l'arbitraire de la justice militaire ou du comportement du commandement durant la Grande Guerre.

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11 mai 2013 6 11 /05 /mai /2013 09:22

« La guerre au Mali a pour but de se débarrasser des islamistes radicaux », nous dit-on. Pourtant, ces mêmes islamistes combattent dans "notre" camp en Libye et en Syrie. Et ils sont financés par « nos amis » : Arabie Saoudite et Qatar. Spécialiste de l'Afrique et auteur chez Investig'Action de « La stratégie du chaos », Mohamed Hassan éclaire les dessous d'une guerre beaucoup trop schématisée par les médias. Troisième et dernier volet de notre série « Causes et conséquences de la guerre au Mali » (IGA).

Lire la suite

Voir aussi : L'Occident à la reconquête de l'Afrique et Ces islamistes que soutient l'Occident.

TOURNAI - 15 MAI
Michel Collon participera au débat "Liberté d’expression, liberté menacée". Avec Thierry Fiorilli (rédac-chef adjoint Le Vif), Manu Guévart (No Télé) et Xavier Mouligneau (RTBF). A 18h30 - 14, Rue de l’Ecorcherie, 7500 Tournai. Org. Etudiants en communication à la Haute Ecole Louvain en Hainaut à Tournai. Contact : yasminameulemeester@msn.com

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11 mai 2013 6 11 /05 /mai /2013 09:20

Pour la première fois depuis 2007, des abattoirs de chevaux devraient ouvrir aux Etats-Unis pour alimenter les marchés étrangers, dont la France. Cinq abattoirs américains ont déposé des demandes d'ouverture auprès du département de l'agriculture, rapporte l'AFP.
L'un d'eux, à Roswell (Nouveau-Mexique), pourrait commencer à abattre une centaine d'équidés par jour dès le mois de mai. "Tout est prêt et finalisé", a confirmé Blair Dunn, avocat de Ricardo De Los Santos, le propriétaire. Selon lui, le département de l'agriculture lui a confirmé que l'abattoir avait réussi l'inspection et que d'ici quelques jours l'autorisation lui serait donnée. La viande sera exportée, principalement en Europe et au Japon.

Signer la pétition

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4 mai 2013 6 04 /05 /mai /2013 09:29

 

« Les Français sont fous ! », voilà ce que j’entends au réveil sur France Inter ! Et, bien entendu, c’est ce pauvre ( ?) François Hollande qui les aurait rendus cinglés. Comme si Guéant, Cahuzac, Chirac, Sarkozy et les autres n’avaient pas participé à l’entreprise de médiatisation de la folie générale dans l’hexagone.

Autrefois, les fous provoquaient un rire salutaire, qui désamorçait toute velléité de révolte. Mais aujourd’hui, les fous sont hargneux et méchants ! Non seulement les dirigeants ( ?) politiques sont des escrocs mais ils prennent goût au meurtre et à l’assassinat ! Parfois collectif !...

Ce qui donne des idées aux Français ordinaires, qui finissent par trouver normale leur condition de misérables cons, abrutis par la télévision délirante, dont on ne sait jamais si on est au zapping, ou au zapping du zapping, bref, plus rien n’est crédible sur le petit écran, ni d’ailleurs dans la presse écrite ou parlée.

Car les Français sont vraiment fous.

Ils continuent de voter pour des fous. Ma phrase est trop longue. Ils continuent de voter, c’est suffisant. Pour des êtres vivants surpayés. Il est vrai que le loisir est pénible à supporter, et la paresse mérite un salaire ! Et puis ils amusent la galerie !

Toutefois, même si on rit, on rit jaune.

chinois.jpgAppréciez la transition, je m’amuse comme je peux. La dernière folie de ces barbares, qui pompent dans la caisse allègrement, c’est la cigarette électronique, originaire de Chine, qui va remplacer la cigarette traditionnelle. On m’a expliqué hier soir jeudi 2 mai 2013, que cette nouvelle formule, assez simple, n’était pas dangereuse pour la santé mais on m’a dit en même temps qu’on n’avait pas fait suffisamment de tests pour en être sûrs.

J’ai dit : « assez simple » ? Il suffit, en effet de l’électrifier, avec une simple pile et, paraît-il, parmi les composants dangereux, seule, la nicotine serait restée dans la cigarette électronique ! Plus de nuisances, donc ! On a montré un héros âgé de deux ans, qui fumait la pipe ! Ah les jeunes sont bien plus instruits que les vieux qui ont perdu leur temps à lire des livres.

On m’a déjà expliqué beaucoup de choses. Que le vol était honnête quand il mettait en cause des responsables politiques. Que le crime sexuel était également recommandé pour les mêmes politiques. Mais durement puni pour les pauvres types que vous êtes !

On ne m’a pas trouvé les mêmes justifications pour les gens ordinaires, qui se sont livrés à des actes très graves, et à ceux qui sont devenus fous à cause de ce mode de vie ahurissant : tous les droits accordés aux enfants, la drogue encouragée, la violence devenue insupportable, le mépris pour les pauvres, qui crèvent dans la rue, la gueule ouverte, et qui se lèvent depuis leur tente pour aller, parfois, au travail.

Ce monstrueux égoïsme redonne du punch aux plus démunis. D’ici peu, on va voir, puisque c’est devenu à la mode, des fumeurs électriques, des baiseurs électriques, des assassins électriques. On va croiser dans la rue, des vieux électriques, des vieilles électroniques, des nourrissons élevés à l’EDF SUEZ, des profs qui fonctionnent comme des jouets.

Je reste toutefois un peu pantois devant ces Chinois, qui ont inventé les bienfaits de l’électronique ! Je ne peux pas finir sans une grossièreté, ne le répétez pas, mais la bite électronique et la moule électronique me fascinent !

Ah c’est facile, quand on a, comme DSK, un engin alimenté par une pile et qu’on peut la régler suivant les tempéraments, sur les différentes catégories de femmes de ménage, et surtout sur les partouzes entre bourgeois ou pseudo aristocrates.

J’entends d’ici les conversations :

- Gontran !... faites-moi une pipe électronique à 4,5 volts !

- Mais Hildegarde, ça va vous brûler les intérieurs ! Vous êtes folle ?...

- Tant mieux ! qu’elle répond la Hildegarde ! J’ai appris chez les bridés !

Les Chinois, ils arrivent, vous savez pourquoi ils ne parviennent pas à fermer complètement les yeux ? Eh bien c’est simple. Quand ils ferment les yeux, comme ils ont la peau trop courte, ils ne peuvent plus bander !

J’ai trouvé cette réponse pertinente, parce je suis tallé à lécolle ousque j’ai aprite l’ortografe et lanaliselogique.

Enfin un peu, puisque j’étais dans la filière « Gros con mal dégrossi ». On était très majoritaires, tout le monde voulait ne pas apprendre. Ou alors la cigarette électronique et la nana ou le mec qui va avec !

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4 mai 2013 6 04 /05 /mai /2013 09:17

 

Matin en Combrailles

Poésie rustique

 Au matin qui suivit cette nuit pleine d'aventures abracadabrantes et de surprenantes découvertes, la journée s'annonçait magnifique.

Des voiles de brumes enveloppaient encore, au loin, les hauteurs boisées du plateau de Combrailles où grelottaient les vaches aux lourds pis, parmi les sainfoins odoriférants. Le bourdonnement des mouches, déjà, animait d'une mystique vibration, l'air limpide du matin. Ah il était limpide, l'air!

Ah il vibrait, le matin!

Ah elles bourdonnaient, les mouches !

Et cela supposait de leur part un considérable effort car si le bourdonnement est un bruit facile à produire quand on est un vrai bourdon, équipé pour, il en va tout autrement quand on est une simple petite mouchette égarée de par le vaste monde ! Et les vaches qui grelottent ! attention, elles n'ont pas froid ! Elles agitent des grelots, que les Creusois, gens fort habiles à l'esprit pragmatique, leur avaient accrochés au cou afin qu'elles ne se perdissent point, vu que le plateau de Millevaches est tout proche et les bovins ignorent généralement l'étymologie de ce mot, qui désigne les sources et non point les vaches mais ne digressons point.

Avec Arnesse, nous avons décidé de nous rendre dès l'aube sur le sentier qui conduit à la grange à Pétouillat. Arnesse d'ailleurs arrive, enveloppé dans un treillis, les jambes gainées de cuissardes, des ceinturons un peu partout, un casque lourd enfoncé sur la tête. Plus un filet de camouflage :

- pourquoi, ami, cette tenue de combat en ces lieux pacifiques ?... le Creusois n'est pas un fellagha que je sache, ni un terroriste islamique...

- tu fais comme tu veux, Colombo, mais j'ai étudié les statistiques... en 43, les maquis de la Creuse étaient nombreux... certains ont pu, dans des coins reculés, ne pas être tenus au courant de la fin des hostilités... ils n'en sont que plus féroces vu la longueur interminable des combats...

- mais il n'y a pas de combats...

- il pourrait y en avoir... suffit du quiproquo d'un malentendant... prudence est mère du cran de sûreté...

- alors si tu le prends comme ça...

J'ai déjà signalé une particularité du caractère de Arnesse, je n'y reviendrai donc pas, reportez vous à la page précédente.

Nous avançons sur le sentier pédestre, nous courbant, graciles, sous les ramages confus, nous redressant fièrement au milieu des allées cavalières, respirant à longues gorgées l'air pur et frais de la campagne herbue et sylvestre...

Sylvestre, quand tout soudainement, au détour d'une sente, apparaît, noblement dressé dans son superbe costume blanc et surmonté de son éternel chapeau de paille de riz au safran, Eugène dit le Coloniau, notre agent secret n°0000000000000001 !

C'est Arnesse qui attaque la conversation:

- Coloniau, cré nom ! alors on espionne dès le potiron déminé ?... roude gâs del plateaux et del haciendas aux énormes mosquitos, quoi de nouviau amigo ?...

- Saluté, gringo, el coloniau il est sour una pista, cré nom dé diou... et sérioso!

- on pourrait pas parler ouné pé plou simplément, signoritas? hasardais-je...

- apprends la langue, mon yeu, anvec l'assimil coume moué, ou bin directement anvec la Nichonina qu'est quadrilangues ça va quatre foués plou rapidos... on va causer le franchèzé, no tracasso... voilà, cré nom, j'allains tranquillos les poings dans les poches crevées, en direczionne de la grange à l'Arnestine, ce fut la nuit, le pédé rôdait, je fus sur mes gardes, amigos... et donc spécialement attentionné !... or voilà-t-il pas cré nom dé diou que j'apercevions t'alors, en couté de la vraie grange, une fausse grange, un leurre si l'on préfère, avec lampadaires et pavés, portes en verre enfin tout le confort moderne !... et des cages en verre, ce qui ne laissa pas que de m'intriguer... moué l'coloniau !... suis-je en présence d'une hallucinaison dute aux fièvres puerpuérales pensais-je ?... non puisque je suis du sesque mâle affirmé !... donc je vois la réalité tangible, je suis bien en présence d'un moderne bâtiment destiné à un moderne usage.

- oui mais lequel?

Ici l'Eugène sort un grand mouchoir à carreaux dont il s'essuie le vaste front intelligent qui retient son vaste chapeau des hauts plateaux.

- Je crois avoir élucidé le mystère...

- Vous vous exprimez remarquablement...

- Ta djeule, trou du tchu, el coloniau y cause, il est en mission secrète cré nom !

Arnesse intervient tout de même car ma dignité de chef des opérations finit par en souffrir.

- Soyez l'bon gâs, cré nom dé diou, avec mon yeu copain de régiment, il est pas de la Creuse, mais sa tante alle a fréquenté l'grous Caillu, tu sais ben, le cantounier d'Bourganeuf, cré nom... et pis c'est lui qu'a eu l'idée de vous payer les sous...

- Alors c'est différent, parôle dé coloniau, ié né l'insoultérai plou !

Afin de donner une valeur plus forte et comme sacramentelle à sa formule, il crache en ma direction une chose molle et peu agréable à décrire. J'esquive in extremis. Sans faire aucune remarque, car c'est, chez lui, l'équivalent de l'adoubement chez les chevaliers du Moyen Age. Il me jure allégeance. J'espère que c'est une fois pour toutes.

Mais que faisons-nous là tous les trois au milieu de la Creuse matinale et virginale qui sent si bon la France métropolitaine sans empester les couloirs du métro ?

Nous allons, furtivement et néanmoins fermement, à la découverte de l'annexe de la grange à Pétouillat. Car la fameuse piste découverte par l'Eugène est la même que la nôtre. Seulement, lui, il y est carrément entré dans le moderne appenti jouxtant l'antique grange à fourrage. Et il y a vu l'Ernestine, ça lui a fait du bien, mais il a vu aussi les installations dans leur intégralité, ce qui ne nous fera pas de mal. Et il nous conduit, la serpette à la main, tel un Hutu partant à la recherche d'un Tutsi dans la forêt équatoriale.

Ah il a belle allure, l'ancien.

Nous rejoignons l'allée André Picardou (1914-1967) historien de la basse Marche, auteur d'une célèbre "Histoire de Margouillat sous la deuxième dynastie", puis nous prenons par l'allée Albert Lerognon (1889-1985) historien de la Haute Marche, auteur d'une monographie qui fait autorité, intitulée "le canton de Berloueix entre 1125 et 1211", et enfin nous nous trouvons devant l'allée Alfred Bergougnan (1884-1927) cousin de l'inventeur du pneumatique qui porte son nom et auteur de charmantes poésies sur cette Bouzarde qu'il a tant aimée, membre de l'académie des Belles-Lettres de Rougnat-en-Combrailles.

 Et puis voilà c'est fini les célébrités, mais on est devant la grille d'entrée.

Une sacrée grille il faut reconnaître, on en voit pas des comme ça à tous les coins de rue ! Et pourtant, elle nous fait pas peur, la grille à Pétouillat ! Ah non !

Ce qui nous laisse plus perplexes, et même un peu hésitants, ce sont les trois monstres qui hurlent furieusement derrière, en montrant des crocs d'une longueur considérable et dont on devine les pointes extrêmement coupantes, propres à nous déchiqueter tous les trois et à nous engloutir aussi sec.

Seul, l'Eugène reste stoïque:

- C'est rin, les gars, cré nom, c'est des Berbères, des chiens de l'antiquité... alors forcément ils sont vieux, on va hurler un bon coup, et cré bon diou, c'est l'infracture mais attention, l'infracture, je cause du coeur, ça se répare pas... surtout chez des cabots qui sont millénaires...

Je réfléchis en mon for intérieur: voyons, qu'est-ce qu'il veut dire l'Eugène... des Berbères... il a pas fait la guerre d'Algérie...

Arnesse vient à mon secours:

- C'est des Cerbères... il est venu un conférencier de la Fédération des Oeuvres Laïques, l'autre jour à l'Eternel Repos. Il a parlé des monstres de l'antiquité... simple confusion...

Et, s'adressant à l'Eugène:

- Ces Berbères là sont pas vieux, c't'une race cré nom qu'a du survivre en nos bois et forêts qui recèlont des richesses insoupçonnées question avifaune...

- Cré bon diou, j'y von-z-aux boulettes !

Aussitôt dit, aussitôt frais comme dit ma cousine Paulette, qui vend des frigidaires à Salbris. L'Eugène a balancé ses boulettes.

 Seulement voilà.

 Rien.

- Ceux non dé diou dé caninos ié sonne répous dé nourritourre...

- Ils sont dressés, père Eugène...

- Dressés... dressés... comment ça?...

- Dressés à refuser de manger les boulettes....

L'Eugène reste sidéré ! Dresser des cabots à ne pas manger, ça le dépasse. Cependant, les hurlements redoublent de violence.

- Si ça continoue on va attirer l'intention del flicos...

- Vous inquiétez pas l'esprit, Eugène, ils sont déjà en train de picoler, et puis, dans un roman anti-policier, les représentants de la loi ne gagnent jamais. JAMAIS !... vous m'entendez !

Rassuré, il est, le coloniau. Et du coup, parmi les branchages, il, sa haute taille, fièrement redresse. (Je vous demande bien pardon, rien, dans la syntaxe officielle de la grammaire française, ne m'interdit cette construction, au demeurant fort expressive !)

Il est fier, l'Eugène, et il pense. Il cogite même. Ca y est:

- Agent 0000000000000001, je demande la parole.

- Vous l'avez, cinq sur cinq !

- Voici mon plan: il faut user de la seringue !

- Oui mais laquelle ?

- Hypothermique ?...ou Hypodermique ?...

L'Eugène re-réfléchit:

- Les deux, faut leur jouer le grand jeu. Ces Berbères m'ont l'air féroces en dépit de leur âge...

- J'ai tout prévu dit Arnesse en sortant un fusil à pompe. Il emmanche alors adroitement une seringue remplie d'un liquide anesthésiant immédiat, ajuste, tire, ajuste, tire, ajuste, tire. Ajuste, tire. Une quatrième fois, il avait raté la troisième. Mais cette fois ça y est les Cerbères sont sur le flanc, endormis. Ce sont d'ailleurs de simples dobermans, de taille ordinaire, qui nous paraissaient beaucoup plus impressionnants avant.

Il paraît que c'est toujours comme ça: un fauve endormi semble plus petit qu'un fauve afffamé et bien réveillé. Mais Arnesse a extrait de sa poche de treillis une pince monseigneur et, déjà le cadenas qui retenait la chaîne qui retenait les grilles qui nous retenaient d'entrer, a sauté.

Nous poussons les grilles. Négligemment. D'un seul pied. Nous ficelons les dobermans. Négligemment, d'une seule main.

Nous regardons en direction de la grange annexe.

Négligemment.

D'un seul oeil.

Nous avons grand tort. Le chapitre suivant se chargera de nous le prouver. Encore faudra-t-il prendre la peine de le lire !

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4 mai 2013 6 04 /05 /mai /2013 09:16

 

Tu n'en reviendras pas toi qui courais les filles

Jeune homme dont j'ai vu battre le coeur à nu

Quand j'ai déchiré ta chemise et toi non plus

Tu n'en reviendras pas vieux joueur de manille...

 

 

Louis Aragon  

Mis en musique et chanté par Léo Ferré

 

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4 mai 2013 6 04 /05 /mai /2013 09:09

 

Alphonse Allais (Honfleur, 1854 – Paris, 1905) nous donne des leçons d'économie : coucher sur la paille qu'on voit dans l'oeil de son voisin, et se chauffer avec la bûche qu'on a dans le sien – des leçons de prudence intellectuelle : l'état de veuvage chez la femme est presque toujours déterminé par le décès du conjoint  - des leçons de bon usage du langage, précisant par exemple, à propos d'une femme qui manipule un morse, qu'il ne s'agit pas d'un veau marin et que la présence de ce dernier, fréquente dans les mers glaciales, est assez rare dans les bureaux de poste français – des leçons de physiologie morale, n'hésitant pas à nous révéler qu'un de ses personnages avait perdu tout sens moral à la suite d'une chute de cheval – des leçons de modernisme artistique, en inventant la « peinture monochroïdale », en imaginant un cochon de bronze agrandi 36 fois, entouré de mouches agrandies elles-aussi 36 fois, et mobiles, ou en racontant l'histoire d'un paysan qui écrivait sur son champ, avec des fleurs, de telle sorte qu'on pouvait le voir de loin, que son voisin, Monsieur le baron Lagourde, était cocu – des leçons de radicalisme musical, en composant sa fameuse Marche funèbre pour les funérailles d'un grand homme sourd (où il n'y a pas de notes car « les grandes douleurs sont muettes ») - des leçons de poésie moderne, et même post-moderne, en créant des poèmes holorimes (Par les bois du Djinn où s'entasse de l'effroi / Parle et bois du gin ou cent tasses de lait froid !) ou des poèmes néo-alexandrins, dont les vers ont globalement le même nombre de pieds – des leçons d'ingéniosité, en réinventant le parapluie – des leçons, surtout, de logique, dans la lignée de Monsieur Prudhomme qui soutenait que les villes devraient être construites à la campagne, où l'air est plus pur.

 

Le cirqu'conférencier, avec l'assistance lectureuse de Jean-Claude Moreau et Jackie Momot, espère susciter par sa démonstration un retour à Allais, confirmant à plus d'un siècle de distance la prophétie d'Alfred Jarry : « Allais, celui qui ira. »

 

 

le mercredi 15 Mai à 18h30

et dans la salle d'exposition de la Médiathèque à Châteauroux (36)

Etienne Cornevin, philallaisophe à l'phon la caisse,

essayera de suggérer

que le formidable humoriste « fin de siècle » qui a inventé

l'aquarium à verre dépoli pour cyprins timides,

le fusil à tirer dans les coins

et la maison-ascenseur qui s'enfonce dans le sol jusqu'à l'étage à atteindre

est encore, selon l'expression de François Caradec, un « maître à pencher »

pour nous qui sommes un peu perdus dans ce début de millénaire

 

 

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4 mai 2013 6 04 /05 /mai /2013 09:02

Une expulsion au cours de laquelle  un reporter a été mis à la porte. Le sujet abordé était "la paie journalière" au parlement européen. C'est à peine un mystère que quelques uns se mettent de l'argent dans les poches de façon totalement abusive : ils apparaissent tranquillement vers 7h00 du matin pour brièvement s'enregistrer, s'assurer ainsi d'une paie de 284€ puis ils disparaissent aussitôt. Pourquoi il en est ainsi, c'est ce que nous voulons savoir et découvrir. Finalement, un parlementaire débrouillard peut gagner presque autant d'argent que la chancelière.

Voir la vidéo

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4 mai 2013 6 04 /05 /mai /2013 08:59

L’existence d’un panneau d’affichage situé au siège du Syndicat de la magistrature (SM), et dédié « aux cons » peut provoquer haussement d’épaules ou sourires selon qu’on soit ou non resté attaché à l’esprit potache. Mais elle ne saurait justifier ni la tempête médiatique, ni le flot de protestations pseudo effarouchées dont on nous abreuve ces derniers jours. Rappelons, pour mémoire, qu’il n’y a pas si longtemps, on a vu se cristalliser de grands mouvements de soutien à la publication de caricatures dont le goût et l’intention étaient fort discutables.

On ne peut s'empêcher de penser qu'il s'agit d'un coup monté et calculé à propos d’un fait divers qui n'aurait jamais dû aller au-delà des salles de rédaction. D’évidence, les droites, y compris extrêmes, ont décidé de charger une organisation dont elles exècrent l'existence.

Le torrent de commentaires outragés stigmatisant l’existence du panneau d’affichage controversé semble postuler que les juges n’auraient droit, même dans leurs locaux syndicaux, ni aux traits d’humour ni au mauvais esprit. Ce double interdit serait-il garant de la sérénité judiciaire ? On peut en douter. Ce qui ne saurait en revanche être mis en doute c’est le caractère attentatoire aux libertés syndicales de ces attaques.

Il est, dès lors, parfaitement regrettable que la garde des Sceaux ait cru devoir y donner suite en saisissant le Conseil supérieur de la magistrature.

La Ligue des droits de l’Homme exprime le vœu que cette affaire retourne là d'où elle n'aurait jamais dû sortir : un lieu privé où s'exerce la liberté individuelle, un local syndical où s'exerce la liberté d'expression.La LDH rappelle qu’il existe quelques autres enjeux sur le champ judiciaire tels que les peines planchers, la peine de sûreté, la justice des mineurs, la situation des prisons. Leur importance mérite qu’on ne s’en laisse pas distraire.

 

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