Je me propose d’instruire les Français. J’ai un peu honte pour eux. Ils ignorent leur histoire et leur littérature. Je commence par le Moyen Age. On a beaucoup craché sur le Moyen Age. Or cette période est pittoresque. D’abord à cause des chevaliers, qui ne se déshabillaient jamais. Tellement ils étaient preux ! Ils dormaient revêtus de leur armure. Avec un heaume, un haubert, et une cotte de maille, essayez pour voir ! Je sais, ils ont eu des compensations, on les a surnommés, à cause de cette particularité les Pieux. Vérifiez, un roi de France est connu sous le nom de Robert Le Pieux. Quand un Pieux allait au lit, ça ne plaisait pas aux femmes. Elles tâtaient le chevalier et souvent elles faisaient des remarques désobligeantes. Elles disaient : « T’es tout froid, Chilpéric… et puis ton slip en cotte de maille sent la merde. Tu devrais te laver plus souvent… » A quoi Chilpéric répondait : « les Romains ils étaient pédés, mais ils avaient inventé les Thermes… Nous on n’a même plus de salle de bains, Frédégonde !... » Et Frédégonde s’écrasait. Elle s’envoyait un vilain, parce que les vilains se trempaient dans les rivières. Au moins deux fois par an. Pour la Saint Trou du Cul et la Saint Jésus de Nazareth. Ca tombait le même jour. Je vous avais promis de l’histoire, vous êtes servis. Les chevaliers conservaient souvent les femmes dans les donjons. Ils bouclaient la ceinture de chasteté, avec un gros cadenas. On peut voir encore des cadenas du 12ème siècle, au Musée de Cluny, dans le 5ème arrondissement de Paris. Pendant que vous rêvez aux ceintures de chasteté, peut-être que votre légitime s’envoie en l’air avec un vilain ? Alors achetez un cadenas au Musée de Cluny. Ou mieux encore, une Licorne ! La licorne, c’est magique. Vous la disposez sur la cheminée à côté du chien de plâtre. La licorne tue les insectes et chasse les vilains. Avec la licorne, vous êtes tranquille, vous pouvez aller draguer Sainte Geneviève, qui fait le tapin dans la rue de la montagne du même nom. Au Moyen Age il y a plein de prêtres lubriques, qui s’envoient en l’air avec les paroissiennes du quartier latin. Et qui vont au bordel, comme les vrais hommes. Les femmes vont prendre des bains, à cause de la vapeur, ça fait un vrai brouillard : ni vues ni connues. On confond la Berte au grand pied avec la jeune Oiselle. Si vous allez rue de la Foire, c’est que vous ne savez pas lire. La rue du Fouarre, le fouarre, c’est de la paille. Autrefois c’était la rue des universités. Les étudiants s’asseyaient sur des bottes de paille et ça leur chatouillait les valseuses. De là vient le mot « paillard ». Le paillard est celui qui mène une vie de patachon, comme François Villon. Et tout ça finit par la pendaison au gibet de Montfaucon. Villon se vante d’avoir « fui l’eschole ». Il aurait mieux fait d’apprendre l’orthographe. Mais il paraît que la pendaison, c’est pas loin de la bandaison. Je vous avais prévenus. On s’instruit avec le Moyen Age.