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15 août 2015 6 15 /08 /août /2015 10:00

Je me propose d’instruire les Français. J’ai un peu honte pour eux. Ils ignorent leur histoire et leur littérature. Je commence par le Moyen Age. On a beaucoup craché sur le Moyen Age. Or cette période est pittoresque. D’abord à cause des chevaliers, qui ne se déshabillaient jamais. Tellement ils étaient preux ! Ils dormaient revêtus de leur armure. Avec un heaume, un haubert, et une cotte de maille, essayez pour voir ! Je sais, ils ont eu des compensations, on les a surnommés, à cause de cette particularité les Pieux. Vérifiez, un roi de France est connu sous le nom de Robert Le Pieux. Quand un Pieux allait au lit, ça ne plaisait pas aux femmes. Elles tâtaient le chevalier et souvent elles faisaient des remarques désobligeantes. Elles disaient : « T’es tout froid, Chilpéric… et puis ton slip en cotte de maille sent la merde. Tu devrais te laver plus souvent… » A quoi Chilpéric répondait : « les Romains ils étaient pédés, mais ils avaient inventé les Thermes… Nous on n’a même plus de salle de bains, Frédégonde !... » Et Frédégonde s’écrasait. Elle s’envoyait un vilain, parce que les vilains se trempaient dans les rivières. Au moins deux fois par an. Pour la Saint Trou du Cul et la Saint Jésus de Nazareth. Ca tombait le même jour. Je vous avais promis de l’histoire, vous êtes servis. Les chevaliers conservaient souvent les femmes dans les donjons. Ils bouclaient la ceinture de chasteté, avec un gros cadenas. On peut voir encore des cadenas du 12ème siècle, au Musée de Cluny, dans le 5ème arrondissement de Paris. Pendant que vous rêvez aux ceintures de chasteté, peut-être que votre légitime s’envoie en l’air avec un vilain ? Alors achetez un cadenas au Musée de Cluny. Ou mieux encore, une Licorne ! La licorne, c’est magique. Vous la disposez sur la cheminée à côté du chien de plâtre. La licorne tue les insectes et chasse les vilains. Avec la licorne, vous êtes tranquille, vous pouvez aller draguer Sainte Geneviève, qui fait le tapin dans la rue de la montagne du même nom. Au Moyen Age il y a plein de prêtres lubriques, qui s’envoient en l’air avec les paroissiennes du quartier latin. Et qui vont au bordel, comme les vrais hommes. Les femmes vont prendre des bains, à cause de la vapeur, ça fait un vrai brouillard : ni vues ni connues. On confond la Berte au grand pied avec la jeune Oiselle. Si vous allez rue de la Foire, c’est que vous ne savez pas lire. La rue du Fouarre, le fouarre, c’est de la paille. Autrefois c’était la rue des universités. Les étudiants s’asseyaient sur des bottes de paille et ça leur chatouillait les valseuses. De là vient le mot « paillard ». Le paillard est celui qui mène une vie de patachon, comme François Villon. Et tout ça finit par la pendaison au gibet de Montfaucon. Villon se vante d’avoir « fui l’eschole ». Il aurait mieux fait d’apprendre l’orthographe. Mais il paraît que la pendaison, c’est pas loin de la bandaison. Je vous avais prévenus. On s’instruit avec le Moyen Age.

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15 août 2015 6 15 /08 /août /2015 09:54
La langue française selon Raymond Q…

Suite au succès inattendu de « Zazie dans le métro », Raymond Queneau a été rebaptisé Raymond Q… Cet écrivain est connu, notamment, pour ses variations sur la langue française populaire parlée… Voici un exemple, vous m’en direz des nouvelles :

Je mdemandd squ’on fait icigo

Sur cette boule d’indigo

C’est pour la rime qu’on dit ça

Et c’est pour la raison sans doute

Que tout lmonde va sfairfoutre

En grand habit de tralala

Oui je suis d’accord avec vous on sait pas par quel bout prendre un machin comme ça…

Remarque générale : Raymond Q. prend d’incroyables libertés avec le lecteur. On croit d’abord être en présence d’un illettré… gardez-vous de raisonner ainsi. Queneau a étudié la philosophie. Ce qui vous déroute c’est cette orthographe, « qu’on dirait un internaute ». Mais un internaute même très crétin y rajouterait pas des lettres apparemment inutiles, En réalité Raymond Q. trafique le vocabulaire. Et le résultat c’est qu’il recrée le monde, comme dans la Bible.

« Je m’demandd » ça existerait pas sans Raymond Q. Pourtant Raymond Q. Il agit pas au hasard. A l’oral on prononce le « dd ». Essayez vous-même. Vous voyez bien. Je l’appelle Raymond parce qu’on se connaît. Même remarque pour « squ’on fait ». Après ça se complique, je devrais dire ça se simplifie. Parce qu’icigo c’est de l’argot. Et alors qu’allez-vous faire de cette « boule d’indigo » ? On touche ici (icigo ?) à l’essentiel. Le Raymond il nous mène en bateau. La « boule d’indigo » c’est la planète bleue. En fait Queneau R. aborde ici une question philosophique : « le sens de la vie ». Mine de rien. En langage populaire, en langage parlé. Zallez pas croire que les Araméens et les Grecs savaient tous lire ! Ils savaient s’enculer les anciens grecs et d’ailleurs ça se voit plus loin ils allaient « s’fairfoutre » et, suprême élégance, en « grand habit de tralala ». Ils s’enculaient certes mais dans le respect des bonnes manières. « Zavez comprite » maintenant ? Avec Raymond faut toujours être sur ses gardes. Sinon vous vous faites enculer. Le lexique est piégé. Vous continuez tout seul. « Zavez vu » le jeu de mots sur la rime et la raison ? Vous êtes grands vous pratiquez le « RaymondQ.sanspeine ».

Je vous donne la strophe suivante :

On est là comme cornichons

Susglobnaturellement rond

Comment trouver d’autre épithète

De même qu’après l’agonie

Quand on sait que c’est bien fini

Faut dire qu’en fait il réquièste

Maintenant que vous zavez comprite je vous « laisse reposer en paix ». C’est d’ailleurs le sens de « resquiescat in pace » sous sa forme Queneautienne. Vous êtes aussi intrigué par ce très long adverbe au vers 2. Faites la diérèse, sinon Raymond sera pas content. Je veux dire : « Prononcez les « e » muets… Vous zobservez également un contraste au vers 2 entre la longueur inhabituelle de l’adverbe et la brièveté de l’adjectif.

Je vous donne la troisième strophe puisque vous insistez. Allez je suis trop bon :

Les gens vont à droite et à goche

Comme si y avait pas d’anicroche

Car c’est la vie euh qui veut ça

Et c’est la mort assurément

Qui provoque ces enterrments

Qu’on aperçoit ici et là

Vous pouvez marcher tout seul maintenant. On dit merci Raymond Q.

« Merci Raymond Q » ! Plus fort que ça, je vous ai pas zentendudanl’fon !

Ah ! j’avais oublié l’titre, levoilà :

Ombre d’un doute

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15 août 2015 6 15 /08 /août /2015 09:41
Tel-Aviv sur Seine

Evitez ce coin-là !

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15 août 2015 6 15 /08 /août /2015 09:34

Après 24 jours de grève de la faim, après avoir campé nuit et jour devant le rectorat de Toulouse, l'enseignante du collège de Bellefontaine a obtenu gain de cause. Cette prof de SVT est réintégrée dans son poste à la rentrée. Épuisée par l'épreuve, elle se repose chez elle dans le Volvestre.

Comment allez-vous ?

Laure Betbeder : le retour a été dur, j'ai le contrecoup de ces quatre semaines sans manger. Au début ça allait, mais à la fin tout était très dur, même si j'étais très soutenue, par mes proches, des amis, des collègues et même s'il y avait une bonne ambiance autour de moi dans le parc du rectorat.

Le plus difficile c'est la faim ?

Non je n'avais plus faim. Le corps s'habitue assez vite à l'absence de nourriture, mais j'avais très chaud, j'étais très fatiguée, et les derniers jours je ressentais une grande lassitude. J'ai dû être hospitalisée vendredi. Ma mère aussi, qui avait entrepris une grève de la faim avec moi. Elle est rentrée chez elle et reprend petit à petit ses habitudes. Moi, la seule chose dont j'ai envie, c'est de rester tranquille à la maison et de retrouver la santé. J'avais perdu 10 kg, j'en ai repris trois. Essentiellement de l'eau. J'étais déshydratée.

Comment avez-vous appris votre réintégration ?

C'est la rectrice elle-même qui est descendue vendredi vers 13 heures m'apporter une enveloppe m'informant de la décision du ministère. Par contre nous étions six enseignants concernés et je suis la seule réintégrée. Tous mes collègues sont mutés, y compris celle qui a été en conseil de discipline. C'est incompréhensible.

Vous étiez en conflit avec le chef d'établissement. Vous ne craignez pas de le retrouver à la rentrée ?

Cela ne sera pas le cas car il a lui-même été muté dans un autre collège de l'agglomération, dans l'intérêt du service. Théoriquement, je reprends mes fonctions comme s'il ne s'était rien passé, comme si j'étais à part des autres et j'ai du mal à l'accepter car nous étions tous dans la même galère depuis des mois.

Qu'est-ce qui se passait exactement au sein du collège ?

Au départ c'est parti d'un problème local, dans un collège difficile. Nous étions en lutte depuis le mois de novembre et nous avions fait grève pendant trois semaines en décembre, pour dénoncer le manque de moyens pour appliquer la réforme des réseaux d'éducation prioritaire. Nous étions en conflit avec le chef d'établissement. Cependant nous souhaitions rester au collège Bellefontaine. Jusqu'au 22 mai, où nous avons été convoqués au rectorat et où on nous a annoncé que nous étions déplacés d'office, sur des motifs discutables. Je ne pensais pas que de telles relations soient possibles dans la fonction publique. Je crains que la réforme qui prône l'autonomie des collèges et donne plus de pouvoir aux chefs d'établissement ne conduise à d'autres dérives similaires dans l'Académie.

Comment analysez-vous ce qui vous est arrivé ?

Je me suis rendu compte que ce qu'on nous demande d'appliquer avec les élèves, dialogue, écoute, aide, on ne le fait pas pour nous enseignants. Exemple, il a fallu que j'attende le dix-huitième jour de grève, le 10 juillet, pour être enfin écoutée par la médiatrice de l'Éducation Nationale missionnée par la ministre, qui a mis en place un protocole de médiation, et après avoir écouté tout le monde, a fait valider ma réintégration.

Source : http://www.ladepeche.fr/article/2015/07/22/2147650-laure-begbeder-le-retour-est-dur-j-ai-le-contrecoup.html​

Voir aussi : http://www.questionsdeclasses.org/?Justice-pour-les-enseignantes

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15 août 2015 6 15 /08 /août /2015 09:31

L’interpellation, le 11 novembre 2008, d’une vingtaine de personnes dispersées à travers toute la France mais réunies pour la circonstance sous le nom de « groupe de Tarnac », avait marqué la fracassante entrée en scène de la toute nouvelle DCRI (Direction centrale du Renseignement intérieur). Sept ans plus tard, que reste-t-il ce qui avait été présenté à l’époque comme un succès retentissant de la lutte anti-terroriste ? Un faisceau d’approximations, d’erreurs et de mises hors de cause qui n’est pas sans rappeler le fiasco policier et judiciaire de l’affaire dite des Irlandais de Vincennes qui, après les avoir nimbés de gloire, avait couvert de ridicule les super-gendarmes du capitaine Barril et du commandant Prouteau.

S’agissant de l’affaire dite de Tarnac, les faits avérés se sont au fil des années réduits à assez peu de chose.

Il est incontestablement établi que dans la nuit du 8 au 9 novembre 2008 la pose d’un crochet sur une caténaire, non loin du village de Dhuisy (Seine-et-Marne) sans mettre en danger la vie des voyageurs, fut à l’origine de retards significatifs sur la ligne du TGV-Est. C’est tout. C’est maigre.

Cette même nuit d’automne, il est communément admis que Julien Coupat, cerveau et animateur du « groupe » et sa compagne d’alors, aujourd’hui sa femme, Yldune Lévy, se trouvaient en voiture dans l’immédiate proximité des lieux du sabotage. Comme c’est bizarre, comme c’est étrange, et quelle coïncidence ! Mais à en croire les deux intéressés, leur halte n’obéissait qu’à des motifs personnels, plus précisément amoureux. Le désir frappe où il veut. Il aurait donc conduit les deux tourtereaux jusqu’à Dhuisy. Sans vouloir être désobligeant envers les habitants de Dhuisy ou des communes avoisinantes qui ont nom Marigny-en-Orxois et Bézu-le-Guéry, jamais jusqu’alors dans leur histoire modeste et même obscure, ils n’avaient été la destination de croisières touristiques, de voyages de noces ni même d’excursions romantiques, et l’idée que M. Coupat et Melle Lévy se sont payé la tête des enquêteurs a plus de vraisemblance que leur version. Alors ? Étaient-ils en mission de repérage ? De surveillance ? De recueil ? Rien ne permet de trancher sur ce point, et il ne semble pas non plus qu’ils soient allés jusqu’à la voie de chemin de fer visée.

S’ils l’avaient fait, cela aurait-il pu échapper aux as de la DCRI présents sur place ? Difficile à croire, tant ce coin d’Ile-de-France, habituellement si paisible, ressemblait en cette nuit fatidique à la forêt enchantée du Songe d’une nuit d’été et grouillait d’oreilles attentives et de regards indiscrets. Malheureusement, les procès-verbaux dressés par les divers services de police, ordinaire ou secrète ne sauraient faire foi. Certains de ces documents sont en effet signés par des policiers qui ne pouvaient être présents sur les lieux, tandis que n’y figurent pas les noms d’autres policiers qui, eux, y étaient. La surveillance dont le « groupe de Tarnac », à son insu, était depuis longtemps l’objet (écoutes, pose de balises sur les voitures, etc.) était pleinement illégale et ses conclusions ne peuvent donc être retenues dans un État de droit. Enfin, et surtout, les inexactitudes, les incohérences et les étonnantes lacunes de ces rapports s’expliqueraient assez facilement si elles avaient eu pour raison d’être le désir maladroit de cacher l’existence d’indicateurs ou de provocateurs sans lesquels ni l’attentat n’aurait été perpétré ni les suspects n’auraient été repérés ni les amoureux n’auraient eu l’étrange idée de voir Dhuisy by night.

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15 août 2015 6 15 /08 /août /2015 09:25

« Les US sont une oligarchie d’une corruption illimitée. » C’est ce qu’a déclaré, le 2 août dernier, l’ancien président des États-Unis Jimmy Carter sur une radio nationale syndiquée, durant l’émission “The Thom Hartmann Program”. Il y déclare que les États-Unis sont devenus une oligarchie d’une corruption illimitée, « qui a créé la subversion de tout notre système politique, qui favorise les “contributeurs”, des démocrates aux républicains ». Carter affirme « que ces fonds illimités sont dans leur intérêt exclusif ». Jimmy Carter répondait aux questions de Hartmann sur les décisions récentes de la Cour suprême concernant la décision du financement de campagnes, comme celle de Citizens United. En voici la traduction :

Hartmann : la Cour suprême vient de déclarer que les fonds en politique « seront illimités ». On dirait que cela est une violation de tous les principes de la démocratie. Qu’en pensez vous ?

Carter : cela viole l’essence même de ce qui a fait que l’Amérique était un grand pays pour ce qui concerne son système politique. Désormais, ce n’est plus qu’une oligarchie corrompue sans limite, devenue la norme pour concourir à la présidentielle et être élu président. Cela s’applique également aux gouverneurs et aux sénateurs, ainsi qu’aux membres du Congrès. Nous voyons dorénavant une totale subversion de notre système politique, transformé en pot-de-vin géant, en faveur des contributeurs importants, qui attendent et exigent d’obtenir des retours sur investissement pour eux-mêmes lorsque les élections sont passées. Ceux qui sont en exercice, les démocrates et les républicains, comptent sur ces fonds illimités comme un grand bénéfice pour eux-mêmes. Ceux qui sont déjà en place au Congrès ont plus à vendre à un contributeur avide que d’autres qui ne sont que des challengers.

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15 août 2015 6 15 /08 /août /2015 09:22

Notre « audacieux » Président n’aura cessé de se prendre les pieds dans le tapis de la géopolitique internationale et d’envoyer la facture aux inépuisables contribuables français.

Le Canard enchaîné nous annonce, cette semaine, que la note pour les deux Mistral non livrés sera de deux milliards. C’est oublier que ce ne sont pas deux mais quatre Mistral qui étaient initialement prévus. Tout commence, en effet, en 2011 : le ministre de la Défense d’alors, Alain Juppé, signe, le 25 janvier 2011, à Saint-Nazaire, avec le vice-Premier ministre de la Fédération de Russie, Igor Setchine, une lettre d’intention portant sur la construction de quatre navires de classe Mistral, dont deux sont mis en chantier dans la foulée pour une modique somme tournant autour du milliard d’euros. Le manque à gagner est donc d’un milliard et la facture de deux milliards. Total : trois milliards.

Il faut dire que – coïncidence ? – pendant ce temps, les superbes mais trop onéreuses réalisations aéronautiques comme le Rafale peinent franchement à trouver acquéreur. L’épineux blocage de la vente des Mistral prend alors la tournure cocasse que nous connaissons. À mesure qu’il devient plus évident que leur livraison n’aura pas lieu, abracadabra : des Rafale (impossibles à vendre jusqu’alors) se trouvent enfin fourgués en Égypte puis en Inde. Le montant des contrats correspondants (5 milliards d’euros pour l’Égypte et presque autant pour les 36 Rafale indiens, à 4,3 milliards d’euros) compenserait largement les pertes encourues sur les deux Mistral russes.

Outre l’annulation du contrat sur les Mistral, le plus gros morceau du contrat indien passe définitivement à la trappe, puisque l’Inde ne veut plus des 126 avions escomptés (ils préfèrent acheter des avions russes !). Manque à gagner : 48 milliards d’euros.

D’autre part, la structure même du montage financier égyptien laisse perplexe : sur les 5,2 milliards concernés, dont pour le moment seul un acompte de 500 millions a été versé, la moitié est constituée de prêts négociés par l’État égyptien auprès de banques… françaises. Autrement dit, un État, endetté jusqu’au cou, actuellement assez instable politiquement et dont la qualité du crédit, si elle n’est certes pas grecque, n’est tout de même pas franchement excellente, emprunte 2,6 milliards d’euros auprès de banques d’un pays lui-même financièrement à la rue pour acheter des avions coûteux, et on est prié de croire que tout va se passer comme sur des roulettes.

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8 août 2015 6 08 /08 /août /2015 10:28

La presse dans son ensemble a commémoré l’anniversaire de la bombe sur Hiroshima. Disons tout de suite que c’est très surfait, cette histoire de bombe. Et ça n’a obtenu une certaine réputation que parce que ces jaunes sont très douillets. Et puis, ces bridés, ça se reproduit très vite. Alors, trois cents mille lascars de plus ou de moins, ça ne peut pas nous arrêter, en 2015. D’ailleurs on les compte plus les victimes de Hiroshima et de Nagasaki. Ca prendrait trop de temps. L’essentiel c’est de faire progresser le progrès. Or, il y a incontestablement un progrès. Quand on pense au nombre des victimes qu’on pouvait obtenir au moyen âge, les progrès sont très significatifs. Je vous donne un exemple. Bouvines le 27 juillet 1214, on en a fait tout un plat. Alors qu’on a ramassé à peine une centaine de cadavres dans chaque camp. Ca tient aussi à la surface du champ de bataille : à peine quinze hectares, nous dit Georges Duby, qui s’y connaît. Comment rivaliser avec Hiroshima ? Il aurait fallu agrandir le champ de bataille, et à l’époque, ça n’était pas possible. Il aurait fallu se lancer dans des travaux de défrichage. Et ça n’aurait pas encore suffi. Pourquoi ? On manquait cruellement d’habitants au 13ème siècle. Et comment faire un bon score, si on ne dispose pas de victimes en quantité suffisante ? Quant à repeupler les environs de Bouvines, il ne faut pas y penser. La mortalité infantile était trop forte. Trois enfants sur quatre rendaient la main avant l’âge de la première communion. Sans compter qu’avec ces armures les mâles hésitaient. Ils avaient peur de se faire couper les couilles en plein viol patriotique. Ah non ! On n’était pas évolués comme au débarquement du 6 juin 1944. Le 6 juin 1944, on se fichait des cadavres. On repeuplait la Normandie sur la lancée. Un coup j’en tue une, un coup j’en viole une autre. Ah ! ils avaient le moral, les Alliés du 6 juin 44. Avec leur grosse majuscule. Et aussi leurs grosses bites. Ils avançaient la braguette ouverte, face aux boches. Et puis, ce qui les a démoralisés à Bouvines, c’est qu’on tuait un dimanche. Oui, le 27 juillet 1214, ça tombe un dimanche. Vérifiez sur le calendrier des postes de l’époque. Et au moyen âge on n’a pas le droit de se massacrer le dimanche. Le pape, il a interdit les bagarres le dimanche. Sinon Dieu, il descend de son petit nuage, car Dieu, au 13ème siècle, il est général. Commandant en chef de toutes les armées de l’époque. En 2015, on ne s’arrête pas à ce genre de détails. On tue les jours de semaine et on n’a pas l’idée d’arrêter le dimanche. Le dimanche les militaires travaillent. Les militaires ne sont pas des tafioles comme en 1214. Ils savent qu’ils vont être virés de leur boulot s’ils ne travaillent pas le dimanche. Pas payés et alors comment ils iront faire leurs courses ? Comment ils iront aux soirées libertines avec DSK ? Non, c’est très surfait cette histoire de Nagasaki et d’Hiroshima. En 2015, on a honte d’appeler ça une victoire. Je vous le dis, lecteurs, Hiroshima, c’est à peine un bizutage, un peu excessif. Tout au plus…

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8 août 2015 6 08 /08 /août /2015 10:22
Robert Desnos lâché en liberté…

Robert Desnos est l’un des poètes les plus attachants et les plus étonnants parmi les surréalistes français. D’abord il est né en 1900. Essayez de naître en 1900 ! Ensuite il oublie sa famille pour vivre sa vie à lui. Je ne raconte pas sa vie. Sa vie, elle se termine en 1945, au camp de concentration de Térézine. Il finit donc « libéré ». Desnos est un homme libre à jamais.

Un extrait de son poème « Baignade » permet d’entrer en contact avec Desnos le poète. Cette « baignade » est un plongeon dans un univers de fruits et légumes. Une baignade dans les hors d’œuvres. Si! sa poésie est alimentaire, on en mangerait, et d’ailleurs on en mange ! C’est une poésie à déguster…voyez vous-même :

« Où allez-vous avec vos tas de carottes ?/Où allez-vous nom de Dieu ?/Avec vos têtes de veaux et vos cœurs à l’oseille ? »

Je vous le disais, un poème de Desnos, ça se mange sur place. C’est fait pour le pique nique. Vous avez le menu, vous pouvez préférer la viande ou vous restez végétarien ? A moins que « l’oseille » vous évoque l’argent et alors « le cœur à l’oseille », ce n’est plus une recette de cuisine. Mais ça fait penser à tous ces écrivains qui sont motivés par le fric. Attendez la suite :

« Nous allons pisser dans les trèfles et cracher dans les sainfoins ! »

Excellent programme !

Cette étrange invitation au voyage marque une incontinence (pisser) sans aucune retenue.

Desnos refuse les bonnes manières. On le voit avec « cracher ». « J’irai cracher sur vos tombes » n’est pas loin. Et sur quoi crache-t-il et pisse-t-il, Robert Desnos ? Sur la création elle-même :

Les « trèfles » (l’argent?) et les sainfoins (ou peut-être les saints foins ?) Desnos crache sur tout ce qui est sacré dans notre société.

Reste une phrase dont il serait criminel de vous priver :

« Avec vos cœurs d’andouille, avec vos couilles de lion »

On reconnaît Richard couille de lion, bien connu des historiens. Sous une autre appellation. L’avantage de cette version culinaire, c’est qu’on peut manger l’andouille avec Richard. Richard est devenu une nourriture terrestre. Et tout ça assaisonné avec les carottes, et l’oseille. On aurait tort de s’en priver

Vous reprendrez bien un peu de Robert Desnos ?

J’ai le pélican façon capitaine Jonathan, voici ce que ça donne :

Le capitaine Jonathan

Etant âgé de dix huit ans

Capture un jour un pélican

Dans une île d’extrême orient…

Et vous savez ce qui se passe ?

Le pélican se met à pondre (un œuf tout blanc, sinon ça ne rime pas)

« Et il en sort un pélican

Lui ressemblant étonnamment »

Et ainsi de suite indéfiniment. Desnos procède à la multiplication des pélicans.

Heureusement on peut s’arrêter quand on est rassasié. Robert Desnos conseille l’omelette :

« Cela peut durer pendant très longtemps

Si l’on ne fait pas d’omelette avant. »

Il a encore d’autres recettes de cuisine, Robert Desnos, comme par exemple « cette fourmi de dix huit mètres, avec un chapeau sur la tête »

Avalez sans modération !

« Et les quatre sans cou », ça se mange aussi ! Allez vous servir vous-même.

La poésie de Robert Desnos est alimentaire, je vous le disais. Et faite avec des bons produits, comme on dit tous les jours en 2015 à la Télévision…

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8 août 2015 6 08 /08 /août /2015 10:17

Si tu vas à Rio
N’oublie pas de monter là-haut
Dans un petit village
Caché sous les fleurs sauvages
Sur le versant d’un coteau »…

Ainsi chantait Dario Moreno, et il avait raison : mieux vaut contempler la baie de Rio depuis le Pain de Sucre que d’y tremper ses fesses. C’est pourtant là, à Copacabana, que se dérouleront dans un an tout juste les épreuves aquatiques de la XXXIe Olympiade.

Ayant déjà abordé le sujet des Jeux olympiques ces jours derniers, n’allez pas croire que j’ai quelque chose a priori contre les vieux barbons du CIO. Non, j’ai simplement, au vu des faits, des doutes sur le bien-fondé de leurs décisions. Je sais bien qu’à leur âge, on résiste mal au désir de contempler les cariocas frétillant de leurs appas siliconés, mais bon, ces gens-là ne peuvent ignorer que la baie de Rio est l’une des plus polluées au monde…

Une enquête d’Associated Press, reprise jeudi par le Guardian et chez nous par L’Équipe, vient de jeter un pavé dans les vagues en révélant « des taux de pollution sur les sites (baie de Guanabara, marina de Glória ou encore lac Rodrigo de Freitas) qui hébergeront plusieurs disciplines (voile, canoë-kayak, aviron, ou encore la partie natation du triathlon) jusqu’à 1,7 million de fois supérieur au seuil maximal toléré sur une plage de Californie ».

Chose que l’on sait depuis un moment déjà, de nombreux articles ayant ces dernières années attiré l’attention sur le sort malheureux des pêcheurs (notamment) qui n’attrapent plus guère que des poissons crevés. Sous la surface des eaux bleues, « des tonnes d’ordures et de produits toxiques ». « La baie de Rio (ou baie de Guanabara) est aujourd’hui une immense latrine et une poubelle », confiait le biologiste Mario Moscatelli à l’AFP en 2012. « Elle est victime de tout ce qu’elle reçoit des rivières qui, elles, pâtissent du déversement incontrôlé des égouts », reconnaissait le responsable du projet d’assainissement de la baie, expliquant que « quinze municipalités sont traversées par des rivières qui déversent dans la baie 20.000 litres d’eaux usées par seconde », dont seulement un tiers est traité. À quoi il faut ajouter les résidus de la fuite de près d’un million de litres de brut survenue il y a douze ans lors d’un accident dans une raffinerie du géant pétrolier brésilien Petrobras.

Un programme de dépollution de la baie a été lancé lors du Sommet de la Terre Rio-92, il y a 23 ans. La coquette somme d’un milliard de dollars (financés par la Banque interaméricaine de développement [BID], l’Agence de coopération internationale du Japon [JICA] et le gouvernement de Rio) y ont déjà été engloutis pour un résultat très hypothétique. On invoque pudiquement des « erreurs de gestion ». En 2012, on estimait encore à 20 ans le temps nécessaire pour assainir la baie…

Bref, pour résumer, les athlètes du monde entier – 1.400 sont concernés dans ces épreuves – vont concourir au milieu des résidus de pétrole, des détritus et des matières fécales. L’Équipe rapporte qu’« une équipe de voile autrichienne a pu constater en juillet la pollution du site dédié. Plusieurs athlètes ont ainsi souffert de fièvre, de vomissements et de diarrhées. » Mais le CIO s’en fout : l’essentiel n’est-il pas de participer ?

Alors, Mesdames et Messieurs les athlètes, si vous ne déclarez pas forfait, je n’aurai qu’un conseil : munissez-vous d’antibiotiques, et surtout placez-vous sous la protection du Christ Rédempteur avant d’aller vous tremper les fesses.

Source : Boulevard Voltaire

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